Tu es Mon Rituel ( Tome 3)

17. Ty

Je n'oublierai jamais ce sentiment celui de la découverte de ma paternité. Une part de moi c'est volontairement décroché pour me lier à vie à cet être particulier. Son odeur douce et sucrée qui s'est déposée sur ma peau quand il est tombé dans mes bras. Glissant timidement ce doux son dans la brise... Le premier mot qui a mis les choses dans un futur enfin réel. J'aime tellement l'entendre m'appeler Papa, à chaque fois mon cœur freine cette course, mettant notre fils sur ce pied d'estale.
La journée fut très intense pour un tel petit homme, si bien qu'il s'endort rapidement dans la voiture. Durant le trajet mes yeux vascillent entre le rétroviseur intérieur et la route. Admirant à quel point il peut ressembler à Léna quand il dort, ce petit sourire paisible qui illumine son visage une fois ses paupières fermées. Tel un pantin desarticulé, il se laisse guider vers l'appartement tout en déposant son petit visage dans mon cou. Son souffle endormis est agréable sur ma peau, je ressens ce besoin de ne pas le quitter, si bien que je le dépose sur notre lit. Il est si petit et fragile, je comprend enfin que l'accident a pris une part très importante ces derniers jours, oubliant ce besoin primaire qu'est une vie. C'est un rituel dont il a été  privée par inquiétude pourtant au fond de moi, il était là, en attente d'un réveil espéré. Je reste en admiration face à lui, gravant chacun de ses traits dans ma mémoire, imaginant un passé à ses côtés bien différent. D'un petit battement de cil, il glisse ses mains autour de mon visage et vient accueillir l'amour d'un père par un simple regard.

- Mes bisous Papa !

D'une assurance folle, il prend en main ce petit rituel, d'un petit baiser sur le nez, il descend sur le menton puis le front pour finir par un effleurement de lèvres. Un nouveau battement de cil, il me quitte de nouveau mais pour autant il n'a pas quitté mes bras. L'appartement est bien vide sans Léna, mon regard ne quitte pas le plafond, attendant patiemment que le soleil me donne enfin l'autorisation de la retrouver. J'ai apprécié ce tête à tête avec mon fils mais il nous manque quelques choses, l'amour d'une mère, l'amour d'une femme, mon ami, mon âme sœur... Mon Rituel. Mon cerveau est en pleine ébullition, cherchant à comprendre pourquoi on voudrait faire du mal à Léna. Les jeux pathétique d'une femme jalouse cherchant à humilier Léna était déjà une réel douleur pour elle, pour moi... En faite... Pour nous tous. Un pas morbide à été franchis, une disparition inquiétante et une ombre qui rôde autour de nous rend les choses plus angoissante. Tandis que Hugo profite de cette nuit pour se reposer, ma main n'a de cesse d'écrire sur le bloc note chaque détail, chaque soupçon, chaque moyen que je mettrais en œuvre pour les protéger. A la première lueur du jour, cette instinct trouvera le moyen de rendre à notre vie cette quiétude qu'elle mérite.
Malgré cette distance entre nous, j'ose espèrer qu'elle admire l'explosion de couleur dans ce ciel fraîchement éveillé. Je sais à quel point ce paysage peut la rendre heureuse.
Mes premiers appels ont été celle d'un besoin de sécurité, planifiant chaque détail avec José pour notre vie après la sortie à l'hôpital. Puis avec Marcella, qui prendra le relais pendant sa convalescence, même si je sais qu'elle aime s'occuper elle-même de notre quotidien, j'imposerai cette engagement. Finalement l'arrivée de Mia dans l'entreprise arrive à point nommé, elle me permettra de m'octroyer plus de temps pour la préparation du mariage, la construction de notre maison et ma vie familiale. J'ai tellement de questions encore en suspend, la fureur d'une vérité comme celle-ci m'a conduit à de nouvelle hypothèse que je voudrais combler par des informations que Marco doit avoir en sa possession. Je dois me méfier, il joue dans des camps opposés et j'ai besoin de savoir qu'elle est sa prioritée. Est il si égoïste et présomptueux ou est il cet homme altruiste dont Léna etait fier d'avoir comme ami. Est-il au courant des projets de Lili ? Connaît il l'identité du fils de Richard ? Et même sait il où le trouver ? Font ils tous parti d'un plan commun qui leur permettrai de diviser notre couple pour obtenir ce dont ils ont toujours voulu ?
Tant de questions sans réponse qui me perturbe jour et nuit et qui ont besoin de vérité. J'en ai marre de tourner en rond, de réparer leurs dégâts, de voir tant de tristesse et de peur dans son regard. Une colère caché sous une couche d'angoisse, tellement fine qu'elle pourrait se fissuré à tout moment. Je veux être l'homme qui n'a pas quitté la femme de sa vie parce que cette fissure était bien trop large pour ne pas la blesser. Je veux être celui qui ramènera la paix dans notre vie. Je veux qu'elle soit si heureuse, que ses rires s'incrustent dans les murs de notre maison, que sa joie nourrisse les fleurs de notre futur jardin, que son euphorie claque sur chaque centimètre de carrelage de la villa et que les miroirs gardent en mémoire nos danses sensuel lorsqu'elle est près de moi. Je veux qu'elle grave à jamais notre histoire, qu'elle soit fière de vivre cette vie et qu'elle n'est aucun regret lorsque les rides viendront embellir mon amour.
Une grande inspiration d'un désir puis vient ses petits pas, ses grands yeux affamés le guident vers moi.

- Papa...
- Bonjour Mon grand. Tu as bien dormis.

Il hoche la tête tout en avalant ses céréales préféré.

- Je veux voir maman !
- Finis ton petit déjeuner et nous irons la voir. Tu sais elle me manque beaucoup à moi aussi.

Tout un rituel bouleversé, mais nous essayons d'apprendre à vivre à deux. J'apprend à faire les choses sans un soutient moral derrière mon épaule pour autant nous désirons tous les deux son retour. Face au miroir, nous inspections cette chevelure, domptant chaque épis, ajustant nos vêtements et une brise de parfum pour retrouver notre rituel. L'excitation d'une rencontre avec sa mère, du bruit du moteur de la camero, Hugo est euphorique. Mes lèvres sourient à ce petit homme qui a pris le relais, peut être à t'il ressentit mon manque puisqu'il glisse sa main à l'extérieur de la voiture pour à son tour danser sur la brise qui fait naviguer le bout de ses doigts. J'aime voir comme nous arrivons malgré tout à faire naître une palette de couleur dans nos vies, à travers le regard de la meilleur partie de nous. Qu'elle beauté nous avons créé dans ce tourbillon de noirceur... Je suis si fière de lui.