LA VIE EN ROSE

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Je ne sais pas ce qui m'a prit. J'ignore d'où m'est venu le courage de me comporter ainsi. Je n'arrête pas de me repasser la scène dans ma tête depuis que j'ai quitté le studio de danse mais je ne trouve toujours pas d'explication. C'était il y a trois jours. Depuis, mon humeur vacille entre l'incompréhension de mon comportement et la fierté d'avoir remis les compteurs à zéro. Gabriel méritait bien une petite leçon après l'épisode de la salle de bain. Je ne pouvais pas laisser cette affaire là. C'était au dessus de mes forces. Il fallait que je trouve un moyen de le faire redescendre de son piédestal. Je n'avais pas l'intention d'exécuter ma vengeance ce jour-là, après la répétition à laquelle il était venu assister avec Reed. J'étais déjà bien trop gênée et perturbée de le voir là, dans mon nouvel univers. Je n'aimais pas sentir son regard sur moi pendant que je dansais sur le parquet et, en même temps, j'adorai ça. Je ne pouvais pas ignorer cette pointe de fierté en moi. Je lui montrais enfin ce dont j'étais capable à présent. Et pourtant, je n'avais rien prévu de tout ce qui s'est passé ensuite, une fois que tout le monde fût parti. Je voulais seulement qu'il quitte la salle et me laisse tranquille. Cependant, je n'ai pas pu passer à côté de l'opportunité qui s'est présenté à moi lorsqu'il m'a complimenté. Je voyais bien qu'il avait abattu quelques barrières entre nous et je m'en serai voulu de ne pas sauter sur l'occasion.

Je ne sais pas toujours pas si cet élan de courage était une bonne idée ou non. Bien sûr, je suis satisfaite de l'avoir fait taire pour une fois. Néanmoins, les sensations que j'ai ressenti alors que nous étions corps-à-corps ne cessent de me hanter depuis. Je ne parviens pas à oublier ces mains sur moi, sur mes hanches ou dans mon dos. Je n'arrive pas à oublier ses lèvres charnues sur ma peau, dans mon cou et contre ma poitrine. Ma peau brûle encore de ses baisers. Le nier serait vraiment hypocrite. J'ai apprécié cette étreinte tout autant que lui. Je ne sais d'ailleurs pas comment j'ai fais pour m'arracher à lui. J'aurai très bien pu rester là et me donner à lui comme je l'ai déjà fait auparavant. Seulement, pas cette fois. J'ai remporté la partie et suis partie.

Sa réaction me faire réfléchir aussi. Je me doutais que le désir ne l'avait pas totalement abandonné. Je ne pensais pas qu'il était encore aussi ardent. Je croyais que ce n'était que cette bonne vieille attraction entre nous. Mais, c'était différent. Nos corps étaient toujours aussi compatibles et connectés entre eux. Seulement, ce n'était pas aussi simple. Nous nous manquions. On pourrait presque cru voir deux désespérés. Je ne peux pas oublier à quel point il m'a serré fort contre lui. Je me demande même pourquoi il n'en a pas profité pour m'embrasser. Je l'aurai sûrement laissé faire.

Je me pose beaucoup trop de question. Ma tête va exploser si je continue sur cette pente dangereuse. Il faut à tout prix que j'oublie cet épisode et que je me concentre uniquement sur ma victoire. Je l'ai fait céder et c'est tout ce qui compte. Plus rien à d'importance à part cela. Ces baisers ne doivent pas me torturer plus longtemps. Je ne veux pas me laisser aveugler par eux. Ils sont bien trop toxiques pour ma santé mentale. Gabriel est toxique.

Ce matin, je me suis réveillée avec la ferme intention d'enfouir ce moment au plus profond de ma mémoire. Dans un coin poussiéreux où je ne m'aventurerai plus jamais. Je suis sortie de mon lit avec détermination et fierté. Je n'ai pensé qu'à ma récente victoire et ai oublié tout le reste. La tâche n'était pas évidente mais j'y suis parvenue. J'avais une idée un peu folle en tête. Cela faisait un moment que j'y pensais – peut-être deux ou trois semaines – et j'étais bien motivée à la mettre à exécution aujourd'hui. J'étais décidée à devenir une nouvelle femme à partir de maintenant. Ma victoire m'avait insufflé la dose de courage dont j'avais besoin pour me lancer.

Et c'est pourquoi, j'ai prit le bus de bonne heure pour foncer dans ce salon de coiffure sophistiqué du centre de L.A.

Assise dans un des nombreux fauteuils hyper moelleux, face à un miroir XXL, je patiente en attendant l'arrivée de ma coiffeuse. Celle-ci débarque sur ses hauts talons quelques minutes après que je me sois installée.

Attraction irrésistibleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant