Chapitre 10 Partie 1 : Un peu d'espoir

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Ou parfois les mots sont dérisoires faces aux actes.

Pdv Poséidon

Cette voix.

Sa voix.

Elle venait de percer une brèche. Je voyais enfin la réalité. Et je préférais peut-être l'illusion.

Car lorsque j'ouvris les yeux sur le véritable monde je sentis mon cœur se serrer. Au loin la ville n'était que désolation. Mon peuple était réuni et regardait le tourbillon avec effroi. Ils me regardaient avec effroi.

Puis je sentis une main se poser sur ma joue. Une main douce et rassurante. Mes yeux plongèrent dans ceux de Thysia et je sentis mon cœur s'apaiser.

Je crois que je suis en train de tomber amoureuse de toi. Et je crois que toi aussi.

Cette phrase résonnait dans ma tête, calmait ma colère et alimentait ma force. Cette phrase n'était que vérité. Thysia avait énoncé les sentiments que je ressentais mais que je n'acceptais pas.

J'eus envie de lui répondre quelque chose, n'importe quoi, mais je n'en eus pas le temps car Thysia parla avant moi :

- Je suis là.

Elle eut un sourire doux. Oui, elle était là. J'avais une conscience aiguë de son corps collé au mien, de sa main sur ma joue, de sa présence tout simplement.

Et puis tout bascula.

Je vis Thysia partir en arrière, silencieuse. Il n'y avait que la peur et les larmes dans son regard bleu qui me fixait d'un air désolé. Elle tendit une main vers moi et je tentais de m'élancer vers elle, en vain car la brume me tenait fermement en continuant de prendre mon pouvoir. Mes mains ne purent pas agripper les siennes et je la vis sombrer. Un long hurlement de douleur mêlé de rage s'échappa de ma gorge.

J'étais encore dans l'illusion. Forcément.

Mais tout était trop vrai, trop réel pour que se soit possible.

- Elle a perdu. Et toi aussi, susurra la voix dans mon oreille.

Je sentis ma colère monter en flèche. Je pouvais accepter que l'on s'en prenne à moi. À mon royaume. À mes sujets. Mais si il avait bien une chose que je ne pouvais pas accepter, que je pouvais pas supporter, c'était qu'on s'en prenne à Thysia.

Je refusais tout simplement l'idée même qu'on s'en prenne à elle.

La rage envahit mon sang et je sentis mon pouvoir se mobiliser contre la brume.

- Ne lutte pas petit dieu. Ta mort n'en sera que plus lente. Prends exemple sur la mortelle. Elle accepte son sort.

Oui. Peut-être que Thysia acceptait son sort. Mais moi je ne l'acceptais pas. Loin de là.

Je fermais alors les yeux afin de ne plus voir le monde qui m'entourait et son chaos. Je plongeais à l'intérieur de moi-même, à la recherche de la source même de mon pouvoir.

La brume pouvait m'empêcher de bouger. Me séparer de Thysia. Mais il y a une chose qu'elle avait oublié. Une chose cruciale.

J'étais Poséidon, Dieu des Mers et des Océans.

Et là était la base de ma puissance.

L'eau répondit à mon appel et se referma avec violence sur moi.

- Que fais-tu ? Persifla la voix.

- Ce que j'aurais dû faire depuis le début, répondis-je.

La Protégée Des OcéansOù les histoires vivent. Découvrez maintenant