21. Léna

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J'aimerai pouvoir pretendre que je n'ai pas besoin de lui mais je mentirai. L'odeur de sa peau, la douceur de ses gestes et la chaleur qu'il fait naître en moi est ma drogue. Et dieu seul sait à quel point j'ai besoin de cette dose. Je voudrais mourir de cette overdose, une contemplation éternelle de notre amour naviguant au grès du vent. Notre intimité est rapidement arrêté lorsque Marcella traverse la cuisine, les mains chargeaient d'assiette sales tandis que son ragard ne quitte pas le sol, sûrement mal à l'aise de nous voir si proche. Un sentiment partagé puisque je quitte immédiatement les bras de Ty, les joues encore rougis d'une chaleur irradiante.

- Vous avez besoin d'aide Marcella...

Le regard de ce gamin gâté vient me saisir agitant sa tête de gauche à droite, affirmant qu'elle n'a pas besoin de moi. Il ne sait pas à quel point il est agaçant quand il joue à ce patron au limite bien établi.

- Est ce que c'est à toi que je parle Ty ?
- Non Mlle Léna... Il faut vous reposer.
- Donnez moi ça Marcella...

Mes mains viennent à la rencontre de la chaleur de cette eau qui coule du robinet au moment où mon regard assassin fait fuir ce petit enfant gâté de la cuisine. L'œil pétillant de Marcella ne manque pas de me faire sourire si bien que rapidement un éclat de rire fait surgir Lola, Clarissa,  Lulu et Julia. Chacune prend plaisir à aider Marcella qui avait sûrement passé des heures en cuisine pour nous préparer ce repas délicieux. Je suis sûre qu'elle n'a même pas pris un instant pour se reposer depuis mon arrivée, une idée qui permet à Clarissa de venir souligner mes pensées. Elle saisit un verre pour venir y couler ce vin qu'elle avait sélectionné pour nous.

- Asseyez-vous Marcella et appréciez donc ce vin...

Mon regard insistant ne lui permet pas de me contredire, en une fraction de seconde son corps se d'étend enfin face à la baie vitré du jardin gardant un œil maternel sur nous. J'ai toujours apprécié ces petit moment de bonheur puisque je sais à quel point tout peu basculé... Tellement vite. A la fin de notre petit nettoyage, Marcella reprend place dans la cuisine et s'active de nouveau. Elle hausse les épaules, son regard au dessus de ses lunettes elle devient plus affirmé.

- Allez hop les filles sortaient de ma cuisine. Je prépare le dîner pour ce soir et je compte bien tous vous comptez à table !

D'un geste sur, elle lance sa main en direction de la porte, confiante elle impose de la laisser seul. Survoltée, nous retrouvons cette sensation d'une bande de copine qui se fait gronder...
La main de Ty se glisse autour de ma taille pour venir me rapprocher de lui. En pleine discussion, il me chuchote à l'oreille d'un œil amusait.

- Une punition s'impose...
- Pourquoi donc ?
- Ton insolence...
- Oh... Dis le petit garçon gâté...

Une douce expression d'amusement et de tentation vient se refléter sur son visage. Un moment de jeu torride qui nous guide dans notre histoire, de quoi pimenter nos échanges. J'admire avec qu'elle gentillesse Jay, Kyle, Jamie et Tribal change de sujet dès que j'apparais dans la pièce. Je sais à quel point notre situation les inquiète laissant tout ces hormones mâle s'étalaient au grand jour. Ce besoin de garder le contrôle sur leur vie, de garantir cette sécurité à leur femme et de confronter leur supériorité. Un jeu que nous leur laissons volontier.
Le téléphone de Ty vibre sur la table, mes yeux se précipitent rapidement sur l'ecran. Ce n'est pas de la jalousie mais une curiosité, un besoin de tout savoir et de tout contrôlé. Il le sait si bien, que pour calmer mon angoisse il me saisit la main pour nous isoler dans sa chambre afin de répondre à l'appel de José.

- Allô ? Oui... Tous les deux ? Non !... J'arrive !

Le visage soucieux, un brin de violence dans le regard, il inflige une certaine pression sur son téléphone. Évitant de croiser mon regard qui attend patiemment qu'il se décide enfin à m'expliquer le sujet de cette appel. Il se redresse pour finir par faire les cents pas dans sa chambre, grattant à plusieurs reprise ses cheveux et inspirant profondément à chacune de ses questions qui le tourmente.

- Bon tu vas me dire ce qu'il se passe ?
- Bouns et Marco sont au portail.
- Bon... Tu vas rester planté là ? Dis à José de les laisser entrer. Bouns est ton ami Ty ! En ce qui concerne Marco, j'ai besoin d'entendre par moi-même ce qu'il a à me dire.
Allez... Appel le !

Il obéit sans même débattre du sujet, il sait comme je peux être têtue. Une conversation n'aurait mener à rien juste à repousser l'échéance. Un appel rapidement passé, je m'installe dans le bureau de Diego qui a quitté la maison un peu plus tôt. Un endroit à l'écart des regards, une certaine protection que je peux me permettre de lui offrir malgré tout. J'aime penser que tout ce que nous avons vécu ensemble n'était pas qu'une vaste manigance organisé par Lily et qu'il a été sincère. C'est bien pour ça que je lui évite d'être jeté en peinture dans le salon face à ces hormones en attente de conflit. Assise face au bureau, le stress, la peur ou l'angoisse me pousse à ranger les stylos. Les trier par taille puis par couleur, puis en taillant les crayons de papier qui me semble inutilisable. Les dossiers sont classés par noms puis subtilement posaient sur le côté du bureau lorsque la porte glisse, laissant apparaître le regard colérique de Ty suivit par des yeux fuyant qui se dissimule derrière son épaule. Laissant une certaine place pour son passage, il le laisse s'installer sur la chaise face à moi. Il reste immobile jouant à la perfection à ce garde du corps.
Brisé par cet amitié, il m'a laissé une grande douleur à l'intérieur de moi. Son regard appuie encore et encore plus fort, piétinant sans même sans rendre compte sur le peu d'estime qu'il me reste pour lui. Finalement, la blessure est bien plus saisissante que je ne le pensais. Celle-ci est différente, atrocement différente. Une sorte de tragédie qui se joue à l'intérieur de moi et qui ne veut pas accepter que l'homme qui a partagé de grand moments dans ma vie est responsable  des pire aussi. J'avoue que sa présence a été miraculeux lorsque Ty est partie, j'ai dissimulé une vérité qui me plaisait. Il a comblé une absence, un vide immense à l'intérieur de moi, pour prendre naturellement sa place... Celle de Ty ! Je me suis appuyé sur notre lien pour remplir ce trou béant. Je l'ai laissé s'immiscer pour cacher à quel point je me sentais incompétente face à cette vie. Il était facile de le regarder dessiner, jour après jour, une esquisse d'un avenir à son image. Depuis la découverte de sa trahison, il m'arrive de remettre en doute chaque actions, chaque décisions que j'ai pris seul. Imaginant qu'il est pu me manipuler. Était-ce si facile de faire de moi un pantin ? Une main geante au dessus de ma tête qui tirait chaque ficelle pour m'emmener sur une route qui ne m'appartenant pas.

Tu es Mon Rituel ( Tome 3) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant