~ Chapitre 32 ~

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Amara

J'avance de deux pas vers la porte pour sortir, mais Oliver est plus rapide que moi, il me rattrape et me bloque la sortie.

- Ne t'en va pas, s'il te plaît. Je te jure que je vais tout t'expliquer... Mais je t'en prie, Amy, reste.

Putain de faiblesse. Quand est-ce que je suis devenue aussi faible, moi ? Putain de sentiments. Je respire bruyamment avant de retourner m'asseoir dans le canapé. Soulagé, Oliver prend place à côté.

- Dis-moi que tu ne vas pas partir, Amy. Dis-le moi, bébé, je veux te l'entendre dire... Je te promets de tout te dire ce soir-même.

- C'est bien ça le problème, Oliver... Je ne suis plus sûre de vouloir savoir qui elle est, encore moins ce qui s'est passé entre vous.

- Quoi ?... Comment ça tu... Tu veux dire que tu...

Non, mais ce n'est pas si étonnant que ça, pas vrai ? Je peux très bien ne plus avoir envie de l'entendre me parler d'une fille qu'il a aimée, non ?

- Bébé, je sais que c'est un peu délicat, mais si elle est de retour, les médias font faire toute une histoire encore une fois... Et si tu dois apprendre la vérité, ça doit venir de moi, de personne d'autre que moi, Amy.

Sur ce point, il n'a pas totalement tort.

- Vas-y, je t'écoute. Je te préviens, Oliver, tu n'as pas intérêt à m'embrouiller...

- C'est d'accord. Mais écoute-moi jusqu'à la fin et surtout sans m'interrompre, d'accord ?

- D'accord.

Pourquoi j'ai dit ça moi ? Comme Nate et Kika, je ne parviens jamais à laisser quelqu'un finir un monologue jusqu'au bout sans intervenir. Que ce soit avec des questions ou encore avec des commentaires, et ceci même quand le sujet n'a rien à voir avec moi. Autant vous dire que là, je ne suis pas du tout certaine de l'écouter jusqu'à la fin comme il me l'a si gentiment demandé... La bonne blague hein ?

- Barbara est une actrice, mais quand je l'ai connue, ce n'était qu'un top-modèle.

- Mais comment est-elle passée de top-modèle à actrice ?

- Amy...

- Désolée.

- C'était une fille simple, assez timide, sympathique, gentille et intelligente. Nous avons été présentés par un ami à moi lors d'un gala de charité qu'organisait ma mère. Très vite, nous sommes devenus proches et nous avions décidé de sortir ensemble.

- Et c'est là que tu as arrêté de faire ton Casanova et...

- Amy...

- Cette fois, je ne suis pas du tout désolée, mais tu peux continuer.

- He oui, tu as raison. En deux mois, nous nous sommes fiancés. Tout allait si bien entre nous. Elle qui était timide et réservée. De jour en jour, elle commençait à se montrer plus ouverte et me demandait à ce que l'on fasse des sorties en couple plus souvent, et moi, je n'y voyais aucun inconvénient. Ça a duré un mois entier...

- Ce qui ne devait pas te déranger, étant donné ton passé.

- Bon, Amara, tu vas me laisser finir, oui ?

- Crie-moi dessus juste une fois encore et je me barre d'ici.

- Tu ne me facilites vraiment pas les choses là.

- Je n'ai jamais dit que j'étais là pour ça, Oliver. J'ai dit que je t'écouterais, c'est tout.

- Enfin bref... Un jour, je me suis réveillé et elle n'était plus là. Je l'ai cherché partout dans notre appartement, mais il n'y avait plus aucune trace d'elle jusqu'à ce que je trouve sa bague de fiançailles sur le comptoir de la cuisine avec un mot « Merci pour tout, et désolée ». Je croyais que c'était une blague qu'elle me faisait, alors je l'ai appelé, mais à ce qu'il paraît, son numéro n'était plus attribué. J'ai commencé à paniquer et j'ai appelé Alex en m'imaginant le pire. Nous avions passé des semaines à la chercher, mais rien. Alors j'ai engagé un détective privé. Une semaine plus tard, il m'a appelé et je lui ai donné rendez-vous dans un café. Ce qu'il m'a dit ce jour-là m'a marqué.

