Chapitre 54

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Jade ouvrit les yeux et contempla la vue sur la Méditerranée scintillante, cette journée s'annonçait radieuse sous le chaud soleil de Monaco. Elle tourna la tête et regarda Matteo encore endormi. La soirée avait été complétement folle et la nuit encore plus.

La veille, ils s'étaient retrouvés à dix-huit heures pour prendre un verre à l'Estaque. Puis Jade avait eu envie d'une pizza et avait proposé d'aller au Stella, mais Matteo lui avait dit qu'il n'y avait qu'en Italie que les pizzas valaient vraiment le coup. Il avait pris la main de Jade et l'avait entraînée vers sa Ferrari.

— On va où ? avait-elle demandé.

Matteo avait souri et répondu.

— En Italie.

Il avait mis le moteur en marche et roulé jusqu'à la frontière Italienne. Ils s'étaient arrêtés dans un petit village au bord de la Méditerranée où ils avaient diné. Sur le chemin du retour Matteo s'était arrêté devant le Casino de Monte-Carlo et ils avaient passé la nuit à jouer et à boire. Au petit matin, ils avaient pris une chambre à l'hôtel de Paris. Là, Jade avait découvert qu'il n'y avait pas que le physique de Matteo qui s'était bonifier avec les années.

Il ouvrit les yeux et sourit à Jade qui semblait le regarder dormir. Sans un mot elle se leva et s'approcha de la fenêtre sans se soucier une seconde de couvrir son corps dénudé. Elle s'arrêta à quelques millimètres de la porte-fenêtre donnant sur le balcon de leur chambre d'hôtel. Matteo s'étira, admira un moment le dos et la cambrure de Jade et se leva. Il la prit dans ses bras, pressant le corps de la jeune femme contre la fraicheur de la vitre.

— Sympa la vue, dit-elle alors qu'elle sentait les lèvres de Matteo parcourir son cou.

Il sourit contre sa peau. Ce n'était pas le panorama qui le passionnait à cet instant.

— La mer, c'est sympa mais ce que j'ai devant moi c'est encore mieux.

Elle rit et se retourna pour planter son regard dans celui de Matteo.

— Tu repars quand en Italie ?

— Dimanche...

Jade grimaça, autrement dit dans trois jours... Elle aurait bien profité du bel Italien un peu plus longtemps.

— Tu peux venir si tu veux, fit Matteo en parcourant du bout des doigts la peau de Jade.

— A Naples ? fit-elle.

Matteo sourit et pris son visage dans ses mains avant de planter à nouveau son regard dans celui de la jeune femme.

— Si, à Napoli.

***

Adam et ses amis étaient affalés sur la terrasse, ils buvaient des bières par cette chaude après-midi de juin quand Matteo lança subitement.

— Les gars on se fait un Hammam ?

— En juin ? fit Ruben.

— Bah oui, répliqua Matteo, ça fait mille ans que je suis pas aller au Hammam, vous y allez, vous ?

— Nan, répondit Idan.

Ruben secoua la tête. Ça faisait des années qu'il n'avait pas mis les pieds dans un hammam

— Allez, fit finalement Adam, on se fait un hammam avant que vous repartiez, comme au bon vieux temps.

Quelques secondes seulement après s'être affalé sur les bancs en pierre du hammam, Matteo lança.

— C'est pas une chatte qu'elle a, c'est un allume cigare.

— T'es sérieux, s'exclama Ruben, putain t'as voulu aller au hammam juste pour pouvoir sortir cette réplique de merde, là !

Idan pouffa. Adam secoua la tête, il avait l'impression de revenir onze ans en arrière, quand ils terminaient leurs séances de musculation en passant une bonne heure à discuter dans un hammam.

— Mais quel vieux con ! fit Adam.

— Moi je dis la Vérité un ! lança Idan.

— Ouais, confirma Matteo, à toi.

— Il fait une de ces chaleurs je transpire comme une pute à l'église, dit Idan.

Ils se regardent. Ruben soupira, ils avaient vraiment passé l'âge pour ce jeu débile.

— L'agence tout risque, s'exclama Adam.

— Ouais, confirma Idan.

— Vous êtes des gros gamins, dit Ruben en secouant la tête.

— Ouais ben vaut mieux être un petit breton qu'un grand tu l'auras ! répliqua Adam

— Je suis tunisien... répondit Ruben

Idan et Matteo s'esclaffèrent.

— La Tour Montparnasse infernal, proposa Idan.

— T'es trop fort, conforma Adam.

— Et là il prend sa voix mielleuse de tunisien d'sa race, fit Idan avec un clin à Ruben, et il m'dit : Eh Serge, comment tu vas ? Et quel bon vent t'amène ? ». J'y dis : « Eh eh eh, c'est une tornade qui m'amène enculé !

Ruben soupira en se disant que ses copains ne changeraient jamais.

— La Vérité un, dit-il, et ce jeu il est pas drôle parce que c'est trop facile, et en plus ça parle toujours de cul.

— Bah c'est bien le cul, répondit Matteo en s'affalant un peu plus sur le banc, moi j'aime le cul.

Adam pouffa.

— Sauf que Ruben il en a trop du coup il fait une overdose, lança Idan.

— Propose un truc dur, lança Adam.

— Comme ma bite.

— Putain Idan, s'exclama Ruben.
Idan se marrait.

— Vas-y, le pressa Adam.

Ruben réfléchis quelques secondes.

— Ta vie, tu dois la dominer, déclara Ruben.

— A default de dominer ta femme, hein... lança Idan.

Ruben soupira. Matteo lui était littéralement explosé de rire.

— Idan ta gueule cherche !

Un homme la cinquantaine grisonnante et, qui même vêtu simplement d'une serviette blanche nouée autour des hanches dégageait une assurance et une élégance que seul confère un nom à particule et le paiement annuel de l'ISF, adressa à Adam et ses amis un geste agacé.

— S'il vous plait parlez moins fort, nous sommes dans un hôtel cinq étoiles, pas dans un camping à la Grande Motte.

— Gatsby, fit finalement Matteo sans un regard pour l'homme.

Puis il se tourna vers le monsieur distingué qui les avait apostrophés.

— Moi je suis né dans le luxe, c'est mon élément... Pas le tien apparemment !

Adam, Idan et même Ruben explosèrent malgré eux de rire. Non, visiblement Matteo n'était pas près de changer.

La Race du Pouvoir [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant