- Comment on prouve que c'est Anthony qui a commandité l'incendie ?
Laura secoua la tête, elle se posait exactement la même question que Jade. Après leur déjeuner avec Charlotte, les deux filles s'étaient assises sur un banc, face à la mer. Jade était maintenant convaincue qu'Anthony était impliqué dans cette histoire d'incendie, et pas uniquement parce que Charlotte avait confirmé qu'il était obsédé par Adam. Au dessert, Laura lui avait encore posé des questions sur son ancien groupe d'amis du lycée et Charlotte avait prononcé un prénom, Marvin. Jade s'était retenue de montrer quoi que ce soit, mais tout s'était éclairé. Marvin, grand copain d'Anthony, et Marvin, un pompier qui l'avait appelée pour lui rapporter qu'Adam avait eu des mots avec les gitans, étaient surement une seule et même personne. Dès que Charlotte avait pris congé, Jade avait tout raconté à Laura.
- Il faut trouver un moyen de le faire avouer, continua Jade.
Laura hocha la tête, mais elle voyait mal comment Anthony, même complétement bourré, pourrait avouer un crime pareil.
- Couche avec lui.
- Hein ? s'exclama Jade.
Laura pouffa, c'était idiot, mais c'était sorti tout seul.
- Tu m'as dit que t'avais l'impression que tu lui plaisais bien...
Puis devant le regard septique de Jade, elle ajouta.
- Dans les films ça marche.
***
Laura avait accompagné Guillaume au mariage de Lola, ce dimanche soir. Jade, elle, n'avait pas été invitée, d'ailleurs elle se demandait bien ce qu'elle aurait pu faire au mariage de la sœur d'Adam. Après le départ de Laura, belle comme le jour dans sa robe de cocktail, Jade s'était mise à tourner en rond dans leur appartement, comment pousser Anthony à lui avouer qu'il était mêlé à l'incendie du camp des gens du voyage ? Jade attrapa finalement son portable.
« J'avais oublié de vous prévenir qu'avec l'incendie votre interview a été reportée. Bonne soirée. »
Elle envoya son message à Anthony. Elle espérait lancer la conversation et elle ne fut pas déçue, moins d'une minute plus tard, son téléphone vibra.
« J'ai acheté votre journal pour rien, Jade. Je devrais demander à être remboursé. »
Jade pouffa malgré elle, c'était tellement facile. Laura avait sûrement raison, elle plaisait à Anthony. Peut-être même qu'il lui aurait tout avoué sur l'oreiller, mais Jade n'avait pas vraiment envie d'en arriver à ces extrémités.
« Vous acceptez un remboursement en bière ? »
Elle avait hésiter à écrire 'vous acceptez un paiement en nature ?' mais ça sonnait un peu trop tapinage à son goût.
C'est ainsi que Jade se retrouva au Cuba Libre, face à deux bières et à Anthony. Pour une fois, la serveuse aux cheveux rouge avait été remplacée par un métalleux aux cheveux longs qui aurait fait la fortune des fabriquants de shampooing s'il avait été au courant qu'il fallait les laver de temps en temps.
- Vous avez lu notre édition du weekend ? fit Jade en trempant ses lèvres dans la mousse de sa bière.
Anthony hocha la tête, il avait été surpris de recevoir un message de Jade ce soir-là. Agréablement surpris, il appréciait la jolie et brune et c'était visiblement réciproque.
- Oui, répondit-il avec un léger sourire énigmatique.
- Et vous en avez pensé quoi ? lança Jade en jouant avec une mèche de ses longs cheveux bruns.
Anthony sourit, que répondre ? Il l'avait vaguement parcouru et la Gazette d'Azur était loin d'être un journal d'obédience communiste.
- Votre façon de voir les choses est loin d'être la mienne, répondit finalement Anthony.
Jade pouffa, évidemment qu'Anthony ne devait pas apprécier la ligne éditoriale de son journal.
- Trop à droite ? lança Jade avec un sourire.
- Beaucoup trop à droite, confirma Anthony après avoir bu une gorgée de bière.
Il y eu un silence, Jade remarqua alors qu'Anthony la déshabillait déjà du regard. Elle se demanda s'il oserait l'embrasser, l'inviter à terminer la soirée chez lui ou s'il se contenterait de la regarder et d'en rêver. Elle lui adressa un sourire se voulant enjôleur et lança.
- Si je voulais vous voir, Anthony...
Elle prit le temps de jouer avec une mèche de ses cheveux, les yeux d'Anthony brillaient.
- C'est que j'ai appris quelque chose sur l'incendie...
Derrière ses long cils, les yeux de Jade scrutaient la moindre réaction d'Anthony. Elle n'était pas là pour finir dans son lit.
- Quelque chose qui pourrait complètement changer le cours de l'enquête...
Même si Anthony souriait toujours, Jade avait remarqué que sa mâchoire s'était imperceptiblement contractée. Elle décida en une fraction de seconde de tenter le tout pour le tout.
- En un mot, je crois savoir qui est responsable de cette tragédie, termina-t-elle.
Il avala difficilement sa gorgée de bière. Depuis qu'Ibrahim l'avait menacé de révéler à Adam qu'il était impliqué dans l'incendie, Anthony n'était pas tranquille. Et si au lieu d'aller tout raconter au premier adjoint, Ibrahim avait vendu l'info à la presse ?
- Ah oui ? repondit Anthony ne sachant trop comment réagir.
Jade hocha la tête. Il n'y avait plus aucun doute possible, Anthony était mêlé a ce drame. Elle feinta.
- Vous n'allez pas y croire, il parait que ça aurait été commandité.
Jade sourit intérieurement, une légère ride d'expression s'était creusée sur le visage d'Anthony, il devait paniquer.
- Ca serait Adam Benassya le responsable, termina-t-elle.
Le soulagemment d'Anthony ne lui échappa pas, oui il était coupable, entre ce qu'elle savait et les réactions d'Anthony ça ne faisait plus aucun doute.
Anthony, lui, ne savait rien des talents d'observation de Jade, de tous ces bouquins de communications non verbale qu'elle potasser pendant des heures estimant qu'une bonne journaliste devait être capable de savoir quand on lui ment. Il pensait naïvement que Jade lui redonnait l'information qu'il lui avait transmise via Marvin, et même qu'il avait peut-être une chance qu'il se passe quelque chose avec la jolie journaliste.
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La Race du Pouvoir [TERMINÉ]
General Fiction*Ceci est la suite de mon premier roman "Tu feras pleurer les plus belles filles".* Vous avez aimé Tu feras pleurer les plus belles filles ? Retrouvez Adam, Ruben, Idan et Matteo dans "La Race du Pouvoir" Le temps a passé, ils ont désormais trente a...