15 - The Vampire and The werewolf

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Les flocons de neige voletaient doucement dans les airs avant de venir recouvrir le sol de leur couleur immaculée. Près d'une dizaine de centimètres de poudreuse jonchait la terre et l'humus, mais cela ne perturbait pas le grand loup sable qui s'amusait comme un fou à bondir dedans, la langue pendante et la queue frétillante. Son poil humide formait des bourres et gouttait mais le canidé prenait tellement de plaisir à jouer comme un chiot qu'il ne sentait même pas le froid qui passait outre son pelage hivernal. Ses yeux verts se portèrent sur un lapin qui avait l'audace de pointer le bout de ses oreilles et il se tassa sur lui-même avant de remuer de l'arrière train, puis de bondir en direction de sa proie. Le lagomorphe fuit avant que les crocs acérés ne se referment sur lui et la truffe du loup se planta dans un tas de neige, le faisant éternuer et blessant son égo de féroce chasseur.

Le canidé hurla, et se lança à la poursuite de la petite créature poilue. Ses pattes s'enfonçaient dans la poudreuse et l'humus humide qui se trouvait en dessous, ses yeux ne quittant pas sa cible. Le chasseur bondit par-dessus un large tronc d'arbre couché en travers de sa route et se rapprocha petit à petit du lapin terrifié. Un sentiment de victoire gonfla la fierté du carnivore, juste avant que l'animal aux longues oreilles ne plonge dans un terrier à la dernière seconde. Confus, le loup fit le tour de la cachette et tenta même d'y fourrer sa truffe sans succès. Il avait perdu son amuse-bouche et il était frustré.

Bougon, la queue entre les pattes et l'échine basse, la créature sable fit marche arrière et retourna à son point de départ. Même les flocons qui tombaient ne l'amusaient plus et il ne ressentait plus l'envie immédiate d'essayer de les gober et de les faire fondre sur sa langue. Une flaque attira son attention et il voulut laper un peu d'eau pour se remettre de sa course mais s'heurta à un problème : le liquide avait gelé avec les températures négatives. Le loup grogna et poursuivit son avancée, cette fois il n'était plus du tout d'humeur joueuse. Vexé, il se coucha dans la neige, cette dernière cachant en partie son corps et il fusilla du regard la source de sa frustration. Il resta ainsi une dizaine de minutes, jusqu'à ce que ses sens surdéveloppés captent l'appel de son compagnon. Le canidé sauvage se redressa, les oreilles pointant en direction du bruit et il bondit. Sa course rapide l'entraîna jusqu'à l'orée de la forêt, puis devant une petite maison en bois qui s'y trouvait.

Un homme à la peau d'un blanc nacré, avec des tâches de rousseurs adorables et des cheveux roux, se tenait adossé au chambranle de l'entrée. Un simple tee-shirt à manches longues couvrait son torse, et le loup glapit. Il n'aimait pas quand son compagnon sortait habillé aussi légèrement même si grâce à sa nature il ne craignait absolument pas le froid. Les lèvres de l'homme se retroussèrent sur ses canines acérées et l'autre grogna.

- Tu sais très bien que je ne peux pas tomber malade JiSung, arrête de faire ta tête de mule et viens donc prendre une douche. Mes parents arrivent dans moins de deux heures et tu es dans un état déplorable.

Le canidé lui tourna le dos et s'assit, la queue revenant devant lui pour couvrir ses pattes. Le vampire soupira et leva les yeux au ciel, il adorait son compagnon de tout son cœur mais la surprotection de celui-ci était parfois aussi difficile à gérer que sa susceptibilité. Un sourire amusé étirant ses lèvres, le rouquin s'approcha de son amant et enroula ses bras autour de la forme canine.

- Allez Jiji, ne boude pas. Tu sais que je t'aime et que j'apprécie que tu t'inquiètes pour moi, mais là ce n'est pas le moment.

Il déposa un baiser sur le bout de la truffe humide et grattouilla le loup entre les oreilles avant de se reculer d'un pas. La silhouette de JiSung ondula, puis l'animal laissa place à l'homme. Blond, mouillé, sale, et complètement nu au milieu de la neige. Le jeune homme claqua des dents. A présent qu'il n'avait plus sa fourrure pour faire barrière au climat hivernal il ressentait un peu trop bien le froid.

K-OS [Commandes Fermées]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant