Tu es Mon Rituel ( Tome 3)

42. Ty

Une ombre subtile assombrie chaques souvenirs, chaques moments heureux, chaques sentiments qu'elle sublimait lorsqu'elle était près de moi. J'ai perdu le contrôle, ma tête pense encore et encore à Léna alors que mes yeux restent attirés par le tissu de sa robe qui dépasse du coffre. J'avais tant rêvé la voir s'avancer le long de l'allée, radieuse humant le doux parfum des lys pour m'accorder ce seul vœux... Que nos âmes s'unissent, s'inscrivant à jamais dans un ciel étoilée que l'on aurait pu contempler tout au long de notre vie. J'ai tellement mal... Je m'interdis même de grandes respirations souhaitant qu'à un moment mon corps s'allonge près d'elle à jamais.

- Mon grand... Vient. On ne peut pas rester là...
- Non... Laisse moi.

Finalement ce corps inerte réagit avec violence, retirant ce bras qui voudrait me séparer d'elle. Mon regard semble si terrorisant qu'il recule à l'instant où je me redresse, les mains noirci par la poussière déposait sur le sol. Une colère qui voudrait explosé, s'intensifiant à chaque seconde sans elle... Le bruit franc d'un choc m'oblige à regarder une nouvelle fois ce coffre, le drap qui l'a recouvrait n'a pas retenu le poids de son bras qui se déroule le long de la carrosserie. Épuisé je continue de regarder cette main qui se tend dans ma direction, je pourrais croire qu'elle tente de me ramener vers elle pourtant je suis soudainement pris d' interrogation. Des questions se bousculent dans ma tête, je m'attarde sur des détails. De la couleur de son vernis criard, à ce poignée vide sans une trace de notre passée, au grain de beauté que je n'avais jamais remarqué... Des indices qui me poussent à m'approcher du coffre même si je peux me faire encore plus de mal en découvrant son visage. Je ne veux pas que mon dernier souvenir de cette ange parfait soit celui-ci pourtant je continue cette avancée.

- Ty... Non !

Sa force n'a aucune emprise sur mon corps en une fraction je me dégage de son emprise m'approchant prudemment de cette main.

- Aaron... Laisse moi la voir s'il te plaît !
- Tu es sûre ?
- Aaron !

Griffonnant sur son petit bloc note, l'inspecteur obéit aux ordres glissant doucement ce drap le long de son visage. Une explosion dans l'univers transperce mon corps à l'instant où je comprends que ce n'est pas Léna... Je respire, une onde rayonnante reprend sa place je perd en férocité remerciant cette étoile divine.

- Ce n'est pas Léna !

Mon père s'approche lâchant tous son poids sur mon bras, une violence qui n'a pas résisté à le faire frémir. Je le maintient tant bien que mal alors que moi même je ne tiens plus...

- Tu sais qui est cette femme ?
- Lily... C'est Lily !

Ce sentiment est indescriptible tant il est contradictoire, une impression d'avoir été jeté d'un avion sans parachute regardant en face cette mort imminente. Chaque mètres est un véritable supplice puis avant même de toucher le sol, je reste suspendu a la merci de cette destinée... Sans pouvoir remédier à la situation, je reste avec ces sentiments qui explosent en moi. Heureusement à cette instant, je suis rempli de joie et d'espoir avec une chance de pouvoir la sauver. Étrangement face à Lily, je suis profondément touchée par cette fin tragique, elle avait tous les défauts et toutes ma colère mais jamais je ne lui aurais souhaitais une fin si cruelle.
Un bref instant de recueillant par simple compassion puis la vie me ramène à cette angoisse.

- Allo ?
- Ty... Il faut que tu viennes à l'hôpital c'est urgent.
- Kyle ?
- Il va mieux... Il a demandé à te voir !

Le trajet est de nouveau terrifiant, mes yeux répondent à cette incessante interrogation, espérant que je puisses enfin la retrouver à chaque coin de rues mais cela reste sans espoir. Mon père a décidé de rejoindre la famille de Léna qui restait dans l'inconnu face à une annulation de mariage sans même comprendre ce que Léna traversait. Les couloirs sont toujours identique, un dedal sans fin qui mènent à de profondes inquiétude. Les pas de ces personnes attendant des nouvelles de leur proches, aux cris d'angoisse pour conclure par des pleurs ou des soulagements. Un souvenir heureux bercait par une naissance qui avait réunis toutes cette bande d'ami pourtant à cette instant nous avons basculé dans un drame.

- Jay comment va t'il ?
- Bien mieux... La balle n'a touché aucun organe... Léna ?
- On ne l'a pas retrouvé.

Le visage de Clarissa a soudainement pris de la sagesse, marquait par tant de terreur, les traits sont marqués et encore humide de ses larmes. Elle comprend rapidement que Léna est toujours introuvable quand Marco fait apparition au fond du couloir.

- Dis moi que tu n'y ai pour rien Marco ? Parce que je suis à deux doigts de te défigurer...
- Je ne savais rien... Je te jure ! Lily avait compris que je rassemblais des preuves contre elle...
- Tu travaillais avec Léna?
- Oui... Je suis désolé Ty.
- Ne sois pas désolé... Trouve Léna !
- Ty ! Lâche le ! Kyle veut te voir.
- Je te jure que si il lui arrive quoi que ce soit... Tu regretteras tes choix !

Il reste immobile à côté de Bouns tandis que Clarissa me guide vers la chambre de Kyle. Sur le lit, son corps immobile, branchait à des câbles qui donne le ton de la gravité de ses blessures...

- Eh !
- Salut... Comment tu te sens ?
- J'ai connu mieux ! Léna ?
- On a retrouvé le corps de Lily... Mais aucune trace de Léna. Qui t'a tiré dessus ?
- Je ne sais pas. J'avais le dos tourné ! C'est allé tellement vite. Lily était là et puis l'instant d'après j'étais dans cette chambre. Elle est morte ?
- Oui...
- Je suis épuisé ! Trouve la Ty ! Le bracelet... Aide toi du bracelet !

Ses yeux luttent pour ne pas se fermer avant de pouvoir m'expliquer.

- Le bracelet que j'ai offert à Léna, contient une puce. Aide toi du GPS pour la retrouver Ty...

Un dernier soupire, il s'endort profondément, le sommeil d'un guerrier qui ne peut être que méritoire. Cette course ne s'arrêtera qu'à l'instant où Léna sera dans mes bras pour l'heure je dois rejoindre Mia et José à la galerie. Pourtant à cette instant je suis le maître du jeu une nouvelle carte vient d'apparaître, un espoir qui me l'a ramènera.
La nuit tombe, sous une lune illuminant chaque kilomètres qui me rapproche de la galerie. José supervise son auditoire tandis que Mia trépigne face à Lucio, parfaitement installait dans un siège.

- José... Léna à une puce sur elle. Des que vous avez le signal prévenez-moi...
- Bien Monsieur !

Il s'active au fond de la galerie tandis que je m'installe face à Lucio, il semble confus... Ma main dépose le dossier de Léna sous ses yeux espérant qu'il finisse par ce trahir.

- Explique moi pourquoi Léna pense que tu lui veux du mal ?
- De quoi tu parles !
- Léna pense que tu es le fils de Richard !
- Je ne sais même pas qui est ce Richard. Je n'ai rien à voir dans tous ça !
- Comment pouvait elle savoir que tu étais à Paris le soir de son accident ?
- Ty... C'est moi qui lui en a parlé... Enfin je crois !
- Explique Mia !
- On a discuté le soir de son enterrement de jeune fille... Je ne pensais pas que c'était si important Ty !
- Je ne poserai qu'une dernière cette question Lucio... Ne me pousse pas à bout !
- Est ce que tu es le fils du Richard ?
- Non ! Je n'ai été qu'un pantin. Tu comprends je l'ai dans la peau... Elle a toujours été ma Léna !

L'entendre résumé sa vie, d'un amour à sens unique, d'une pathétique attente sans concrétisation. Lily avait su profiter de cette allégeance pour obtenir cette obéissance sans faille. A en croire son récit, il idealisait cette femme pugnace et perfide. Allant même contre ses propres principes pour satisfaire Lily. Tellement pathétique et écœurant, sans remord il en oublie même que Mia n'a été qu'un instrument de plus dans ce jeu morbide. Aucune excuse ne peut satisfaire cette femme bafouée, si bien qu'un simple geste violent suffit pour clore cette vérité douloureuse. Face à face, il supplie, il geind et s'excuse pourtant une telle défaite aurait sûrement plu à Lily. Elle ne vivait que par et pour le mal. La nouvelle de sa mort semble être sa libération mais il ne le sait pas encore. A cet instant, je comprends qu'il n'est pas d'une grande aide. Il me suffit de me lever de ce siège pour me prouver que j'ai tord !

- Ty... J'espère pouvoir t'aider autrement ! C'est sous tes yeux !
- De quoi tu parles ?
- Regarde les photos ! Ta réponse est devant toi ! Et autour de toi !

Son doigt se pose sur les photos de Marco et dirige mon attention sur ce détail qui serait pourtant qu'un simple décor. Cependant lorsque j'aperçois ce tableau sur le mur de l'appartement de Lily et que tout autour de moi se trouve un tas de copie tout devient limpide. Puis cette lettre unique marquait sur chaque mots détestable adressaient à Léna et  qui prennent une grande partie de ces œuvres. Je comprends alors que le " D" n'est autre que Delgado Carlo.

- Putain c'est Dacio !