Tu es Mon Rituel ( Tome 3)

31. Léna

Derrière cette vitrine qui m'ouvre une image sur le monde, une agitation d'une vie, une frénésie d'envie et une explosion de sentiment guidaient par des pas qui s'effacent de mon regard. Lola est une bonne distraction, pleine de légèreté, elle anime cette matinée sans comprendre le but de sa venue. La vendeuse semble exaspéré par ses nombreux essayage, en un claquement de doigt, elle a attiré toute l'attention sur elle. Elle s'agite pour trouver la tenue tant désiré de sa cliente, si bien qu'elle ne prête pas attention à l'arrivée de Marco. Son regard intense, ne quitte pas le mien, une douceur mêlée de regret qui me touche sincèrement et qui pourrait me permettre de le pardonner. Mais l'image de l'accident et de cette trahison m'empêche de lui retourner ce regard. Un bref instant, je déteste ce reflet de moi, un semblant de supériorité, jouant avec lui pour obtenir ce don j'ai besoin. Cette situation impose à mon côté obscure de gérer la situation, à un moment je m'aperçois comme je peux ressembler à Lily. Je déteste ce qu'ils font de moi. Est ce leur but ? Me transformer petit à petit pour perdre cette amour qui me lie à Ty. Cette larme coule naturellement sur ma joue, une note de regret et de tristesse vite effacer par cette main froide qui saisit l'enveloppe que Marco dépose sur le présentoir. Il reste silencieux, il me contourne pour quitter la boutique, sa main frôle la mienne espérant une réaction. Une partie de moi lutte pour ne pas reagir pourtant l'autre l'affronte, une bataille douloureuse qu' il ne peut pas imaginer.

- Merci Marco...

La porte se referme sur mes mots qui ont réussi à trouver le chemin pour atteindre son cœur. Cette larme reste figée, celle d'un regret et d'une conviction. Cette partie sombre ne mènera pas ma vie dans un désastre provoqué par les démons d'un passé. Je retrouve le sourire au moment où Lola exhibe cette robe fleuri, tournoyant sur elle même, pied nu et vivant pleinement sa liberté.

- Alors tu en penses quoi ?
- Magnifique comme d'habitude...

Une matinée dissimulait aux yeux de tous, tenant à distance José pour obtenir des informations, je découvre alors ce que contient l'enveloppe. Assise et solitaire dans l'atelier, mon doigt se glisse pour découvrir ses photos, celles que Marco a réussi à obtenir lors d'un entretien avec Lily. Une copie de message laissant sous entendre les conditions d'un accident sans laisser une preuve de son implication ni même si il s'agit du mien mais au fond je sais que cela me concerne. Des ordres envoyaient à un numéro de téléphone sans nom, détaillant et prouvant l'innocence de Marco. Les détails de son voyage, imaginant la possibilité d'obtenir son téléphone. Immédiatement, je compose ce numéro,  à chaque chiffres ma peur s'amplifie essayant de ne pas succomber à cette imagination qui tente de trouver le fils de Richard. Avant même que mes doigts terminent cette ascension, Ty surgit dans l'entrée, le sourire aux lèvres tandis que ma main dissimule les photos.

- Salut... Je me demandais si tu étais disponible...
- Euhmmm.. Oui pourquoi ?
- Mon père veut que l'on retrouve chez Aaron au plus vite.
- Aaron ?
- Un ami de mon père je t'expliquerai en chemin.
- Ty... Est ce que tout va bien. Tu me fais peur.

Il saisit ma main, empoigne mon sac et m'entraîne dans toute sa folie. Il tente de calmer cette angoisse mais il ne sait pas qu' il n'est pas responsable de la naissance de cette peur. Dans la voiture, les yeux de José fascillent entre le rétroviseur et la route, à chaque fois que nos regards se croisent, ses lèvres s'étirent, me laissant admirer une autre facette de sa personnalité. Bien moins sérieux qu'à son habitude...Devant une maison grandiose blanche et entourait de weigelia rose et rouge remontant légèrement de parts et d'autres du portail, José termine son approche et se gare dans l'allée. Un jardin parfaitement entretenue, des parfums que le vent me ramène et les chants d'oiseaux rendent ce moment  agréable. Ty deboutone la veste de son costume, relâchant sûrement cette pression qu'il porte sur ses épaules. Je prend le temps de gravir ces quelques marches, je sais que passé cette porte, les choses vont changées de nouveaux. Ma mère répétait toujours cette phrase et ironiquement j'avoue qu'elle avait raison.
La maison d'un homme est toujours un reflet de leur image.
D'une carrure élancé et sportif, le visage marquait par une vie intense, qui a bien du mal à accepter son âge, puisqu'il semble prendre soin de l'extérieur. Une tenue parfaite, une odeur agréable sachant manier l'art de léloquence. Une tape sur l'épaule de Ty, qui semble lui déplaire, contenant son agacement par simple politesse. Diego abrége cette rencontre, pour détendre cette atmosphère pesante. Nous nous installons dans cet immense salon, entourait de bibliothèque rempli de livres et d'objet tout droit sorti d'un magasin d'antiquité. Tout dans cette pièce reflète cette profonde vérité qu'il dissimule à l'intérieur de lui. Il peut se cacher derrière un style vestimentaire, jouer à la roulette russe avec son âge pourtant cette endroit montre la réelle, et sûrement meilleur partie de cette homme. Ty trépigne d'impatience, sa jambe entraîne un mouvement répétitif tapant la semelle de sa chaussure sur le plancher en bois, un rythme bien établi que son père tente de calmer en entamant la conversation.

- Léna je pense que Ty t'a un peu parlé de mon ami. Il était procureur...
- Oui, maintenant je travaille comme consultant sur certaines affaires. Diego m'a expliqué votre situation. J'ai demandé une copie du dossier de Richard au tribunal de Paris. Je sais que cela a dû être compliqué pour vous Mlle Lopez.
- Léna s'il vous plaît.
- Je ne comprends pas comment il a pu sortir avant la fin de sa peine.
- C' est un homme influent.
- Nous avons perdu sa trace il y a quelques jours... Nous avons obtenu les vidéos de surveillance de l'hôpital. Il est bien venu dans votre chambre. Quelques minutes plus tard il disparaît en ne laissant aucune trace.
Après quelques recherches sont nom est ressorti dans une hypothétique affaire.
- Laquel ?
- J'y viens Ty !
- Je ne sais pas comment annoncer cette nouvelle....

Il fronce les sourcils et frotte à plusieurs reprises l'arrière de sa tête avant d'inspirer profondément.

- Il y a deux jours un corps à été repêché au Gorg Nègre de Gualba.

Tout s'arrête, les miniscule particules de poussière qui traversent le rayon de soleil deviennent subitement une attraction pour mes yeux. L'air s'amenuise, mes poumons refusent de se remplir, punissant mon corps pour qu'il puisse réagir. Les sons deviennent si lointain pourtant leurs visages sont si proche, leurs lèvres s'agitent sous mes yeux, essayant encore et encore d'interagir. Sa main saisit la mienne, mes yeux supplient Ty, je ne veux et je ne peux plus entendre de nouvelle douloureuse... Plus jamais...
En une fraction de seconde l'inquiétude grandis tellement qu'elle m'attire de nouveau dans ce monde, si grande que ma main compose son numéro. Je veux entendre sa voix, celle que j'ai laissé partir, pour un moment qu'elle désirait tant. Cette joie qu'elle dégageait, surexcité à l'idée de s'octroyer quelques jours de vacance. Les yeux rempli d'un bonheur naissant, idéalisé par une envie de retrouver son âme sœur...