Chapitre 10

163 12 6
                                    

Il faisait chaud, cet après midi de juillet, le soleil semblait vouloir liquéfier le bitume des rues de Netanya. Idan l'attendait à la terrasse d'un café du bord de mer, siroptant sans conviction une limonade frappée. La foule était plutôt compacte, comme tous les jours en été, les touristes et les locaux s'apostrophaient en Français ou en Russe, plus rarement en Hébreu.

— Salut, lança-t-elle en s'asseyant face à lui.

Elle portait un débardeur kaki et un pantalon noir ample, elle avait relevé ses cheveux en queue de cheval. Tout semblait comme à l'ordinaire, mais elle avait l'air différente.

— Salut, répondit Idan, ça va ?

Elle eut un vague hochement de tête. Idan se mordit la lèvre.

— J'ai déconné, lança-t-il.

Golda hocha la tête, mais elle n'avait pas l'air plus affectée de ça. Idan se demanda ce qu'elle avait pu ressentir quand elle avait découvert son infidélité, par hasard sur Facebook. Il aurait voulu qu'elle s'énerve, qu'elle lui balance à la figure toutes les insultes en Hébreu et en Français qu'elle connaissait, salaud, mamzer, connard, mais elle le regardait sans laisser transparaitre la moindre émotion.

— T'étais où, cette année ? demanda-t-il.

— En entrainement, répondit Golda.

Il soupira, elle lui répétait ça depuis des mois, « je suis en entrainement ». Où ? Pourquoi ? Quelle unité ? Jamais elle n'avait daigné répondre à ses questions. Ça faisait près de dix mois qu'ils ne s'étaient pas vus.

— T'en a encore pour combien de temps ? demanda à nouveau Idan.

— J'ai terminé, répondit-elle.

— Ton entrainement ?

— Non, fit-elle, j'ai terminé l'armée, je suis démobilisée.

Idan hocha la tête, il était lui aussi revenu à la vie civile quelques mois auparavant, il avait trouvé un poste d'instructeur dans un centre d'entrainement paramilitaire.

— Et tu vas faire quoi, maintenant ? demanda-t-il.

— J'ai trouvé du travail.

— Où ? s'enquit-il.

Elle soupira, comme si elle hésitait à lui dire.

— A Jérusalem, à la Knesset.

Idan hocha la tête, impressionné. Il se résolu à lui poser la question qui lui brulait les lèvres depuis des semaines.

— Et nous ? On fait quoi ?

— Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse ? lança-t-elle d'un ton las.

— Je suis désolé, Golda, je te jure sur ma vie que cette fille je m'en fous, c'est arrivé qu'une fois, c'était une connerie.

Il allait ajouter, c'est toi que j'aime quand il remarqua qu'elle le fixait sans aucune émotion.

— J'espère que tu me pardonneras un jour, termina-t-il.

— Je ne t'en ai jamais voulu, répondit-elle, c'était... prévu.

Idan eut une grimace, prévu ? Comment Golda avec qui il était depuis sept ans, depuis la première, pouvait-elle avoir prévu qu'il lui serait infidèle ?

— C'est pour ça que t'as fait la morte pendant un an ? s'énerva Idan, pour que je déconne ! T'avais qu'a me le dire plus tôt que tu voulais me larguer !

Elle le fixait, toujours aussi impassible.

— Putain, Golda, répond !

Elle se leva et parti sans un mot alors qu'une serveuse s'approchait de leur table pour leur demander, en Français, s'ils désiraientautre chose. Idan commanda une bière, en se demandant s'il n'allait pas embrayer sur une vodka.

__________________
On est déjà au chapitre 10!
J'espère que ça vous plaît ☺️
Xoxo, Caly 💖

La Race du Pouvoir [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant