— Transphobe, transphobe, grommelait Adam en fumant nerveusement une Marlboro, c'est des conneries, c'est comme homophobe ça veut rien dire.
Il avait rejoint ses amis à la terrasse de l'Estaque et leur avait raconté la scène de l'état civil. Ruben, Idan et Matteo l'écoutaient en sirotant chacun une bière.
— T'as jamais entendu un mec dire à son pote, oh putain te retourne pas, il y a un pédé derrière toi, continua Adam.
Ses amis éclatèrent de rire. Adam avait besoin de décompresser après sa journée qui avait été des plus rudes. Outre le problème à l'Etat Civile qu'il avait dû régler, il avait longuement discuté avec le maire pour essayer de trouver qui avait pu mettre le feu aux caravanes des gitans. En fin d'après-midi, les policiers chargés de l'enquête leur avaient annoncé par téléphone qu'ils passeraient les voir à la mairie, le lendemain à la première heure.
— Bah c'est comme grossophobe, fit Ruben.
— Ah non, s'exclama Matteo, moi je suis grossophobe j'en fait même des cauchemars.
— On sait, retorqua Ruben.
Adam retrouva finalement le sourire en songeant aux cauchemars étranges et récurrents qui peuplaient les nuit de Matteo.
— D'ailleurs, lança Matteo, pourquoi on dit grossophobe, transphobe, homophobe, xénophobe mais antisémite ?
Adam, Ruben, et Idan se regardèrent, il n'y avait jamais réfléchi. Il n'y avait d'ailleurs que Matteo pour se poser des questions pareilles.
— Genre vous faites peur à personne ? demanda-t-il à nouveau en tirant sur sa Marlboro.
Adam, Ruben et Idan pouffèrent.
— J'avoue, approuva Adam en prenant une gorgée de Corona.
— En même temps, fit Idan, t'as déjà vu un mec faire une crise de panique devant Rabbi Jacob ?
Matteo approuva alors qu'Adam et Ruben se marraient.
— Moi je dirais que c'est justement l'inverse, lança Ruben, les gens ont super peur des Juifs depuis des siècles et...
— Notre peuple a nourri beaucoup de fantasmes, approuva Matteo.
— Notre peuple ? répéta Ruben, depuis quand t'es feuj, toi ?
— Il s'est convertis en screed, suggéra Adam en riant.
Matteo pouffa, espérant que l'un d'entre eux allait comprendre.
— OSS 117, Rio ne répond plus, lança Idan.
Adam pouffa légèrement et soupira.
— Sérieux les gars on a passé l'âge de jouer à ça.
— Il s'agirait de grandir, confirma Idan en soupirant.
Adam et Ruben se lancèrent un regard incrédule, aucun d'entre eux n'avait oublier ce jeu auquel ils jouaient quand ils s'ennuyaient, en cours ou ailleurs, deviner le nom d'un film à partir d'une réplique. Celui qui trouvais la réponse devait en annoncer une nouvelle, et ainsi de suite.
— OSS 117, le Caire Nid d'espion, annonça Adam.
— Je croyais qu'on avait passé l'âge ? réagit Ruben.
Adam laissa échapper un petit rire avant d'annoncer.
— Je respecte ton avis mais en même temps c'est pas le mien donc c'est pas le bon.
— Hein ? fit Idan.
Ils se regardèrent, aucun n'avait la moindre idée de quel film sortait cette phrase.
— T'as oublié les règles ? lui demanda Ruben, ça doit être dans un film.
— C'est dans un film, répliqua Adam.
— Ah bon, lequel ? demanda Idan
— Bah trouve, s'exclama Adam.
Ils pouffèrent, puis fouillèrent à nouveau dans leur mémoire pour savoir de quel film Adam sortait cette phrase.
— Tu peux répéter ? demanda Matteo qui avait beau retourner son cerveau dans tous les sens sans parvenir à remettre cette réplique.
— Je respecte ton avis mais en même temps c'est pas le mien donc c'est pas le bon, consentit Adam.
— Intouchable ? proposa Matteo.
Adam secoua la tête, il allait répondre mais Ruben ne lui en laissa pas le temps.
— Nan, et sérieux Adam t'abuse.
— Quoi ? demanda-t-il en pouffant légèrement.
— C'est pas un film c'est une merde, répliqua Ruben.
Adam sourit et demanda.
— C'est quoi ?
— Brice de Nice, répondit Ruben en soupirant.
Matteo et Idan se regardèrent avant d'éclater de rire, bonjour la culture cinématographique.
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La Race du Pouvoir [TERMINÉ]
Genel Kurgu*Ceci est la suite de mon premier roman "Tu feras pleurer les plus belles filles".* Vous avez aimé Tu feras pleurer les plus belles filles ? Retrouvez Adam, Ruben, Idan et Matteo dans "La Race du Pouvoir" Le temps a passé, ils ont désormais trente a...