— Va te coucher, lança-t-il.
Charlotte hocha la tête. Elle se leva du canapé et rejoignit la chambre d'Adam, alors que lui se couchait dans le canapé convertible du salon. Une fois dans les draps, elle se demanda un instant ce qui lui avait pris d'embrasser ce type qu'elle connaissait à peine. Depuis l'annonce de sa maladie, elle avait l'impression d'avoir compris beaucoup chose sur les dernières années de sa vie, comme si cette nouvelle l'avait brusquement ramenée à la réalité après une période de douce inconscience. Elle se demandait désormais comment elle avait pu échanger des mojitos contre ses charmes, comment elle avait pu utilisé son corps pour accéder à des choses bien au-dessus de ses moyens, toutes ces fêtes dans ces immense villas, les balades en bateau l'été, le Champagne en boite de nuit. Au fond, elle était doucement devenue une prostituée, l'une de ces filles qui échangent leur cul contre des parfums, des sacs à main et des billets verts.
— Charlotte, Charlotte.
Elle aurait voulu répondre, lui dire que tout allait bien, mais seul un sanglot continu et pathétique s'échappait de sa gorge. Elle eut d'autan plus envie de le rassurer alors qu'elle voyait l'inquiétude grandir dans son regard. Après un instant d'hésitation, il s'installa à côté d'elle et lui caressa doucement les cheveux jusqu'à ce que cessent ses sanglots.
— Ça t'arrive souvent ? demanda-t-il ensuite.
Elle hocha la tête, depuis l'annonce de sa maladie, depuis sa brutale rupture avec Anthony elle se réveillait toutes les nuit en pleurs, le corps secoué de spasmes. Elle ne parvenait à se rendormir que plusieurs heures plus tard, meurtrie.
— T'en a parlé à quelqu'un ? la questionna-t-il à nouveau.
— Qui ça intéresse ? lança-t-elle.
Il secoua la tête, réalisant à quel point Charlotte se sentait inutile et esseulée.
— Mes parents sont psy, fit-il, c'est pas normal de se réveiller en pleine nuit en pleurant comme ça, d'ailleurs c'est même pas des pleurs, c'est une crise de panique.
Elle hocha la tête, il devait avoir raison. Il allait se relever alors qu'elle lui dit.
— Non, reste s'il te plait.
Quand Charlotte ouvrit les yeux, il faisait jour et Adam n'était plus à ses côtés. Elle se leva et sorti de la chambre. Une bonne odeur de café flottait dans l'appartement. Adam était douché et habillé, il souriait mais il avait une lueur d'inquiétude dans le regard.
— Il faut que tu prennes soin de toi, Charlotte, lança-t-il après une gorgée de macchiato, tu ne peux pas rester à avoir des terreurs nocturnes comme ça.
Elle hocha vaguement la tête, elle n'avait pas vraiment envie de reparler de ce qui s'était passé dans la nuit, de ses larmes qui s'étaient mises à couler sans qu'elle ne puisse les arrêter.
— J'ai appelé Greg, tu sais le responsable du groupe de parole, il m'a donné le numéro du psy de l'association. Tu devrais l'appeler.
Elle n'avait aucune envie de parler à un psy, mais le geste d'Adam la toucha, il avait l'air d'être vraiment inquiet pour elle alors qu'ils ne se connaissaient que depuis douze heures. Elle eut envie de lui demander pourquoi il faisait tout ça pour elle, mais elle ne le fit pas. Le voyant qui se préparait à partir, sûrement à son travail, Charlotte rassembla ses affaires.
— Tu vas rentrer chez toi ou tu vas trainer toute la journée dans la rue ? demanda-t-il.
Elle se mordit la lèvre. Elle n'avait aucune envie de croiser ses parents. Elle leur faisait honte, elle en était bien consciente.
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La Race du Pouvoir [TERMINÉ]
Ficção Geral*Ceci est la suite de mon premier roman "Tu feras pleurer les plus belles filles".* Vous avez aimé Tu feras pleurer les plus belles filles ? Retrouvez Adam, Ruben, Idan et Matteo dans "La Race du Pouvoir" Le temps a passé, ils ont désormais trente a...