- Et il a dit quoi ?

- Barbara n'avait rien de ce qu'elle paraissait. En réalité, elle savait exactement que je serais là et elle a choisi le moment parfait pour faire son entrée. Tout a été calculé dans les moindres détails. Étant une fille de bas étage, elle s'était rapprochée de moi dans l'unique but de se faire un nom et d'avoir une image parfaite, ainsi elle pouvait attirer l'attention de plusieurs réalisateurs.

- Attend-elle à faire tout ça pour un rôle dans un film ?

- Elle l'a fait pour faire démarrer sa carrière. Avec moi, elle ne jouait qu'un rôle alors que j'étais sur le point de l'épouser. Elle s'est servie de son titre, à savoir ma fiancée, pour se rapprocher de mes contacts et quand elle a eu ce qu'elle voulait, elle s'est barrée en me laissant un simple mot sur un malheureux bout de papier.

C'est horrible. Comment une personne peut agir de cette façon juste pour satisfaire ses besoins ? Comment peut-on être aussi égoïste ?
Ils ont pour habitude de dire que les gosses de riches n'ont jamais eu besoin de travailler parce qu'ils sont nés avec une cuillère en or dans la bouche, mais pour la grande majorité, ce ne sont que des conneries. Et même s'il existe une petite part de vérité là-dedans, rien qu'une toute petite, ça ne justifierait pas le fait de leur en vouloir au point de se servir d'eux en se fichant totalement des répercussions.

Je ne pourrai jamais comprendre cette haine que nourrissent les gens pauvres à l'égard des riches. Et pourtant, s'ils prennent le temps de regarder les choses d'un point de vue plus éclairé, ils verront qu'ils possèdent bien plus de choses. Ce n'est pas une question d'argent.

- Et c'est là que tout a commencé à partir en vrille.

- Tu veux parler de ta façon de voir les relations...

- Amara, je lui ai donné ma confiance, mon affection, mon...

- Ton amour, vas-y. Tu peux le dire Olivier... Et elle les a piétinés pour un rôle dans un film. Et depuis, tu ne crois plus en rien, c'est ça, non ? Mais qu'est-ce que je raconte, tu crois encore en l'attirance mutuelle, ton amitié avec Alex...

- Amy...

- Écoute, je suis désolée de ce qu'elle t'a fait. Mais je dois être franche avec moi-même. Je suis pour le romantisme, et l'amour, pour moi, c'est quelque chose que chaque être vivant sur cette terre a le droit de connaître un jour. Oui, Oliver, j'y crois. Tu as le droit de croire en ce que tu veux, mais je sais que cela ne fait pas de moi une pauvre gamine. Ce n'est pas une connerie ni une arnaque. C'est un sentiment profond que l'on ressent, et quand on trouve une personne avec qui le partager, il devient juste explosif. Quelque chose d'incroyable même... Et moi, je ne peux pas être avec quelqu'un qui le méprise, ce ne sera pas juste contre la personne que je suis.

- Tu veux me quitter ?

- Pour toi, je ne suis qu'une attirance, Oliver...

- Comment peux-tu croire ça, Amara ? Tu n'es pas une attirance.

- Ce ne sont que tes mots, Oliver.

- Tu sais comment je suis quand je me mets en colère... Amy, tu m'as fait vivre tant de choses que je pensais ne plus jamais revivre. Tu as fait de moi un autre homme. Tu es comme une drogue pour moi et... Mon paradis

- Un paradis pour qui tu n'éprouveras rien...

- Tu sais parfaitement que je ne le pensais pas...

- ... Désolée, mais il faut que je m'en aille.

Aussitôt, ses bras viennent m'entourer, et il enfouit sa tête dans mon cou.

- Je ne veux pas que tu partes, Amy. J'ai conscience que je ne te mérite pas, mais s'il te plaît, ne m'abandonne pas... Je veux t'aimer, Amara Oliphant. Toi seule peux m'apprendre à le faire. Alors apprends-moi à t'aimer, toi et rien que toi seule.

Attends... Mais que veut-il dire par là ?

- Oliver, ce n'est pas une chose que l'on peut forcer. Ça doit venir tout naturellement.

- Je suis sûr d'y arriver si tu veux bien m'apprendre.

- Oliver...

- Il faut juste que tu m'apprennes, oui, bébé, je suis prêt à apprendre... Tu veux bien ? S'il te plaît, Amara... Je t'en prie.

- Je ne pense pas que...

- Je te laisse le temps de réfléchir, Amy, mais tu restes à la maison. Si tu veux, je te laisse la chambre. Je sais que tu m'en veux horriblement, et je le mérite. Si tu as besoin d'un peu de temps et d'espace, je suis prêt à t'en donner... Je dormirai dans une autre chambre en attendant... D'accord, bébé ?

Le voir me supplier ainsi me fait mal, mais pour une fois, je préfère penser à moi quitte à me montrer égoïste. Là, il me demande de lui apprendre qui sait ce qu'il me dira demain. Je n'ai nulle envie de vivre une relation pareille.

- Je suis désolée, Oliver, mais je dois partir.

En claquant la porte, je l'entends pousser un cri semblable à celui d'un animal blessé, mais le besoin de partir d'ici est plus fort. Alors je pars sans me retourner.

Depuis ce matin, je me sens toute bizarre. Isie passe la journée à me materner. Lors de ma pause-déjeuner, je conduis jusqu'au restaurant de Pacino. J'ai besoin de me remonter le moral.

- Je ne comprendrai jamais pourquoi tu aimes tant la cuisine italienne, mais bon, ce n'est pas comme si ça m'intéressait vraiment.

- Au revoir Joe...

- Petite querelle entre les sœurs Oliphant en plein cœur de Los Angeles. Ça sonne bien, tu ne trouves pas ? Alors, si tu ne veux pas être en première page demain matin dans la presse à scandale, je te conseille de t'asseoir, Andrea.

Je ne peux pas me le permettre. Ça anéantirait nos parents.

- Qu'est-ce que tu veux, Joe ?

- Discuter.

- Ça ne va pas être possible. Je dois retourner à l'agence.

- Voyons, Andrea, c'est toi la patronne.

- Comment t'as su que j'étais ici d'ailleurs ?

- J'ai peut-être un peu torturé ton assistante.

- Je t'ai déjà demandé de laisser Isie tranquille.

Elle est calme, comme d'habitude. Josie ne s'énerve que rarement. Elle peut te pousser du haut d'une falaise en souriant. Sa tasse en main, elle savoure son café qu'elle vient de commander...

- T'as l'air bizarre... Triste même. Qu'est-ce qui se passe ? Oliver t'a finalement rejeté ?

- C'est ce que tu aimerais, non ? C'est pour cela que tu voulais m'éloigner de lui... Il m'a tout avoué,

- Je sais. Je lui ai conseillé de le faire. Enfin, si on veut... Avec ce petit air de princesse en détresse sur ton visage, je suppose que ça ne va pas entre vous, non ? Évidemment,

- Je sais que tu as fait exprès, Joe. Mais dis-toi bien que si ça ne va pas entre nous, même si ça ne te regarde en rien, ce n'est pas à cause de votre petit week-end.

- Ah ouais ? ... Donc, ce que tu veux dire, c'est que malgré le fait qu'il a avoué avoir couché avec moi tout juste avant de se mettre avec toi, cela ne te fait rien ? ... Je ne sais pas si tu es stupide ou carrément pathétique.

- Je n'ai jamais accordé de l'importance à ce que tu pensais de moi étant gamine, et je doute que ça change un jour. Alors cesse de perdre ton temps.

- Je te hais, Andrea. Tu peux continuer à faire ta diva, mais crois-moi, un jour, je me ferai une joie de te faire descendre de ton piédestal.

Elle prend la direction de la sortie en offrant son plus beau sourire comme d'habitude...

« Love Me Now... Hate Me Later » Tome 1 ( Terminée )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant