CONTRECOUP

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Assis sur un des grands tabourets de ce bar miteux, j'avale un énième fond de whisky. Je ne sais pas à combien j'en suis mais ma vision est assez trouble pour que je sache que je n'ai plus toute ma tête. Bon, clairement, je suis bourré. Ma mère serait folle de me savoir dans un état pareil mais j'ai mes raisons.

Elle sort avec ce type. Elle sort avec ce putain de binoclard. Je ne veux même pas prononcer son prénom. Je le hais. Je le déteste plus que n'importe qui parce qu'il m'a prit ce qui m'appartenait. Il m'a volé celle que je serais prêt un jour à appeler « ma femme ». Il a prit ce droit de la toucher, de l'embrasser et d'être avec elle.

Je le sais car Jo l'a dit à Leah et Leah me l'a répété. Elle savait que cette nouvelle me rendrait fou mais elle préférait sûrement que je sois au courant. J'aurais pu faire n'importe quoi si je l'avais appris autrement. Dès que Leah m'a dit qu'elle était avec lui, j'ai quitté l'appartement en trombe. Je ne voulais pas qu'elle ou Reed me voit dans cet état. J'ai préféré m'enfuir plutôt que de faire un carnage dans notre salon. J'ai directement prit la direction du premier bar qui s'est présenté sur ma route. Depuis mon entrée dans cet endroit louche, j'ai enchaîné les verres pour anesthésier la douleur qui me comprime l'estomac.

Mon coeur est en miette. Je ne supporte pas de la savoir avec lui. Je vois rouge dès que je les imagine tous les deux. Je me dis que ce salaud va avoir accès à tout ce qui est à moi. Il m'a volé ma place. Il est le couteau qui me tranche les os un par un. J'ai peur de devenir fou.

Pourtant, je pourrais m'en prendre à moi-même. La dernière fois que j'ai vu Max, je l'ai mise plus bas que terre. J'ai prétendu que cette nuit que nous avions passé ne voulait absolument rien dire. Je lui ai fait croire que ce n'était que pour le sexe. Alors que c'est totalement faux. Je ne pourrais jamais coucher avec elle seulement pour assouvir un besoin primitif. J'ai trop de sentiments en moi pour ça. Je ne pourrais jamais lui faire ça. J'aimerais ne pas ressentir ce que je ressens pour elle mais je n'ai pas le choix que de faire avec. La seule chose que j'ai trouvé à faire c'est de tout nier en bloc, de faire comme si je me foutais de toute cette histoire. Je lui ai reproché de m'avoir détruit et tout un tas d'autres conneries. Je lui en ai mis plein la tête d'une façon atroce. Ma colère a dépassé toutes mes paroles.

La nuit que nous avons passé ensemble a compté pour moi. Je ne lui ai pas avoué mais c'est la vérité. Je ne m'attendais pas à ce que nous couchions ensemble cette nuit-là. J'avais dans l'idée de la rendre folle de rage en débarquant avec Olivia à son anniversaire. Mon plan avait fonctionné à merveille. Max est directement tombée dans le panneau. Elle a réagit au quart de tour. Je savais qu'elle finirait par m'incendier pour avoir osé lui faire ça. Ce à quoi je ne m'attendais pas en revanche, c'est que sa carapace se fissure devant moi. Je ne pensais pas qu'elle irait jusqu'à m'avouer toute la culpabilité qu'elle ressent jour après jour par rapport à moi. Je le savais au fond de moi mais c'est une toute autre chose que de l'entendre de sa bouche. La voir ainsi m'a fait perdre les pédales. Je n'ai pas pu résister à l'envie de l'embrasser, la prendre dans mes bras, la toucher. Je n'ai pas su me contrôler. Il a fallu que je l'embrasse. Néanmoins, je ne pensais pas qu'elle m'embrasserait à son tour.

Depuis cette fameuse nuit, je ne cesse de penser à elle, à son corps nu sur le mien, transpirant de sueur sous mes coups de reins. Je n'arrive pas à oublier son regard lorsqu'elle me chevauchait. Elle me dévorait littéralement des yeux. Je ne crois pas l'avoir déjà vu dans cet état-là. Pourtant, ce n'était pas la première fois que nous faisions l'amour. Je pensais la connaître par coeur. Mais ce soir-là, je l'ai redécouvert. Elle était tellement sûre d'elle que j'en aurais presque été déstabilisé. Elle tenait les reines comme elle ne l'avait jamais fait auparavant. J'ai pris conscience de l'évolution de son assurance. Elle avait bien plus confiance en elle qu'avant. Pourtant, c'était bien elle. Son corps n'avait pas changé. J'ai reconnu chaque particule de son corps. Je me suis souvenue de chaque point sensible, chaque faiblesse. Je n'ai pas eu de mal à la faire soupirer comme avant. D'ailleurs, j'ai bien failli défaillir lorsqu'elle a gémi mon nom pour la première fois. Cela faisait si longtemps que je ne l'avais pas entendu de sa bouche. Elle me voulait à un tel point que j'aurais pu perdre les pédales. Lorsqu'elle a commencé à décoller, je n'ai pas pu m'empêcher de reprendre le dessus. Mon self-control a déserté et je me suis acharnée à lui donner tout ce que je pouvais. J'ai complètement perdu l'esprit entre ses cuisses. Elle m'avait tellement manqué. Je me demande encore comment j'ai pu tenir aussi longtemps. Je n'avais pas baisé depuis des mois. L'abstinence avait été rude. J'aurais pu craquer dès la première minute. J'ai tenu le choc et ça m'a dévasté.

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