— Pourquoi elle pleure ? Demanda Matteo alors que Lola s'avançait vers la houppa où l'attendait Jérémy.
— Elle a vu la note, répondit Idan avec un clin d'œil.
Ils pouffèrent. Le mariage de la sœur d'Adam était somptueux. Il avait lieu dans un domaine de style Italien avec une vue somptueuse sur la mer. Les parents de Lola avaient sûrement dépensé une petite fortune pour le mariage de leur fille, comme ils avaient dépensé des milles et des cent pour le mariage d'Adam dix ans plus tôt. Quand on aime, on ne compte pas, parait-il.
Sous la houppa, entre le Rabbin, sa famille et celle de Lola, Jérémy attendait sa fiancée, un sourire légèrement crispé au lèvres, il avait un peu le trac, pas d'épouser Lola, non, mais de se retrouver au centre de l'attention des quatre cent invités. Il avait toujours été un garçon discret et travailleur, à l'opposé de Lola.
— Lekha dodi likrat kallah, chantonnait Matteo sur le passage de Lola.
— Tu chantes quoi ? fit Ruben en levant les yeux au ciel.
— Bah ça veut dire voilà ta fiancée non ? répondit Matteo
Idan pouffa alors que Ruben dévisageait Matteo. Ils étaient tous installés sur des chaises, en arc de cercle autour de la houppa d'un blanc immaculé.
— Comment tu sais ça ? lança Ruben.
— Tu me l'as expliqué un jour, répondit Matteo.
Ruben secoua la tête, il n'avait aucun souvenirs d'avoir enseigner ce cantique de Shabbat à Matteo.
— Frérot, je t'ai peut-être appris ca mais ça fait dix ans !
— Et alors, répliqua Matteo, je l'aime bien cette chanson.
Idan se bidonnait alors que Ruben secouait toujours la tête d'un air abasourdi. Chanter des cantiques de Shabbat à un mariage, si Matteo semblait apprécier le Judaïsme, il n'avait visiblement pas tout compris.
— Chante pas ça maintenant on est dimanche, lança Ruben avant de se retourner vers Gabrielle.
— Il est jaloux tu vas finir par être plus feuj que lui, glissa Idan à l'oreille de Matteo.
***
— Quatre mille invités, en détente, lança Adam en s'affalant sur une chaise à la table qui leur avait été attribuée.
La cérémonie religieuse du mariage de Lola venait de se terminer et tous les convives étaient maintenant installés à leur table. Le diner de mariage promettait d'être somptueux.
— Il y a quatre mille invités ? s'exclama Matteo en embrassant la salle du regard.
Adam pouffa.
— Coco, s'exclama Idan.
Adam confirma d'un signe de tête.
— Il y combien d'invités ? demanda Matteo.
Adam soupira, il n'avait pas posé la question.
— Entre quatre et cinq cents, peut-être plus, répondit-il.
Ah ouais, fit Matteo légèrement impressionné, quatre cent invités, ça en faisait du monde. Ils avaient croisé Laura qui accomagnait Guillaume et Marietti et sa femme qui ne semblaient pas vraiment s'apprécier. Les plats arrivèrent, tous plus appétissants les uns que les autres. Rien ne semblait avoir été laissé au hasard.
— C'est quoi un mariage Juif sans alcool ? lança Idan entre deux bouchées de steak au poivre.
— Un mariage Musulman ? proposa Matteo.
— Nan, fit Ruben, c'est annulé.
Il poufferent, Adam leva son verre de vin.
— Lehaim.
Les assiettes étaient vides, la plupart des verres de vins avaient été reremplis plusieurs fois et on attendait la pièce montée en siroptant du Dom Pérignon. A leur table, Ruben, Idan et Matteo parlaient foot, et Gabrielle, elle, s'ennuyait ferme.
— T'as vu, ils ont un piano à queue dans leur mariage, fit Gabrielle en désignant l'instrument immaculé sur la scène où se produisait l'orchestre, on n'avait pas de piano à queue nous !
— Ouais, fit distraitement Ruben.
On sentait clairement dans l'intonation de Gabrielle qu'elle était saoule, mais Ruben, en grande conversation avec Matteo, ne l'écoutait pas vraiment.
— De toute façon, continua-t-elle, ça ne sert à rien un piano à queue, parce que dans un mariage c'est pas la queue du piano qui compte, c'est la queue...
— Gaby ! la coupa Ruben
Idan et Matteo s'esclaffèrent. Adam revint à leur table.
— Tout va bien ? demanda-t-il.
— Ouais, fit Idan, Gaby nous expliquait l'importance de la queue dans un mariage.
Matteo se bidonnait. Adam interrogea Idan du regard alors qu'Elisheva étouffa un éclat de rire dans son verre de limonade.
— Pourquoi tu ne m'as pas épousée Adam ? demanda Gabrielle.
— Hein ? s'exclamèrent en cœur Ruben et Elisheva.
— Moi aussi je voulais un piano à queue, se lamenta Gabrielle en finissant son Cosmopolitan.
— T'es complètement bourrée, fit Adam en riant.
Matteo hocha la tête, hilare.
— C'est la première fois que je vois Gaby bourrée, fit Matteo à Ruben, ça vaut le détour.
— Faudrait pas qu'elle nous fasse un coma éthylique, fit Adam.
— Non, fit Gabrielle en secouant la tête, ça c'est ta spécialité.
Adam s'immobilisa quelques secondes. Puis s'adressant à Ruben.
— Tu lui a dit ?
— Ça va, il y a prescription, se défendit Ruben.
— Prescription de mes couilles, s'énerva Adam, je t'avais dit de fermer ta gueule, merde.
— C'était il y a dix ans, fit Ruben.
Adam allait répondre quand Elisheva lança à Gabrielle.
— Mais t'es pas enceinte ?
Gabrielle regarda son verre, puis Elisheva, puis à nouveau son verre.
— Merde, lâcha-t-elle.
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La Race du Pouvoir [TERMINÉ]
General Fiction*Ceci est la suite de mon premier roman "Tu feras pleurer les plus belles filles".* Vous avez aimé Tu feras pleurer les plus belles filles ? Retrouvez Adam, Ruben, Idan et Matteo dans "La Race du Pouvoir" Le temps a passé, ils ont désormais trente a...