La Protégée Des Océans

Chapitre 24 Partie 2 : Entrainement intensif

"La colère, si elle n'est pas retenue, est souvent plus nuisible pour nous que la blessure qu'elle provoque."

Lucius Annaeus Seneca

Pdv Thysia

- Je n'y arrive pas ! m'exclamais-je avec énervement.

- C'est parce que tu n'as pas suffisamment confiance en toi. Tu te retiens, répondit calmement Némésis.

- Il n'y a pas eu une seule amélioration en deux semaines ! Je n'y arriverais pas ça ne sert à rien.

Némésis haussa un sourcil.

- Très bien.

Je la fixais, surprise.

- Quoi ? Tu ne vas pas m'obliger à recommencer ?

- Non. Il faut savoir abandonner parfois. Tu peux y aller on a finit pour aujourd'hui.

Je regarda l'heure.

- Mais... Il reste encore deux heures normalement.

Némésis acquiesça en se levant.

- Exact. Mais tu en as marre et moi aussi. Si tu ne veux pas apprendre je ne peux rien faire. Je ne suis pas magicienne Thysia. Il ne me suffit pas de claquer des doigts pour que tu arrives à te maitriser. Tu n'as pas confiance en toi et ça te bloque. Tu as peur. Et c'est normal. Mais tant que tu n'arriveras pas à faire venir ton pouvoir sans être en colère, ça ne sert à rien de rester assises en face l'une de l'autre éternellement.

- Qu'est-ce que ça veut dire ? demandais-je en fronçant les sourcils.

La déesse se tourna vers moi avec un regard dur.

- Ce que ça veut dire Thysia, c'est que temps que tu refuseras de lâcher prise je ne te sers à rien. Tu as parfaitement acquis toutes les manières de combattre, bien plus vite que ce à quoi je m'attendais, et tu n'as plus besoin de mon entrainement. Alors puisque tu refuses de te laisser aller et que je ne peux pas t'entrainer à maitriser tes pouvoirs, je m'en vais.

C'était vrai que quelques jours plus tôt j'avais réussi à la mettre trois fois d'affilée au tapis. Et lorsque je n'avais pas réussi à le faire il y avait ex-aequo puisque Némésis avait bien plus de mal qu'avant pour me mettre au sol. Pourtant ses derniers mots me donnaient une impression de fatalité, comme si elle ne parlait pas seulement de s'en aller aujourd'hui.

- Tu... t'en vas ? répétais-je bouche-bée.

- Oui. Je m'en vais. Quand tu seras prête appelle-moi.

- Mais...

La déesse m'interrompit :

- Mais n'oublie pas que dès que ta colère prendra le dessus tu ne te contrôlera pas. Alors fais attention.

Puis elle disparut.

Je me releva d'un bond.

- Némésis ! C'est une blague ?! Tu ne peux pas me laisser en plan comme ça !

Mais aucune réponse ne me parvint.

- Merde, marmonnais-je.

Elle était vraiment partie. Bizarrement j'avais l'impression qu'elle avait eut raison de me mettre en garde. Un mauvais pressentiment me serrait l'estomac, comme si il allait arriver quelque chose d'horrible d'un instant à l'autre.

J'enfila rapidement mes chaussures, que j'avais ôté pour m'installer sur les tatamis, puis je sortis du petit entrepôt qui servait de salle de sport à Némésis. La première fois qu'elle m'avait amené ici pour m'entrainer j'avais été surprise d'apprendre qu'elle possédait sa propre salle de sport, aménagée dans un entrepôt désaffecté. Puis elle m'avait expliqué que, contrairement à la plupart des dieux et déesses, elle appréciait passer du temps dans le monde des mortels. J'avais ainsi appris qu'elle possédait des maisons partout dans le monde et qu'elle passait la majeure partie de son temps à voyager un peu partout sur les différents continents.