~ Chapitre 13 ~

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Oliver

Je ne suis pas particulièrement adepte des soirées mondaines, mais étant un Hale et PDG d'une entreprise mondialement connue, je me dois d'y participer. Certaines soirées sont d'un ennui mortel. C'est le genre d'événement qui rassemble les pires faux-culs de la haute société. Ils font semblant de s'apprécier, et pourtant, dès qu'ils ont le dos tourné, ils se balancent les pires méchancetés. En réalité, c'est qu'ils cherchent tous à se faire bien voir.

Quand j'étais plus jeune, moi et mes amis, on partageait le même point de vue, on avait l'obligation de se montrer, mais on s'arrangeait toujours pour quitter les lieux et aller faire la fête ailleurs. Les rares fois où l'on restait, c'était uniquement pour se moquer de ces riches snobs qui se croient au-dessus de tout. Ils font semblant d'être bons et généreux, alors qu'en effet, certains viennent uniquement pour étaler leur fortune. Mais avec le temps, j'ai grandi et j'ai appris à mieux me comporter. Il le fallait, car mon père ne m'aurait jamais confié la direction de l'entreprise dans le cas contraire. Depuis, je ne compte plus le nombre de soirées auxquelles j'ai dû assister en représentant l'entreprise.

Ce soir, je dois rencontrer quelqu'un. Elle s'appelle Neim Cho, c'est une femme d'affaires renommée au Japon. Elle est à la tête de l'une des plus grandes entreprises dans son pays. Mon père allait signer avec elle l'année dernière, je ne sais pas ce qui s'est passé, mais elle s'est rétractée à la dernière minute. Mme Cho a de la jugeote, elle est magnanime et c'est de là que vient le succès de son entreprise. Une grande opportunité qui se présente à moi, et moi, je ne laisse jamais en passer une. Bien qu'il va y avoir beaucoup d'autres entrepreneurs, Neim sera ma priorité.

Alors que je m'apprête à quitter mon bureau, j'entends frapper à la porte. J'autorise à la personne à entrer, même si je sais que je ne pourrai pas lui accorder beaucoup de temps. La porte de mon bureau s'ouvre sur Calixte. Qu'est-ce qu'il me veut encore ? Je fais tout mon possible pour me retenir et pour ne pas lui coller mon poing dans la tronche à chaque fois qu'il choisit délibérément de me provoquer. Je n'ai jamais su canaliser ma colère, c'est pour cela que George m'a inscrit à un cours de boxe quand j'avais à peine 15 ans. C'est la seule façon qu'il a trouvée pour m'aider afin que je ne devienne pas violent. C'est devenu mon sport préféré finalement.

- Monsieur Hale,

- Monsieur Braxton, comment puis-je vous aider ?

Je n'ai ni le temps ni l'envie de l'écouter. D'ailleurs, rien ne me force à être poli avec un homme que je méprise.

- Je voudrais vous parler d'un nouveau projet sur lequel je travaille en ce moment.

- Cela concerne l'entreprise ?

- Eh bien, non, c'est un projet personnel.

- Monsieur Braxton, comme vous le savez, je suis le président de cette entreprise. Je n'ai pas le temps pour vos projets personnels...

- Je comprends parfaitement, mais je vous demande juste de jeter un coup d'œil, ça ne vous prendra que quelques minutes.

Je m'assois en l'invitant à en faire de même, juste pour retrouver mon sang-froid. Il fait dérouler plusieurs rouleaux avec des plans sur mon bureau. Au premier coup d'œil, je vois déjà plusieurs erreurs. La question qui me brûle les lèvres, c'est ce qu'il manigance encore ? Calixte est un médiateur architectural qui veut dire que ce n'est pas de son domaine ? Pourquoi s'amusait-il à dessiner des plans ? Étant le premier à souhaiter me voir échouer, je le soupçonne de faire exprès de me faire perdre mon temps. Il continue de m'expliquer, je ne sais quoi, ça fait déjà 10 minutes.

- J'ai cru vous entendre dire que c'est un projet personnel.

- Oui. C'est un cadeau que je voudrais faire à quelqu'un.

- Hum

Qui accepterait un cadeau aussi minable ? Je suppose qu'il s'agit de sa fille qui vient de perdre son mari qui croulait sous les dettes. À ce qu'on dit, Braxton n'appréciait pas son beau-fils. Selon lui, cet homme a gâché l'avenir de sa fille. Bien évidemment, il pensait pouvoir cacher le fait qu'à cause de son orgueil et de sa cruauté, pour punir sa fille, il a coupé les ponts avec elle parce qu'elle a refusé de mettre fin à sa relation amoureuse et a épousé un autre. Comment je sais tout ça ? Vous connaissez sûrement le dicton, mieux vaut être proche de ses ennemis, et Calixte Braxton me considère comme son plus grand ennemi depuis mon plus jeune âge, cherchant incontestablement à éviter l'inévitable. C'est un fait, Hale Corp est mon héritage, cette entreprise m'appartient...

- Monsieur Braxton, si vous tenez tant que ça à faire construire une maison pour votre fille, faites-le normalement en vous adressant à des personnes qui ont les compétences requises, par exemple.

- Vous ne pouvez vraiment pas vous empêcher d'être aussi arrogant, n'est-ce pas ?

- Et vous de toujours me faire perdre mon temps. J'ai à faire alors, si vous voulez bien m'excuser.

Je lui montre la porte. Calixte Braxton fait toujours tout pour me mettre en rogne et quand il n'y arrive pas, il s'empresse d'aller raconter n'importe quoi à mon père. Cet homme est méprisable et je n'attends qu'un seul faux pas pour le renvoyer, peu importe ce que pensera mon père. Désormais, c'est moi le PDG de l'entreprise, donc c'est à moi qu'il revient de prendre les décisions pour sa bonne marche.



Amara

- Isie, je m'en vais.

- À demain Amy.

- À demain Isie

Je me dirige vers ma voiture au parking. Enfin chez moi. Je prends une bonne douche et me prépare à manger. Assise derrière mon ordinateur en train de déguster mon dîner, on sonne à la porte. C'est un livreur.

- Mlle Oliphant,

- Oui, c'est moi.

- Vous pouvez signer ici, s'il vous plaît ?

- D'accord.

Je dépose ma signature sur sa tablette alors qu'il m'apporte une grosse boîte. Je n'ai aucune idée de ce qui peut se trouver à l'intérieur vu que je n'ai rien commandé. Après avoir signé, je lui tends sa tablette, puis je ferme la porte derrière moi. J'emmène la boîte jusqu'à ma chambre pour l'ouvrir. À ma grande surprise, je découvre une magnifique robe, pas n'importe laquelle. C'est une robe de marque et on dirait qu'elle a été faite sur mesure. La robe est accompagnée d'une magnifique paire de talons. Une carte signée s'y est jointe avec ces mots : « J'ai hâte de te voir la portée ce soir... Oliver ».

Je relis la note une deuxième puis une troisième fois avant de me rappeler. Je réalise en même temps que je suis dans la merde. Je dois l'accompagner à une soirée et j'ai complètement oublié. Non, mais où avais-je la tête ? Ça fait une semaine qu'il me l'a demandé, je ne suis pas du genre à oublier aussi facilement. Qu'est-ce que je vais faire ? J'envoie rapidement un SOS à Nate qui se ramène en quelques minutes. Je suis comme ça, quand je stresse, la panique monte et il m'est difficile de penser correctement. C'est notre première grande sortie en tant que couple et je ne sais pas vraiment à quoi m'attendre avec les paparazzi. Il va forcément y avoir la presse, des dizaines de photographes et tout. Ces gens-là sont de vrais vautours, déjà qu'ils ne sont pas tendres avec Oliver. Et certains d'entre eux voient notre relation d'un mauvais œil. Moi, habituellement, je m'en fiche, mais là, je ne sais pas. Je veux que tout se passe bien pour qu'ils arrêtent d'écrire des méchancetés sur Oly.

Je sors de la douche avec mon peignoir blanc et mes chaussons pour rejoindre mon meilleur ami qui est sur son portable dans la chambre.

- C'était Lois, il ne rentrera pas ce soir.

- Il a dit pourquoi ?

- Hum. Il remplace un collègue.

- T'es sûr que ce n'est pas toi qu'il fuit ?

- Amara...

- Je veux dire, tu as peut-être fait quelque chose qui le contrarie et du coup, il reste à l'hôpital sous prétexte de devoir remplacer quelqu'un.

- Ma coccinelle, est-ce lui ou bien moi, ton meilleur ami ?

- C'est toi, mon chat. Mais Lois a un bien meilleur caractère que toi et je l'aime beaucoup.

- Hé, il est déjà pris, dois-je te rappeler que tu as un énorme rencard avec ton petit ami ce soir ?

Dès qu'il prononce ses mots, la panique remonte. D'un coup, je me lève du lit et je commence à faire les cent pas. Nate remarque tout de suite mon stress.

- Aller, ma coccinelle, viens par là.

Je vais m'asseoir à côté de lui. Il me masse les épaules en me demandant de respirer et de me détendre. D'habitude, je sais gérer ce genre de choses, mais là, il s'agit d'Oliver, de notre couple...

- Ça va mieux ?

- Oui, je te remercie, mon chat.

- Tout ira bien, d'accord ? Tu es Amara Andrea Oliphant...

- Nate...

- D'accord, simplement, Amara Oliphant. Mais c'est dans tes cordes. Tu gères ce genre de chose à longueur de journée, à la seule différence que tu seras accompagnée d'un riche héritier qui est à la tête d'une grande entreprise, d'un architecte renommé, doublement canon. Beaucoup de filles tueraient pour être à ta place, mais c'est toi qu'il a choisie, c'est toi sa copine. Hé oui, tous les yeux seront fixés sur vous, mais j'ai la ferme conviction que tu vas gérer...

Serait-ce mon attirance pour cet homme qui est en train de me faire perdre mes moyens ? Serait-il possible que le fait d'être vu ce soir en compagnie d'Oliver Hale change ma façon de me faire voir par les médias ? Il est vrai que je n'ai jamais été autant attirée par un homme, mais comme l'a dit Nate, je suis Amara Oliphant et ce soir, je compte bien montrer aux médias qu'Oliver Hale n'est pas l'homme qu'ils croient.

- Tu as raison, mon chat.

- Maintenant, allons te préparer.

D'abord, nous commençons par mes cheveux, ensuite le maquillage pour finir par la robe et les talons. Je me regarde dans le miroir et je comprends le regard de mon meilleur ami sur moi.

- Mon Dieu. Non, mais quelle beauté, ma coccinelle, tu es éblouissante.

- Merci Nate.

- Ils seront tous aveuglés par ta beauté ce soir.

Tous les éblouir ? Nan. Je veux capter le regard d'un seul homme ce soir. Celui de mon petit ami. Cela dit, cette robe me plaît beaucoup. Elle est juste parfaite...

« Love Me Now... Hate Me Later » Tome 1 ( Terminée )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant