La Race du Pouvoir [TERMINÉ]

Chapitre 32

Il était treize heure ce jour là quand Anthony poussa la porte du Cuba Libre. Jennifer ne fut pas surprise de le voir, il venait souvent prendre un café pendant sa pause déjeuner, quand son emploie du temps le permettait. Elle lui adressa un grand sourire et s'apprêta à lui servir un expresso, comme toutes les fois où il venait le midi.

Il la salua avant de s'installer à une table de fond. Jennifer trouva cela surprenant, d'ordinaire, il s'installait au bar. Sauf s'il avait un rendez-vous. Elle failli poser son torchon et le verre qu'elle finissait d'essuyer sur le zinc et d'aller lui demander s'il avait encore donner rendez-vous à sa petasse. Mais au même instant la porte s'ouvrit sur quelqu'un qu'elle connaissait bien.

- Ibrahim, s'exclama-t-elle en contournant le comptoir, ça fait un bail.

Il sourit, lui faisant la bise, ça faisait des années qu'il n'avait pas revu Jennifer, sa vieille copine de lycée. Il se dirigea ensuite vers la table où l'attendait Anthony. Jennifer leur prépara deux expresso alors qu'Ibrahim s'installa sur une chaise, face à Anthony.

Tout en préparant les cafés, Jennifer se demanda pourquoi Anthony avait donné rendez vous à Ibrahim sans lui en parler. Elle jeta un regard vers la table où ils étaient installés, ils discutaient à voix basse et s'interrompirent quand elle s'approcha de leur table avec leurs boissons.

- Antho, t'aurais pu me dire qu'Ibrahim venait !

Anthony pouffa nerveusement. Ibrahim adressa un sourire à Jennifer, elle sentit qu'elle était de trop et repartie vers le bar, vexée.

- Elle est au courant ? demanda Ibrahim.

Anthony secoua la tête, évidemment que Jennifer n'en savait rien.

- J'ai pas envie qu'elle le soit, répondit Anthony.

Ibrahim hocha la tête, ce n'était pas lui qui allait mettre Jennifer au courant. Anthony avait tire une enveloppe de la poche intérieure de sa veste.

- Je ne peux pas faire mieux, lança-t-il.

Ibrahim jeta un discret regard vers Jennifer, elle était occupée à prendre la commande d'une tablée qui venait de s'installer. Il ouvrit l'enveloppe et compta rapidement les billets qui s'y trouvaient. Il secoua la tête.

- T'es pas sérieux Antho, tu sais pas les risques qu'on a pris. Et j'était pas tout seul, j'avais deux minots avec moi, ils ont pas fait ça gratos...

- Tu les as payés combien, tes minots ? demanda Anthony.

Ibrahim lui adressa un sourire sadique.

- Quand tu fais réparer un évier, tu ne demande pas au plombier combien il paie ses salariés...

Anthony soupira, il avait envie de répondre qu'avant de faire réparer un évier, on signe un devis et à la fin on a une facture, mais ça n'allait pas faire avancer les choses.

- Combien tu veux ? demanda-t-il finalement.

Un grand sourire s'afficha sur le visage d'Ibrahim, et Anthony comprit à cet instant qu'il avait fait une erreur en s'adressant a lui. Que le type en face de lui n'avait plus rien à voir avec son pote de lycée. Il voulait de l'argent, beaucoup d'argent et il ne s'assiérait pas dessus sous prétexte qu'ils buvaient des bières ensemble le samedi soir dix ans plus tôt.

- Un gosse y est resté, commença Ibrahim.

- Ca, c'était pas prévu, le coupa Anthony.

Ibrahim afficha à nouveau ce sourire qui faisait peur à Anthony.

- Tu crois que c'est ce que je vais dire au flics, s'ils me tombent dessus ?

- Ils ne te tomberont pas dessus, assura Anthony.