Jade sortit du Cuba Libre après avoir salué Anthony. Elle avait passé un bon moment en sa compagnie, il s'était montré drôle et vif d'esprit, exactement les qualités que Jade recherchait chez un homme. Exactement les qualités qu'elle avait cru avoir trouvé chez Karl, mais son humour s'était révélé assez limité et sa vivacité d'esprit disparaissait à l'instant où sa vivacité masculine se réveillait. Jade s'était lassée.
Pour rejoindre sa voiture, Jade passa devant l'Estaque. Perdue dans ses pensées elle mit quelques secondes à reconnaitre les hommes qui sortaient du bar. Les quatre même qu'elle avait vu quelques jours plus tôt en photo sur Facebook. Adam, Ruben, Idan et Matteo. Ils avaient tous remarqué la jolie brune.
— Jade ? s'exclama Matteo en la voyant.
— Salut Matteo, répondit-elle en souriant.
Ils se lancèrent des regards à la fois surpris et amusés par cette rencontre fortuite.
— Ca fait un bail, fit Matteo en lui faisait spontanément la bise, tu fais quoi maintenant ?
— Elle est journaliste, répondit Adam en saluant à son tour la jeune femme.
— Ah ouais, s'exclama Matteo, c'est génial.
Jade sourit, se disant un peu malgré elle que Matteo était toujours aussi beau, en photo comme en personne.
— Oui, ça me plait, répondit-elle, et toi tu deviens quoi ?
Matteo sourit, par où commencer ? Ruben raccrocha son portable, Gabrielle les pressait de rentrer diner.
— Les gars faut qu'on rentre, fit Ruben
Adam hocha la tête mais Matteo n'avait pas l'air pressé de s'en aller.
— Deux minutes, dit-il à Ruben.
Puis se tournant vers Jade tout sourire.
— Je vis en Italie, à Naples.
— Ah oui, c'est bien, répondit-elle, vas-y si vous devez rentrer.
— C'est eux qui doivent rentrer pas moi, fit Matteo avec un petit sourire.
Ruben avait l'air de plus en plus presser de partir.
— Détends toi, lui dit Matteo, elle va pas te crucifier la Marocaine, si ?
Idan et Adam pouffèrent. Ruben, lui, soupira d'agacement, visiblement Matteo avait décidé de faire le show.
— La Marocaine ? s'exclama Jade en riant.
— Sa femme, précisa Matteo avec un mouvement oculaire en direction de Ruben.
Jade fronça les sourcils, cherchant à comprendre.
— C'est pas Gabrielle ta femme ? demanda-t-elle à Ruben.
— Si, répondit Ruben.
— Elle est Marocaine ? demanda à nouveau Jade incrédule.
Ruben bafouilla quelque chose avant de lancer à Matteo.
— Tu peux pas te taire, toi.
Matteo et Jade pouffèrent. Adam releva la tête de son iPhone sur lequel il venait de recevoir un texto.
— Faut vraiment qu'on y aille les gars, Eli a fait à manger, elle nous attend, c'est pas cool.
— Elle a fait quoi à manger ? demanda Idan.
Jade éclata à nouveau de rire, elle avait l'impression de se retrouver dans la coure du lycée, plus de dix ans plus tôt.
— Vous avez encore dix-huit tous les quatre, rigola-t-elle, bonne soirée.
— J'ai été ravi de revoir, fit Matteo en lui faisant la bise.
Jade s'éloigna vers sa voiture après avoir salué Adam, Ruben, Idan et Matteo. Anthony avait été occulté dans ses pensées par ses souvenirs avec Matteo. Non, Jade n'avait pas oublié comment leur 'histoire' c'était terminée. Quelle histoire ? se demanda-t-elle en s'installant dans sa Coccinelle, il ne s'était rien passe ni de vrai ni d'intense entre eux. Ils avaient juste couché ensemble pendant un petit moment avant que Jade se sentent blessée par le manque d'intérêt que lui portait Matteo. Elle sourit en se rappelant le nombre impressionnant de conquêtes qu'il avait eu à l'époque, c'était tout juste si les filles de leur lycée ne se battaient pas pour le mettre dans leur lit, le beau Matteo Giaconni.
***
Quand Jade sortit du Cuba Libre, Anthony ramassa négligemment les deux verres de bière vides sur leur table et les posa sur le bar, face à Jennifer.
— En Sicile les femmes sont plus dangereuses que les coups de fusils, lu-t-il sur son portable, t'es sérieuse Jen ?
Jen releva la tête et planta son regard dans celui d'Anthony. Oui, elle était sérieuse, il était son meilleur ami depuis le collège, depuis la sixième, depuis ce fameux jour ou elle l'avait entendu faire son discours pour les élections des délégués de classe.
— T'as écouté notre conversation ? insista-t-il.
— J'ai pas écouté, répliqua Jennifer, j'ai entendu et je ne sais pas ce que tu fous avec cette fille, mais je ne le sens pas.
Anthony fronça les sourcils et s'assit sur un tabouret, face à son amie. Les intuitions de Jennifer lui avaient très souvent été utiles, et elle le connaissait mieux que personne.
— Qu'est ce qui se passe Jen ? Ça ne te ressemble pas ce genre de trucs...
Jennifer soupira, torturant négligemment un torchon entre ses doigts.
— Je ne la sens pas cette fille, cette journaliste-là.
— Explique, lança Anthony.
Jennifer avala sa salive comme on arme un revolver, puis tira.
— T'es en train de tomber amoureux, Antho, ça crève les yeux et cette fille c'est Mata Hari, elle va te poignarder dans le dos à la première occasion.
Anthony leva les yeux au ciel, Mata Hari, et puis quoi encore.
— Antho, t'es con ou t'en fait exprès ? insista Jennifer, c'est une putain de journaliste de l'autre canard de merde de Marietti là, et en plus elle couchait avec le pote des sionnards.
— Hein ? fit Anthony surpris.
— Au lycée, tu te rappelle le chien chien de Benassya ?
— Pampers ? fit Anthony en fronçant les sourcils.
— Nan, répondit Jennifer, ils l'ont adopté en terminal, il s'appelle Matteo, il était dans ma classe en seconde.
Anthony soupira, quand il essayait de se souvenir de cette période, il ne voyait que le visage d'ange, les longs cheveux blonds et les gros seins de Charlotte.
— Ta Mata Hari, là, repris Jennifer, elle s'envoyait en l'air avec Matteo, en terminale. T'as déjà donné dans ce genre de fille Antho et ça t'as pas réussi.
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La Race du Pouvoir [TERMINÉ]
General Fiction*Ceci est la suite de mon premier roman "Tu feras pleurer les plus belles filles".* Vous avez aimé Tu feras pleurer les plus belles filles ? Retrouvez Adam, Ruben, Idan et Matteo dans "La Race du Pouvoir" Le temps a passé, ils ont désormais trente a...