RÉVEIL DIFFICILE

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     Je m'éveille avec des images presque surréalistes en tête. Des images d'un Gabriel sur moi, sous moi ou entre mes cuisses. Des images de ce grand brun me donnant de grands coups de reins puissants. Des images de deux corps l'un contre l'autre, soupirants et transpirants à un rythme harmonieux. Des images de deux bêtes déchaînés faisant l'amour jusqu'à l'épuisement. Un spectacle brûlant, cru et incroyablement sexy. 

     J'ai du mal à réaliser que Gabi et moi avons réellement couché ensemble hier soir. Pourtant la preuve est bien là, allongé et nu, à côté de moi. Il est profondément endormi. En quelques coups d'oeil furtifs, je constate les marques de nos ébats sur son corps. Des demi-lunes rouges sont parfaitement visibles sur ses épaules. C'est là que j'ai planté mes ongles. Ses lèvres sont encore gonflés par les baisers et les morsures que je lui ai infligé. Sa nudité témoigne également de ce que nous avons fait cette nuit. Je suis au beau milieu de la scène du crime. Je suis nue, moi aussi. Ma petite culotte traîne sûrement quelque part autour du lit. C'est tout ce qu'il me reste. 

     Alors que je suis éveillée depuis quelques minutes, je prends le temps d'observer ce qui m'entoure. Je découvre presque la chambre de Gabriel. Je n'ai fait attention à rien d'autre qu'à lui hier soir. Je me fichais bien du décor qui m'entourait. Je m'y penche maintenant. 

     Les murs de la chambre sont tous blancs. Le lit trône au centre et prend une bonne partie de la place. La pièce n'est pas très grande. Un placard dont la porte est entrebâillé se situe à côté de l'entrée. Une seule et grande fenêtre laisse entrer le soleil éclatant de L.A. Un store empêche néanmoins la lumière d'être trop vive pour un œil à peine ouvert. Dans un coin, une chaise croule sous les vêtements. Je suppose qu'ils sont sales. Par dessus le corps de Gabi, j'aperçois un cadre sur la table de chevet. C'est une photo de ses frères et lui. 

     En voyant cette photo et en inspectant cette chambre qui n'est pas la mienne, je prends conscience de quelque chose d'infiniment douloureux. 

     Je ne dois pas rester là. Je dois partir. Et ce avant que Gabi n'ouvre les yeux. 

     Que lui dirais-je s'il se réveille, là, maintenant ? Comment expliquerais-je ce qui m'a poussé à le suivre hier soir ? Comment justifierais-je ce que nous avons fait dans cette chambre, dans ce lit ? 

     Je n'en ai aucune idée. 

     Notre passé est trop lourd à porter. Ce que nous avons fait ne pourra pas être effacé mais c'était une erreur. Nous n'aurions pas dû recoucher ensemble. C'était incroyablement bon mais nous n'aurions pas dû le faire. J'ai aimé chaque seconde que nous avons passé ensemble la nuit dernière. Pourtant, je suis incapable de me relancer une nouvelle fois dans cette histoire. C'est trop pour moi. Je ne peux pas le gérer. Il vaut mieux que je parte en faisant comme s'il ne s'était rien passé. C'est mieux pour tout le monde. Nous ne devons pas reprendre ce chemin. Nous avons déjà bien trop souffert. Je ne veux plus aucun dégâts ni pour lui ni pour moi. Notre histoire doit rester morte et enterrée. 

     Le coeur lourd et l'estomac noué, je m'extirpe des draps. J'agis avec prudence pour ne pas réveiller Gabriel. Je ne veux pas qu'il me voit partir. Il commencerait à me poser des questions auxquelles je ne saurais pas répondre. Je me dépêche de quitter le lit et pars à la recherche de ma petite culotte. Heureusement, je la trouve au pied du lit. Je l'enfile en quatrième vitesse et réfléchis rapidement à une solution pour le reste de ma tenue. Ma robe est restée dans le salon. Gabriel me l'a retiré avant que nous atteignons la chambre. Mes escarpins sont là-bas, eux aussi.

     Soudain, le premier obstacle de cette journée me frappe en plein figure. 

     Leah. Reed.

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