24. Léna

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Ce que l'on ressent après une telle démonstration, c'est indescriptible tant nos liens sont renforcées, un éclat d'une profonde légèreté, une confiance sans demi-mesure face à cet homme. En l'espace d'un instant, Marco a ramené cette âme meurtrie d'une petite fille terrifiée cachait au plus profond de mon être, je n'ai pas réussi à lutter et je l'ai laissé placer cette chaise derrière la porte. M'enfermant dans une complète léthargie qui pourrait me perdre à jamais si Ty n'existait pas.
La fenêtre grande ouverte sur l'allée de la maison, aérant cette odeur particulière d'un moment magique, je range le bureau sous les yeux amusaient de Ty qui prend le temps d'admirer avec quel rapidité j'efface les traces de notre petite intermède crapuleux. Sans miroir, il est difficile de déceler les signes sur mon visage, de mes joues rougies, de ma chevelure ébouriffés ou bien mes vêtements mal revêtu. J'inspire donc profondément face à la fenêtre, pour calmer cette exitation toujours palpable lorsque Ty m'enlace contre son torse. Ma tête se cambre pour se déposer sur lui admirant ce doux coucher de soleil, nous attendons patiemment qu'il quitte notre admiration derrière le grand cyprès.

- J'ai besoin de finir cette conversation seul Ty !

- Tu...

Rapidement j'impose à sa bouche  d'arrêter sa course, d'un geste sûre et tendre mon doigt carresse la générosité de ses lèvres pour l'empêcher de finir sa phrase.

- J'en ai besoin Ty. J'ai besoin de tout entendre et tu sais qu'il ne le fera pas si tu es là ! S'il te plaît.

- Léna... Tu as vu dans quel état il ta mise tout à l'heure.
- Je sais que tu ne seras pas loin. Et puis tu entends Hugo, il a sûrement besoin de toi pour gagner contre ses oncles.
- OK mais au moindre problème je débarque dans ce bureau pour..
- Oui c'est bon j'ai compris ! Quand vas tu ranger tes poings ?
- La différence c'est que maintenant ils servent à te protéger Léna.

Un doux baiser dans le cou, il quitte le bureau pour autoriser Marco à s'y réfugier. Le bruit d'une voiture qui  remonte l'allée m'intrigue mais je n'ai pas le temps de m'y attarder. La porte refermait derrière lui, il s'installe de nouveau sur sa chaise, une situation qui me ramène à une période de ma vie. Celle d'une adolescente parisienne qui manifestait une telle rebellion qu'elle se retrouvait souvent dans le bureau du directeur. Il prend son rôle de fauteur de trouble très au sérieux, la tête baissait fuyant du regard l'autorité qui reste impassible. En attente d'une explication plausible qui pourrait lui valoir qu'une remontrance avant de reprendre le cours de sa vie.

- Je ne sais pas si je peux de nouveau te faire confiance, je ne te promet pas que je te pardonnerai un jour et je ne sais pas si j'ai envie que tu fasses parti de notre famille Marco.

- Je te laisserai le temps comme pour tous les autres. Je sais que ce ne sera pas facile mais je te promet que je ne baisserai pas les bras pour trouver une nouvelle place dans vos vies.

- Très bien mais jusque là, je ne veux plus que tu approches Hugo. J'ai besoin de temps... Je sais que Bouns refusera de venir sans toi au mariage donc je ne te retire pas ton invitation parce que je sais que Ty sera déçu de ne pas le voir. Reste à l'écart de nos vies Marco.

- Très bien si c'est que tu veux. Merci Léna...

- Maintenant que nous avons parlé de notre relation amical parlons affaire.

- Comment ça ?

- Est ce que Lily sait que nous savons pour toi ?

- Elle m'a piégé ce soir là ! c'est que son plan était de me démasquer. Avant mon départ elle est venu me voir, j'ai refusé de continuer... C'était sa vengeance. Pourquoi ?

- C'est à mon tour de jouer. Bien quand tu retourneras là voir il te suffira de lui dire que tu as réussi à me faire avaler qu'on t'a volé ton téléphone.

Je retrouve cette énergie d'une joueuse téméraire n'imaginant pas les conséquences. Malgré tout j'ai envisagé toutes les possibilités depuis mon réveil. Toutes menes à des scénarios bien différents mais à une conclusion à deux visages. L'un perd, l'autre gagne... A moi de jouer avec mes pions dans le but d'une victoire final.

- Tu vas travailler pour moi maintenant. Je veux que tu apprennes le maximum de chose. Rapproche toi de Lily ou même d'Adrian, trouve moi leur complice, cherche à savoir si Richard est impliqué et où il se trouve. Reste détaché et t'implique pas trop tu risque d'éveiller les soupçons. Je veux des documents, des conversations, des numéros de téléphone tout ce que tu peux trouver. Tu m'as compris ?

- À quoi tu penses Léna ?
- Je veux en finir.
- Ty est au courant ?
- Non et tu ne dis rien à personne. C'est moi qui te contacterai. Je passerai te voir à l'atelier pour ne pas éveiller les soupçons. Trouve qui est le fils de Richard, il fait parti de nos vies je le sens !
- Comme tu veux Léna. Promet moi d'être prudente... Tu peux compter sur moi.
- C'est ta dernière chance Marco ne me déçois pas.

Je ne veux aucun contact aucune approche de sa part si bien que rapidement je lui donne congé en ouvrant la porte du bureau. Une Course épique ce joue sous mes yeux, des petits pas rapide se précipite vers moi suivis d'une horde de mâle enjoué par un jeu enfantin. Il tient tellement fort ce ballon dans ses petites mains cherchant désespérément l'endroit parfait pour se dissimuler de ces gamins. Il entre en collision contre mes jambes puis il remonte son regard dans ma direction, il paraît si petit et fragile pourtant je sais qu'il est aussi fort que son père...

- Tonton Marco... Regarde le ballon... Chut cache cache maman !

Ce que je redoutais le plus, un geste une terrible envie de s'approcher de lui me rend soudainement moins cordiale. Je le saisis dans mes bras au moment où Marco s'agenouille face à lui.

- Marco non...!!
- Je voulais simplement lui dire Aurevoir.

D'un simple geste de tête, il recule d'un pas lorsqu'un attroupement se presse dans le hall d'entrée. Ma voix a porté bien plus loin que je le pensais, Hugo lâche son ballon sur le sol, les rebondissement rythme le malaise qui s'est installé. Ty glisse son bras autour de mes hanches appuyant son regard pour que Marco quitte la maison. Immédiatement, il referme la porte, me laissant enfin l'opportunité de saluer brièvement Bouns qui s'empressent de le rejoindre à l'extérieur de la maison. Clarissa tente d'enjouer la situation en remettant en jeu la partie de cache cache que Jay avait lancé. Une diversion qui nous permet de retrouver l'insouciance de ce petit garçon qui ne comprennait pas la situation. J'esquisse un petit sourire pour le rassurer, il instaure de lui même notre rituel du baiser avant de s'enfuir avec Clarissa dans le couloir de la maison. Un peu de confiance, un sourire au lèvre et un certain sens de la comédie me permet de dissimuler à Ty, mes profondes motivation. Il est tant pour moi de me confronter à eux, c'est un jeu que je compte mener à bien et je veux changer les règles.

Tu es Mon Rituel ( Tome 3) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant