K-OS [Commandes Fermées]

71 - Horny whisper

Trempé jusqu'aux os, Yuta remonta la rue qui menait jusqu'à son appartement. Il avait arrêté de courir en comprenant que ça ne servait à rien et que dans tous les cas ses vêtements allaient être gorgés d'eau. Ronchon à cause du mauvais temps et du froid qui le faisait frissonner, Yuta avançait d'un pas rapide, les mains enfoncées dans les poches. Il était du genre à aimer la pluie, il pouvait passer de longues minutes à l'observer tomber sans se lasser, mais uniquement quand il était bien au chaud avec une boisson à la main. Quand il était en dessous, sans parapluie ni capuche, il trouvait ç tout de suite moins sympathique. Le jeune homme tapa rapidement le code pour accéder au hall de l'immeuble et s'ébroua comme un chien pour se débarrasser du surplus de liquide. Il récolta le regard offusqué d'une vieille dame et haussa les épaules sans s'en préoccuper. L'ancienne du rez-de-chaussée n'aimait personne et faisait vivre un enfer aux locataires dès qu'elle en avait l'occasion. S'il pouvait l'embêter un peu, il n'allait pas se priver. Yuta se retint de justesse de lui tirer la langue comme un enfant et se glissa dans l'ascenseur pour rejoindre le troisième.

L'odeur de peinture fraîche lui fit froncer le nez. Leur bâtiment était en travaux depuis plusieurs mois, et s'ils avaient passé le stade des perceuses et autres engins de malheur dès huit heures du matin, il restait pas mal de désagréments. Yuta fit attention à ne pas mettre de peinture sur les manches de sa veste et soupira de soulagement en entrant dans l'appartement. Il était chez lui, dans son cocon, et un rapide regard en direction du meuble à chaussures lui apprit que son petit-ami était également rentré. Il était étonné de savoir Taeyong chez eux aussi tôt, mais c'était une agréable surprise. Depuis quelque temps, ils ne faisaient que se croiser à cause de leurs emplois du temps respectif et la situation commençait à peser à l'un comme à l'autre. Yuta se déchaussa et abandonna sa veste dans l'entrée. Il continua à se déshabiller en avançant dans l'appartement et la morsure du frais sur sa peau nue le fit claquer des dents. Il avait besoin d'une bonne douche chaude, d'un thé et des bras de son copain autour de lui.

Il ne lui restait que son caleçon sur les hanches quand il mit la main sur la poignée de la porte de la salle d'eau, mais il se figea avant d'ouvrir cette dernière. Les sourcils froncés, il approcha son oreille de la barrière de bois. Son regard s'écarquilla quand le même son se fit à nouveau entendre et il frissonna de la pointe des pieds à celle de ses cheveux. Il avait reconnu sans mal la voix de Taeyong qui prononçait son prénom et qui s'entrecoupait de soupirs concupiscents qui ne laissaient pas de place à l'imagination. Yuta déglutit, hésitant. Son petit-ami n'était pas encore prêt, il n'avait pas son feu vert, alors il hésitait grandement à le rejoindre. Il n'était pas sûr de pouvoir se retenir de le toucher s'il trouvait Taeyong affairé à se faire du bien en pensant à lui. 

De longues secondes, synonymes de torture pour lui, s'écoulèrent avant qu'il ne parvienne à prendre sa décision. Sa main baissa la clenche et il entra. Aussitôt une vague de chaleur vint caresser sa peau gelée et il soupira de contentement. Les gémissements de Taeyong s'arrêtèrent immédiatement et il croisa le regard paniqué de ce dernier dans le reflet du miroir. Yuta trottina rapidement jusqu'à la douche et il se glissa en dessous, ses bras allant capturer son copain.

— Yuta ? Je croyais que tu devais rentrer tard, balbutia Taeyong.

Le jeune homme nicha son visage dans le cou de son petit-ami et le serra plus fort contre lui. Tout était adorable chez Taeyong. Que ce soient ses grands yeux noirs terriblement expressifs, la couleur de sa peau qui variait au gré de ses émotions, ou même ses cheveux en bataille au sommet de son crâne. Il n'avait qu'une envie, le dévorer sans en laisser une miette. Yuta étouffa un gémissement contre la peau diaphane et humide. Il désirait si ardemment Taeyong qu'il avait la sensation d'être prêt à exploser à tout moment. Les petites mains chaudes de son copain se posèrent contre son dos et sa peau se hérissa d'une chair de poule bien visible.