Tu es Mon Rituel ( Tome 3)

32. Léna

Comme c'est douloureux, cette boule qui me brûle dans le ventre, mon cœur qui essaye de quitter mon corps tandis que mes doigts accompagnaient par la peur de perdre mon amie rend difficile la manipulation de mon téléphone. Ils continuent à tournoyer autour de moi, à s'agiter, à hausser la voix pour me ramener à la raison. Ty reste immobile, il ramène le calme autour de moi, une phrase qui a suffit pour attirer mon attention. Il saisit mon téléphone pour composer le numéro de Clarissa. Une sonnerie, je supplie... Une seconde, je suis terrifié... Une troisième... J'ai mal, j'ai peur... Une quatrième... J'inspire quand enfin la douceur de sa voix me redescend brutalement sur terre, la douleur de la chute est appréciable, je fond en larme quand Ty saisit de nouveau le téléphone pour rassurer Clarissa. Mot par mot, je reste accroché aux lèvres de Ty. Il sait comme je me referme quand je suis terrifiée, que la brutalité et les hurlements ne feront par réagir mon corps. Le besoin était bien plus fort malgré leurs incessant désir de me rassurer. Quand enfin ils obtiennent de nouveau mon attention, je remarque comme Aaron peut être sensible à ma détresse. Ils quittent la pièce si rapidement pour me ramener un verre d'eau que je vois enfin cette faiblesse qu'il tente de dissimuler... Une si belle faiblesse. Il imposait une telle prestance et un telle dédain au moment de notre rencontre que cette part altruiste est bien plus belle. Diego finit par suivre son ami pour me laisser un instant avec Ty.

- Léna tu veux rentrer ?
- Non j'ai besoin de savoir ce que Richard a fait. Est ce qu'il a fait du mal à l'un de nos amis Ty ?
- Aaron a tenté de t'expliquait.
- J'ai eu si peur Ty. Clarissa n'étant pas ici je me suis imaginée....

Il dépose sa main sur mon visage interrompant ce que nous n'avions pas envie d'entendre. Sa main est si chaude et réconfortante, un bref moment de bonheur.

- Qu'à t'il fait Ty ?
- Il ne te fera plus de mal Léna.
- De quoi tu parles...?
- Le corps c'est celui de Richard. Ta mère a confirmé l'identification ce matin.

J'aurai pu tout imaginer, l'image qui me traverserait l'esprit, la musique qui trotterait dans ma tête, les sentiments qui jaillerai de mon être.  Différent scénario c'était présenté à moi, le premier lorsque pour la première fois il était venu dans ma chambre, j'avais alors conçu ce rituel de la chaise, un second lorsqu'il était venu me voir avec ma mère, où le film qui se jouait dans ma tête était morbide, le suivant à sa sortie de prison... A chaque moment où il apparaissait de nouveau dans ma vie, j'imaginais avec quel euphorie j'aurais apprécié sa mort. Étonnement, la réalité est plus soft, je reste immobile, pas de sentiment, pas de réaction. L'air est identique, aucune frénésie, aucune trace d'un profond bonheur. J'aurais aimé avoir cette étincelle joyeuse dissimulé par cette nouvelle tragique. Bien sûre, qu'elle l'est... Ma mère aura peut être la nostalgie d'une vie heureuse avant que tous se ternissent ou même son fils qui regrettera le temps perdu. Voir même cette petite fille qui ignorait tout de son future et qui avait apprécié cette figure paternelle avant que tout ne change. Étonnement mes mains n'ont jamais été aussi stable depuis notre arrivée. Elle reste ferme posait sur mes genoux, mon regard s'immobilise  sur le coin du bureau essayant de rejeter ce minuscule sentiment de tristesse que cette petite fille veut me faire avouer.

- Tu vas bien ?.
- Je ne sais pas vraiment Ty.

Aaron dépose le verre sur la table, les vagues qui se dessinent à la surface de l'eau deviennent une attraction divertissante. Diego s'installe face à moi, sa main s'est déposée sur la mienne tandis que Ty aborde les conditions de cette mort. Je ne sais pas si j'ai réellement envie d'entendre plus mais je veux savoir pourquoi je reste avare face à cette annonce.

- Bien... d'après les premières conclusions, il ne s'agirait pas d'une mort naturelle. L'autopsie a révélé une contusion à l'arrière du crâne et les poumons ne sont pas rempli d' eau donc il était mort avant de se retrouver à cet endroit.
- D'autres indices ?
- Sa voiture à été conduit à la police scientifique... Écoute Tyago, je m'occupe de cette affaire... A la moindre découverte, je te préviens. En echange, tu ne me caches rien et pas de bravoure inutile.... Tu m'as compris ?

Il le contente d'un simple hochement de tête avant de plonger sa main dans la sienne. Toujours dépourvue de sentiment, je continue d'écouter sans intervenir. Sûrement, est-ce mieux ainsi... Sur le pas de la porte, Diego m'enlace tendrement, un geste que je rend volontier mais qui n'a plus le même goût. Je ne m'attarde pas non plus à détailler mon hôte comme j'ai l'habitude de le faire. J'ai cette envie de tout quitter, de partir loin... De respirer un autre air. Dans la voiture, José paraît si innocent, il ne quitte pas la route évitant tout contact avec moi. Ja sais comme il peut être mal à l'aise face à une femme aux yeux bouffis et humide. Les bras de Ty sont rassurant mais insuffisant, j'ai ce monstre à l'intérieur de moi inerte que je voudrais réveiller pour ne serait-ce que ressentir un brin de sentiment, tant douloureux que colérique ou bien même joyeux. Je ne demande rien d'autre que d'exister, a-t-il réussi à m'atteindre malgré sa mort ? Lorsque la voiture s'arrête, je m'aperçois que nous ne sommes pas rentrés, garée devant la galerie, Ty saisit les clefs de l'appartement tandis que je reste frustré sur le siège arrière de la voiture. Il dépose ses lèvres sur mon front puis tapote le bras de José avant d'ouvrir la porte du garage. Bien veillant, il ouvre la portière et de sa main il m'aide à sortir du véhicule pour me laisser deviner quel surprise Ty avait encore trouvé pour me faire plaisir. Sur sa moto, il réussit à me faire sourire, son costume impeccable dénote mais il reste incroyablement sexy. Il me tend silencieusement un casque puis démarre la moto.

- Tu montes où je viens te chercher ?

Ma jambe passait au dessus de l'engin, mes cuisses se ressert contre les siennes tandis que tout le reste de mon corps s'écrase contre son dos. Mes bras l'enlacent tandis que la naissance d'un vieux sentiment refait surface. Cette liberté que je ressens quand je suis derrière lui, confiante et amoureuse comme au premier jour.

- Accroche toi bébé...

Ce sourire ne me quitte plus, ma tête tapote contre son dos tandis que j'apprécie toujours autant cette brise d'air qui me carresse les jambes. La nuit tombe, notre chemin s'illume de lumière artificielle refermant derrière elle, la fin d'une histoire, d'une partie obscure de ma vie. J'aurai voulu contrôler cette fin. J'avais le droit d'être la romancière. De peut être écrire une conclusion tragique ou même peut être d'ecrire une fin heureuse. Je sais que cette route n'est pas fini mais le jeu s'avère différent, les acteurs ne sont que des pions orchestrait par la main d'un homme et il s'avère que ce n'est plus le même. L'inconnu est bien plus sombre. Comme gagner une partie quand ton adversaire reste tapis dans l'ombre laissant ses assistants jouaient à sa place. Tant de questions qui reste sans réponse mais pour l'heure j'apprécie les efforts de Ty. Au dessus de la falaise, mon corps continue de se laisser enlacer, le son des vagues, le souvenir de moment heureux passait sur cette plage et le souffle chaud qui vient chatouiller ma mèche qui tourbillonne le long de mon cou. La passion de ses baisers sur ma peau, la puissance de ses bras et la patience lui permet de me ramener doucement à lui.