RÉCONCILIATION

450 20 2
                                    

     -Je suis si contente qu'on est pu se réconcilier, exulte June au bout du fil. Si tu savais à quel point c'était dur de ne rien pouvoir te dire. 

-Je comprends. Gabi peut être très convaincant. 

     June et moi venons de passer près d'une heure au téléphone. Elle a beaucoup parlé et j'ai beaucoup écouté. Elle m'a expliqué tout depuis le début. Elle s'est également excusée une bonne centaine de fois. Je savais depuis le début de notre appel que nous allions nous réconcilier, je voulais simplement savoir tout ce qui s'était passé, connaître sa version des faits. Je l'ai excusé de n'avoir rien dit au bout de quelques minutes. Sa détresse m'a fait bien trop mal au coeur pour la laisser languir plus longtemps. Je ne supportais pas d'entendre les remords dans sa voix. Je nous ai évité une douloureuse conversation inutile. Elle reste ma meilleure amie. Je ne lui en veux pas d'avoir céder à Gabriel. Je le connais et je sais qu'il peut être redoutable quand il veut quelque chose. Presque personne ne peut lui tenir tête. Et certainement pas mon amie. 

     -En tout cas, je n'en reviens pas qu'il ait osé te dire tout ça. 

-Moi, ça ne me surprend pas, je réponds en ricanant. 

-Tu le connais bien mieux que moi, c'est vrai. 

     Nous discutons encore un moment de cette affaire avant que je ne raccroche. Nous échangeons quelques mots affectueux et mettons fin à l'appel. 

     Voilà une bonne chose de faite ! J'ai maintenant une autre amitié a sauvé. Je dois voir Leah dans quelques minutes. Elle m'a donné rendez-vous chez elle. J'ai d'abord hésité. L'idée de retourner dans cet appartement ne m'emballer clairement pas. J'ai même refusé catégoriquement au début. Puis, Leah m'a assuré que Gabriel ne serait pas là, qu'il avait cours et qu'il ne risquerait pas de nous interrompre. Avec la pluie tombant drue depuis ce matin, il était inenvisageable de sortir à l'extérieur pour nous voir. Les cafés et restaurants sont également bondés et peu propice à la confidence. Le sujet est bien trop lourd pour que nous en parlions en public. J'ai donc finalement accepté. 

     Je prends le bus pour parcourir les quelques kilomètres qui séparent mon dortoir de l'appartement. Les transports en communs sont assaillis par les étudiants qui veulent éviter le mauvais temps. Je me retrouve coincée entre deux groupes tout au long de la route. Je suis presque soulagée de retrouver la pluie en descendant du bus. L'appartement se trouve à quelques mètres de l'arrêt où je descends. Je cours pour m'abriter de la pluie et sors à l'interphone. Leah répond et m'ouvre. Je gravis les escaliers et la petite rousse m'attend sur le pas de sa porte. 

     -Merci d'être venue, me dit-elle alors que j'arrive à peine devant elle. 

-Aucun problème. 

-Entre, je t'en prie. 

     Je pénètre dans l'appartement et la suis jusque dans le salon après qu'elle m'y ait invité. Je m'installe confortablement dans le canapé et Leah s'éloigne dans la cuisine en me proposant quelque chose à boire. Nous nous mettons d'accord pour un chocolat chaud et mon amie revient avec deux tasses fumantes. 

     -Cette histoire est tellement folle que je ne sais même pas par où commencer, soupire Leah en prenant place à mes côtés. Je crois que je voudrais m'excuser, d'abord. Gabriel n'a pas bien agit. Je n'étais pas d'accord avec son plan mais je l'ai laissé faire et j'en suis désolé. 

-Je sais comment il est, la rassuré-je. J'étais très énervé quand j'ai tout découvert. Je ne m'attendais tellement pas à le trouver là que je ne savais plus vraiment quoi dire. J'étais complètement sonnée. Avec du recul, je peux comprendre ce que tu as fait. Tu es son ami avant d'être la mienne, après tout, et il n'est pas du genre à accepter un refus. Je conçois parfaitement que tu n'ais pas eu d'autre choix que de le suivre dans toute cette mascarade. 

Attraction irrésistibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant