- Adam Benassya, le fils de David Benassya ?
Delmas hocha la tête, la juge, elle, avait l'air remerdée.
- Vous le connaissez ? se risqua le commandant.
- Vaguement, répondit-elle, c'est un homme d'affaire important dans la région, un négociant en alcool, son fils est adjoint au maire.
Delmas hocha la tête, il vivait à Marseille et n'avait donc pas connaissance des huiles locales. Arrêter un adjoint au maire, même d'une ville de cinquante mille habitant, n'était jamais une position enviable pour un flic.
- Je peux l'interroger ?
- Vous êtes hors de votre juridiction, Delmas, fit la juge, mais comme vous avez mener l'interrogatoire de Kacem ça pourrait être intéressant que vous soyez présent. Vous mènerez cette enquête avec le Commandant Andreani, qui est responsable de l'enquête.
Delmas approuva. Il fut introduit auprès de Carla Andreani. Il ne s'attendait pas à ce que ça soit une femme. Brune, sportive, la petite quarantaine bien entretenue, elle n'avait rien du cliche de la femme flic garçon manqué.
- Il va falloir y aller en douceur, fit-elle après avoir saluer Delmas, et surtout discrètement. On a pas le temps pour que je vous explique les tenants et les aboutissant de la politique locale mais ça se joue entre les extrêmes...
- Extrême droite contre extrême gauche ? demanda Delmas.
- Droite ultra libérale contre les communistes, répondit Andreani.
- Ça a l'air sympa chez vous, commenta le Marseillais, et Benassya c'est un libéral j'imagine.
Carla Andreani approuva. Elle lui expliqua brièvement la fragile majorité de Marietti et le risque de voir les communistes l'emporter s'il était détrôné.
- Le proc, les juges ne vous le diront pas mais ils n'ont aucune envie de voir la ville tomber aux mains des Affranchis.
Delmas hocha la tête, il l'avait bien comprit.
- Donc il votre éviter que votre Marani soit publiquement désavoué.
- Marietti, le repris Andreani avec un sourire, et oui ça serait mieux.
Delmas hocha à nouveau la tête, il avait envie de lui dire que les accusations de ce Kacem, même si elles devaient être vérifiées étaient sûrement infondées. Ça faisait bien longtemps qu'il ne faisait plus confiance aux infos balancées par ces caïds marseillais.
- Vous savez quoi sur Benassya ? demanda-t-il en se laissant tomber sur une des inconfortables chaises du commissariat.
Andreani soupira.
- Il est premier adjoint au maire, c'est lui qui est intervenu la veille de l'incendie quand les MENS sont arrivés. Apparemment il aurait eu des mots avec eux...
D'un mouvement de sourcils, Delmas demanda des précisions.
- Il les aurait menaces, on l'a interrogé à ce sujet et il n'a pas nié avoir eu des paroles malheureuses. Après, jusqu'aux accusation de ce Kacem, rien ne le reliait au drame.
Delmas hocha la tête.
- C'est pas dans la presse.
- Non, répondit Andreani, on n'a pas voulu en parler vu que rien n'était confirmé.
Carla Andreani avait consulté le commissaire pour savoir si oui ou non ce détail devait être transmis à la presse. Non, avait-il répondu, jugeant que l'accusation n'avait pas vraiment de fondement et pourrait avoir des conséquences désastreuses sur l'ordre public. Benassya ne faisait alors l'objet d'aucun mandat d'arrêt, il n'y avait donc aucune raison de le livrer en pâture aux médias.
- On va l'interroger ?
Andreani approuva, même si l'idée d'arrêter le plus proche collaborateur du maire et le fils d'un homme qui passait ses dimanches à jouer au golf avec les magistrats locaux ne l'enthousiasmait pas.
***
Anthony s'étira dans son lit. Il se réveillait seul comme il s'était couche seul. La jolie Jade, une fois sa bière terminée était rentrée chez elle. Il n'avait rien tente, même s'il avait bien envie de l'inviter à diner.
Il se prépara sans entrain. Il se demandait toujours ou il pourrait bien trouver les dix mille euros réclamés par Ibrahim. Il prit finalement sa voiture pour se rendre au QG des Affranchis, il était de permanence ce lundi.
- Bouge pas ou je te fume.
Anthony s'immobilisa, la clé dans la serrure du miteux QG des Affranchis. Il senti le contact froid du métal contre sa nuque. La sueur coula dans son dos, trempant le t-shirt noir qui avait enfilé ce matin-là. Cette petite rue était déserte, personne n'allait lui venir en aide.
- Ouvre.
Le ton était sec et l'accent Marseillais bien marqué. Anthony tenta d'avaler sa salive et s'exécuta. Il fut pousser sans ménagement a l'intérieur du bâtiment, puis dans la petite pièce sans fenêtre qui servait de débarras pour le matériel de campagne. Il se retourna, il avait en fasse de lui deux gosses, deux petits Arabes de quinze ou seize ans armes d'un Glock semi-automatique et d'une batte de baseball.
- Donne ton tel, lança celui qui tenait l'arme.
Anthony s'accorda quelques seconde de réflexions, quelques secondes de trop aux yeux des deux gamins.
- Donne ou je te fume, répéta le gosse en braquant maladroitement le revolver vers lui.
Anthony soupira et lui tendit son portable, résigné. Il savait qui avait envoyé ces deux minots. Ibrahim, évidemment. Il se dit qu'il aurait dû rentrer dans la première banque venue et baratiner un conseiller pour obtenir un prêt à la consommation, même si c'était contre ses convictions.
- Il est ou le fric, bâtard ? lança le gamin à la batte.
Anthony avala sa salive.
- Si tu l'as pas, petite merde, continua l'autre, c'est pas grave on prendra ta sœur, elle remboursera pour toi.
Anthony se retint de pouffer, tant ce gosse était pathétique.
- Te fous pas de ma gueule ou je te fume ! répéta le minot en agitant son revolver.
- J'ai pas de sœur, siffla Anthony.
Les deux gamins se regardèrent. Il devait sûrement se sentir un peu con, se dit Anthony. L'un des gamins allait dire quelque chose mais il fut interrompu par des coups contre la porte du local de campagne. D'un mouvement de tête, celui qui tenait le Glock ordonna à son ami d'aller voir.
- C'est une meuf, fit-il.
Ouf, Olympe se dit Anthony.
- Super bonne frère, continua le gosse.
Anthony douta de sa théorie, Olympe 'super bonne' ? Aucun des gamins n'avait pense à fermer la porte à clé, elle s'ouvrit, puis se referma.
- Anthony ?
Il étouffa un juron, déjà les talons de la jeune femme claquaient sur le carrelage élimé du couloir.
Jade cria alors que l'un des gamins venait de la plaquer contre le mur, un cran d'arrêt sur la gorge. Il la poussa sans ménagement dans le réduit où se trouvait Anthony et lança à son compère.
- Faut phoner le boss, lança l'un des gosses, qu'il vienne cherche la kahba.
L'autre approuva d'un signe de tête. Ils sortirent du réduit et le verrouillèrent à double tour.
***
La suite avec un mois de retard et mes plus plates excuses, j'espère que ça vous plaît toujours.
Xoxo, Caly
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La Race du Pouvoir [TERMINÉ]
General Fiction*Ceci est la suite de mon premier roman "Tu feras pleurer les plus belles filles".* Vous avez aimé Tu feras pleurer les plus belles filles ? Retrouvez Adam, Ruben, Idan et Matteo dans "La Race du Pouvoir" Le temps a passé, ils ont désormais trente a...