Chapitre 41

130 10 2
                                    

— Alors, fit Adam en se laissant aller en arrière sur le confortable canapé du carré VIP du Karma, c'était comment la ferme pédagogique ?

Ce samedi soir, après Shabbat, Matteo et Idan avaient insisté pour aller au Karma, la boite de leurs années lycée. Ils n'y avaient pas remis les pieds depuis des années mais rien n'avait vraiment changé. Ruben et Idan se regardèrent, se demandant si ils devaient ou non raconter à Adam toutes les conneries qu'ils avaient faites lors de cette sortie avec la classe de Seth.

— Euh, commenca Idan, on a croisé l'ex de Matteo.

Ruben pouffa, Matteo secoua négativement la tête en soupirant.

— Ah ouais ? fit Adam surpris, qui ?

— On est pas trop sûr, répondit Idan, Peggy la cochonne ou Peppa Pig.

Ils pouffèrent. Matteo se fit la réflexion qu'au font ils n'avaient aucune idée si ce cochon était un mâle ou une femelle. La serveuse, une sublime rousse, leur apporta la bouteille de Champagne qu'Adam avait commandée. Elle leur adressa un sourire angelique avant de repartir vers le bar.

— Prometteur, lança Matteo alors qu'Adam versait le Dom Perignon dans les coupes.

Ruben pouffa, cette soirée le ramenait dix ans en arrière, quand Matteo était alors très intime avec la serveuse du carré VIP du Karma.

— Tu ne vas pas te faire toutes générations de serveuses, si ? demanda Idan.

Matteo haussa les épaules.

— Faut dire qu'elles ne sont jamais dégueulasses les serveuses, ici, commenta Adam en levant sa coupe.

Ils trinquèrent et échangèrent quelques banalités de plus sur les différentes serveuses du Karma qui s'étaient succédées, dans le carre VIP comme dans le lit de Matteo. Puis Ruben demanda à Matteo.

— Tu fais quoi en Italie ? Tu ne nous a toujours pas dit !

— J'avoue, approuva Idan.

Même s'il avait régulièrement des nouvelles de Matteo, il ne lui parlait jamais de son travail. Matteo sourit, il ne pouvait pas avouer, même à ses meilleurs amis qu'il s'était payé une Rolex, une Ferrari et un appartement de trois cents mètres carrés en blanchissant l'argent de la Mafia Napolitaine.

— Les gars, fit-il, si je vous le dis je vais devoir vous tuer après et c'est pas dans mes plans.

Ils pouffèrent, se demandant ce que pouvait bien faire Matteo et pourquoi il faisait tant de mystère autour de son travail.

— Au fait, reprit Matteo pour changer de sujet, elle est devenue quoi Solène.

— Ah ouais, s'exclama Idan, la meuf pour qui vous vous battiez à l'époque.

Adam secoua la tete, il n'avait aucun souvenir de s'etre battue pour une fille, si ce n'est pour Elisheva.

— Qui ?

Ruben pouffa, même lui se souvenait de Solène, la jolie blonde qui prenait du bon temps avec Adam le mercredi après-midi, puis avec Matteo.

— Elle s'appelait comment l'autre ? demanda Ruben, une brune, avec un prénom de patosse aussi.

— Sixtine, dit Matteo.

Ruben hocha la tete, Sixtine. Aucun d'entre eux ne savaient ce qu'etaient devenue ces jolies filles faciles qu'ils fréquentaient à dix-huit ans.

— On prend les paris, lança Idan, la blonde elle fait quoi maintenant ?

Adam pouffa, se rappelant soudainement tous les mercredi après-midi qu'il avait passe à faire des galipettes avec Solène sur le canapé de son salon.

— Actrice de film de boules, fit Ruben, elle avait les capacités vocales.

Ils s'esclaffèrent.

— Et toi, fit Idan a Matteo, tu dis quoi ?

Matteo fit semblant de réfléchir un instant avant de lancer.

— Tu crois que tu peux être aristo et actrice porno ?

Adam pouffa à nouveau, se souvenant des regards hautains que lançaient les parents de Solène aux siens quand ils avaient le malheur de se croiser.

— Et pourquoi pas, répondit Idan, c'est fini les privilèges, au boulot les aristos !

Ruben et Matteo se fendirent d'un sourire amusé alors qu'Adam attrapa son iPhone sur la table basse.

— Elle s'appelle comment déjà ? demanda-t-il.

— Solene de Bonardi, répondit Matteo.

Adam pianota quelques secondes sur son portable avant de sourire, non Solène ne semblait pas être devenue actrice porno.

— Alors ? l'interrogea Matteo.

Adam soupira, un mythe s'effondrait. Il orienta l'écran de l'iPhone vers ses amis. Solène n'était pas devenue actrice porno, ni même mannequin pour les petites culottes chez la Redoute. Cette descendante de cette grande famille de la haute noblesse française vivait en Inde, et était prof de yoga dans une guest house pour bobos en mal vacances authentiques. Son profil Facebook affichait bien quelques photos mini maillot de bain, dans des positions de yoga acrobatique, mais rien qui aurait fait la couverture de Playboy.

— Et l'autre, fit Matteo, elle fait quoi a votre avis ?

Adam pouffa, sûrement le même genre de métiers.

— Les grandes familles c'est plus ce que c'était, lança Ruben.

Matteo leva le mystère d'une recherche sur Facebook.

— Coach de vie, lança-t-il, qu'est ce que c'est que ce truc ?

— Ils sont bidons leurs métiers, fit Ruben, prof de yoga et coach de vie.

— Ca fait quoi un coach de vie ? demanda Adam.

Idan et Matteo pouffèrent.

— Si, s'exclama Idan, c'est pour les personnes âgées qui ne peuvent plus se laver tous seuls, et tout.

— Non, rétorqua Ruben, ça c'est auxiliaire de vie, coach de vie c'est un métier bidon ou tu explique au gens comment ils doivent faire leur vie alors que dans la tienne c'est déjà le bordel.

Ils s'esclaffèrent. Ce discours leur rappelait vaguement quelqu'un.

— C'est pas Gabrielle qui t'as dit ça ? demanda Adam.

— Pourquoi ? répondit Ruben.

Adam, Idan et Matteo échangèrent un regard entendu.

— Parce que c'est typiquement le genre de phrases que sort la Marocaine, lança Idan.

Ruben soupira, visiblement ses copains n'étaient pas pres d'abandonner ce surnom idiot qu'ils donnaient à Gabrielle depuis le lycée.

— Tu pourras critiquer ma femme quand t'en auras une et que tu ne dormiras plus avec Matteo, fit Ruben à Idan.

La Race du Pouvoir [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant