Chapitre 49

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— Monsieur Benassya ?

Adam leva les yeux de son Mac, pour une fois Géraldine n'était pas en arrêt maladie. Elle s'effaça pour laisser entrer deux personnes, un homme et une femme. Avant qu'il ne puisse dire quoique ce soit la femme s'avança vers Adam et lui mis sa carte barrée de tricolore sous le nez.

— Commandant Andreani, fit-elle, on a quelques questions à vous poser.

Adam la dévisagea un instant avant de faire un geste à l'attention de Géraldine. La secrétaire sorti et referma la porte derrière elle.

— Je vous en prie, fit Adam en retrouvant son assurance et en leur désignant les deux fauteuils qui faisaient face à son bureau.

Andreani lui adressa un sourire crispé.

— Au commissariat, dit-elle, ça ne sera pas long...

— Au commissariat, maintenant ? lança Adam.

Delmas confirma d'un signe de tête. Adam soupira, puis obtempéra.

— Je vous suis.

Delmas et Andreani s'étaient installés face à Adam dans l'une des salles d'interrogatoire du commissariat. Adam, lui, se retenait de demander s'il allait avoir besoin d'un avocat. Il avait déjà en tête trois ténors du barreau qu'il connaissait personnellement.

— C'est bien vous qui aviez parlementé avec les MENS, dimanche dernier ? commença Andreani.

— Les quoi ? fit Adam.

— Les gens du voyage, précisa Delmas.

Adam confirma que c'était bien lui qui était d'astreinte ce dimanche-là, et qu'il s'était déplacé pour tenter de convaincre les 'monesses' de quitter le terrain de rugby et de s'installer sur leur terrain consacré.

— J'ai déjà raconté tout ça à vos collègues, termina Adam en tripotant nerveusement le bracelet de sa Rolex.

— On voudrait des précisions, fit Andreani.

Adam hocha la tête, il n'avait rien à cacher.

— Vous trouvez ça cher, dix mille euros pour mettre le feu a un camps de Manouches ? lança pensivement Delmas, avec une belle montre comme la votre on doit pouvoir payer plus...

— Hein, s'exclama Adam ? Alors c'est ça tout ce cirque, vous pensez que j'ai payé Ibrahim pour qu'il aille mette le feu a ce camps ?

Delmas et Andreani échangèrent un regard entendu, ils étaient sur la bonne voie.

— Il l'a fait gratuitement ? fit Delmas sarcastique, ou vous lui avez prêté votre femme ?

Adam eut un mouvement de tête nerveux alors qu'il se retenait d'injurier le policier.

— Difficile de prétendre que vous êtes innocent après avoir prononcer le nom de Kacem, fit Adreani.

Adam lui adressa une légère grimace.

— Ibrahim Kacem, je l'ai reconnu sur la vidéo du stade, fit-il énervé, mais la prochaine fois je...

— Hein ? le coupa Andreani.

Delmas dévisagea sa collègue, cet interrogatoire tournait à l'absurde. Adam soupira puis expliqua.

— Deux de vos hommes sont venus à la mairie nous montrer la vidéo du stade sur laquelle on voyait Ibrahim et deux minots, je l'ai reconnu parce que j'étais au lycée avec lui.

Delmas eut une grimace en se disant qu'ils auraient mieux fait d'interroger Benassya dans son bureau, à la mairie plutôt que de le faire déplacer jusqu'au commissariat.

— Si vous ne me croyez pas, continua Adam, demandez au Maire, à l'adjoint au sport, Guillaume Valois de Bourbon ou a la DRH de la Mairie, ils étaient là.

— C'est vous qui avez identifié Ibrahim Kacem ? s'exclama Adreani.

Adam ne pu se retenir de pouffer.

— Faudrait peut-être commencer à vous transmettre les infos, dans la police.

Delmas ne dit rien, il ne pouvait pas le contredire. Andreani ne se senti pas en position de répliquer.

— Vous ne pensez quand même pas que j'aurais balancer aux flics le nom du type que j'aurais payer pour commettre un crime.

Delmas hocha la tête, effectivement c'était ridicule.

— Pourquoi Kacem nous a donné votre nom ? fit le Marseillais, il vous connaît ?

— On était au lycée ensemble, répondit Adam qui s'était confortablement calé au fond de sa chaise, pas dans la même classe, mais dans le même lycée au même moment.

— Et il connaissait votre nom ? fit Andreani.

Adam sourit, révélant l'éclat de ses yeux verts dans la lumière crue des néons de la salle d'interrogatoire.

— Tout le monde connaissait mon nom.

— Pourquoi ? lança-t-elle.

Adam eut un nouveau sourire, imaginant Ibrahim prononçant son nom dans une salle d'interrogatoire similaire. Les enfoirés...

— J'avais une Ferrari, répondit-il, rouge, pas du genre discret.

Delmas eut un petit rictus qui n'échappa pas à Adam. Andreani, elle, lui demanda.

— Donc il savait que vous aviez de l'argent ?

Adam hocha la tête. L'interrogatoire était terminé. En raccompagnant Adam a la porte du commissariat, Delmas le questionna.

— Vous avez une idée de qui aurait pu payer Kacem ?

Adam pouffa.

— Vous voulez que je fasse votre boulot à votre place ?

— Non, répondit Delmas en riant, mais je ne sais pas trop comment ça se passe par ici, et j'aimerais bien impressionner la petite...

Adam sourit, ils étaient arrivés sur le parvis. Il alluma une Marlboro et en offrit une au policier.

— Andreani, lança-t-il, un nom prédestiné.

— Ah bon ? fit Delmas en soufflant la fumée de sa cigarette.

— C'est le nom du commissaire dans Rabbi Jacob, lança Adam.

Delmas réfléchis un instant avant d'éclater de rire, Benassya avait raison.

— Vous avez une idée ?

— Invitez-là à diner, fit Adam en souriant.

Delmas pouffa à nouveau.

— Elle ne dira pas oui au milieu d'une affaire, lança-t-il.

— Ouais, fit Adam en hochant la tête, alors allez chercher du côté des Affranchis.

— Les communistes ?

Adam acquiesça et expliqua entre deux bouffées de Marlboro.

— Dites-vous qui si on saute, c'est eux qui seront à la mairie. Je ne suis pas flic mais ça ressemble à un mobile non ?

Delmas approuva.

— Merci, fit-il en écrasant son mégot.

— De rien, répondit Adam, par contre Andreani...

— Quoi ? lança Delmas.

Adam souffla longuement la fumée de sa Marlboro.

—Elle a une alliance, bonne journée.

La Race du Pouvoir [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant