THE FINAL SHOW

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-Tu es belle. 

     Postée devant le miroir de ma chambre, je n'ai qu'à regarder à côté de mon reflet pour croiser le regard de Gabi. Nonchalamment appuyé contre l'embrasure de la porte, il me dévore des yeux. Il ne m'en faut pas plus pour m'enflammer toute entière. 

     -Tu trouves ? 

-Tu l'es tellement que ça va être dur de ne pas pouvoir te toucher de toute la soirée. 

     Un sourire béat se dessine rapidement sur mes lèvres. 

     J'aime qu'il me trouve si belle alors que je ne porte rien d'extravagant. J'ai simplement enfilé une robe d'été. Elle est d'une simplicité folle. Ce n'est qu'une robe bleu ciel ornée de petites fleurs jaunes et blanches dont les fines bretelles froissées mettent en valeur mes clavicules et mon cou. A mes pieds, j'ai mis mes bottes noires et j'ai coiffé mes cheveux en un chignon bas, ma coiffure de prédilection. Je n'ai rien fait de spécial par rapport à d'habitude. 

     Pourtant, mon premier amour me voit toujours comme la huitième merveille du monde. Je le vois dans ses yeux. 

     -Tu n'auras plus à te retenir longtemps, le rassure-je. Encore quelques jours et on leur avouera tout. 

-Je sais. 

-Tu as hâte ? 

-Tu n'as pas idée, soupire-t-il. 

     Gabriel entre enfin dans la pièce et ferme discrètement la porte de ma chambre derrière lui. Il nous assure un semblant d'intimité et j'avoue que j'en suis satisfaite. Depuis que nous sommes ici, je ressens en permanence le besoin d'être avec lui. 

     -Je n'en peux plus de me cacher, Clarke. C'est épuisant. 

-Je sais. Ça me fatigue aussi. 

-J'avais presque oublié à quel point c'était de la torture d'être sous le même toit que toi sans pouvoir te regarder ou te toucher. Je me demande comment on a fait pour tenir des mois entiers comme ça. J'ai l'impression de mourir chaque fois que je dois me retenir d'être près de toi. 

-Tout sera bientôt fini, réponds-je en me tournant vers lui. On aura bientôt plus à se cacher. Tu pourras me regarder et me toucher quand tu veux. On aura plus aucun secret à protéger. Tu crois pouvoir prendre sur toi encore un peu ? 

-Je devrais pouvoir si tu m'embrasses maintenant. 

     Je m'avance bêtement vers lui en marchant sur la pointe des pieds comme si mes pas pouvaient nous trahir. Je m'approche tout en esquissant un sourire encore plus grand jusqu'à me planter devant lui. Mes mains trouvent automatiquement son visage et ma bouche est tout de suite happée par la sienne. Je lui donne un tendre et long baiser avant poser mon front contre le sien. 

     -Ça me tue de devoir me tenir loin de toi, soupire Gabi dans un murmure. 

-Ça ne me plaît pas plus qu'à toi, crois-moi. 

-Je voudrais pouvoir t'embrasser pour te dire bonjour le matin, te toucher quand j'en ai envie et te dévorer des yeux à longueur de temps sans avoir à me cacher. 

-Bientôt, tu n'auras plus besoin de faire semblant, je te le promets. 

-Je peux au moins me réconforter en sachant que tu me rejoindras cette nuit. C'est bien la seule chose qui me permet de tenir du matin au soir.

      Depuis que nous sommes revenus ici, il n'y a pas une nuit que nous avons passé séparés. Je me suis faufilée dans son lit chaque soir sans exception et je suis retournée discrètement dans le mien tous les matins. Nous n'avons que nos nuits à partager pour l'instant. Ce sont les seuls moments que nous pouvons passer tous les deux sans personne autour pour nous épier. Nous en profitons pour parler sans filtre, nous toucher sans honte et parfois nos corps s'expriment au-delà de nos mots. Ce sont nos instants de libertés et nous y tenons tous les deux. 

Attraction irrésistibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant