Oliver"Avoue la vérité et après tu auras l'esprit tranquille. Tu seras plus léger. Tu verras qu'une fois ce poids sorti de tes épaules, tu te sentiras beaucoup mieux" C'est ce que Georges et Alex m'ont dit. Bien évidemment, moi, comme un pauvre con, je les ai écoutés et maintenant, regarde où j'en suis. Est-ce que je me suis senti soulagé après avoir confié à ma copine ce qui s'était passé entre sa sœur et moi ? Pas du tout. Pour Amy, j'imagine que c'est encore pire.
Il faut dire qu'à moi non plus, ça ne m'aurait pas plu de découvrir que la personne avec laquelle je partage ma vie m'ait menti sur quelque chose d'aussi important. Je n'ai pas l'habitude de revoir mes conquêtes, le pire, c'est que j'ai été pris de court lorsque j'ai vu la photo d'Erine dans le bureau à Philadelphie. Pour ce week-end avec ses parents, Amy voulait vraiment que tout se passe. Je ne pouvais pas lui faire cela, avouant devant eux ce que j'ai fait. Avec Erine, c'était juste un moment de folie, je ne voyais pas pourquoi je devais me la raconter.
Depuis maintenant une semaine, je n'ai plus de nouvelles d'Amara. Je ne saurais dire si elle veut encore de moi, étant donné qu'elle ne répond pas à mes appels et ne veut même pas me voir. C'est de leur faute tout ça. George et Alex. Pourquoi a-t-il fallu que je les écoute ? L'honnêteté, tu parles. Ils m'ont convaincu en me parlant d'honnêteté et de confiance. C'était bien évidemment du Crack. Dans certaines situations, il faut savoir faire des compromis. Je ne dis pas que c'est bien de mentir, mais parfois, c'est mieux de détourner la vérité pour le bien de l'autre.
À vrai dire, je n'avais pas le sentiment d'avoir commis un crime parce qu'Amy et nous n'étions pas encore ensemble à ce moment-là. Et puis, ce n'est pas comme si j'étais sortie avec les deux en même temps. Erine était juste un plan cul, ce n'est pas gentil de ma part, je le sais, mais j'ai été direct et honnête avec elle. D'ailleurs, ce n'était pas prévu qu'on se reverrait, mais mon séjour a été prolongé tout comme ce fut le cas pour elle. Cette aventure d'un soir a fini par durer tout un week-end, mais il n'y a pas matière à en faire toute une affaire d'État non plus.
Malika m'envoie chier à chaque fois que je lui demande des nouvelles d'Amy et dès qu'Alex tente de lui soutirer des informations, elle les capte directement. Quant à Nate, lui, il est plus compatissant, même s'il m'a mis une bonne droite quand il l'a appris. Enfin, bref, j'ai passé la pire semaine de ma vie. Je fais des heures supplémentaires au bureau tous les jours, histoire de m'occuper pour ne pas trop penser à Amy et débarquer chez elle comme un fou. Je ne veux pas l'embêter encore plus. Cependant, ce manque d'elle que je ressens au plus profond de mon être ne me quitte pas. J'ai l'impression que plus rien ne va, et à chaque fois que je rentre à la maison, sentir son odeur sur les draps que je n'ai toujours pas changés me ramène à sa dernière soirée à la maison. Dès que je me retrouve seul, je pense à elle et je ne peux plus continuer comme ça...
Après plusieurs minutes à frapper dans ce sac, Georges enfile ces gants. Qu'il ne compte pas sur moi pour le ménager, parce que même si je n'ai pas encore explosé, la colère est là et elle ne fait qu'accroître. J'ai suivi son stupide conseil, alors lui aussi va le sentir passer. Tous ces jours que j'ai passés essayant de contrôler ma colère, tentant d'utiliser ma rage en faisant quelque chose de constructif, ce soir, j'ai besoin qu'elle sorte. Il faut que je l'utilise...
- Je vois, vous êtes encore très remonté, Monsieur...
- Je suppose que tu as de nouveaux conseils à me prodiguer.
- Pour être honnête, tout à fait. Je pensais a ...
- Non Georges...
- Vous n'avez pas confiance en moi, Monsieur ?
- Ton dernier conseil m'a mis dans le pétrin, alors je me passerai volontiers de celui qui suivra.
- Il faut toujours choisir l'honnêteté.
- C'est ce que tu me dis depuis que je suis gamin. Tu sais très bien combien je suis doué pour ne pas t'écouter certaines fois.
- Ça, c'est clair... Mais là, c'est différent. Pourquoi ne pas retourner la voir ?
- Tu crois que j'ai fait quoi hier ?
- Ça s'est passé comment ?
- Tu plaisantes, j'espère...
- Pas du tout, Monsieur.
- Ça s'est très mal passé.
- Vous l'avez vu au moins.
- Elle m'a encore demandé du temps... Putain, je n'aurais pas dû vous écouter, Alex et toi.
- Monsieur...
- Non, Georges, ne dit rien, s'il te plaît. C'est à cause de vous deux si Amy n'est pas avec moi en ce moment... Non, mais pourquoi je vous ai écouté ?
- Parce qu'au fond, même si vous ne l'admettez jamais, vous savez que M. Pavot et moi avions raison.
Je vais avoir du mal à dormir comme les sept nuits précédentes, mais je ne m'avouerai pas vaincu. Pas si facilement. L'oreiller d'Amy serré contre ma poitrine, je ferme les yeux en humant l'odeur de son parfum encore présent. Je ne sais pas combien de temps cela prend avant que je ne finisse par m'endormir...
En fin de compte, je n'ai eu que trois heures de sommeil et elles ont été bien assez suffisantes. Je me suis tout de suite mise au travail après ma douche.
Vers les onze heures, je marque une petite pause. N'ayant pas envie de rester cloîtré dans mon bureau, je descends à l'étage d'Alex qui est juste en dessous du mien. Alors que les portes de l'ascenseur s'ouvrent, j'entends des éclats de rires. Évidemment, Calixte et Kevin. Non, mais je rêve ? Ils se croient où là ? Attendez ! Depuis quand sont-ils si proches, ces deux-là ? Déjà que je le croise tous les jours à se pavaner dans les couloirs de mon entreprise avec ce sourire con sur le visage, et là, je le retrouve en train de faire ami-ami avec ce vieux crapaud de Calixte.
- Monsieur Melvin, qu'est-ce que c'est que tout ce vacarme ?
- Mr Hale...
- Dois-je vous rappeler que vous êtes dans une entreprise ici et non au marché ? Il y a des gens qui bossent, alors ce n'est ni le lieu ni l'endroit pour papoter avec votre nouvel ami.
- Nous prenons juste un café, monsieur Hale, ce n'est pas un crime, à ce que je sache. Dit Calixte.
- Monsieur Baron, vous ferez mieux de retourner à votre travail.
- Désolé, Monsieur Hale, c'est de ma faute, je l'ai invité...
- Cela ne m'intéresse pas de savoir qui a invité Monsieur Melvin. Je ne sais pas comment ça se passait dans votre ancien travail, mais ici, il y a des principes à suivre. Vous n'êtes pas là pour rigoler ou pour prendre un café.
- Désolé, patron.
Je ne vais pas y passer par quatre-chemins, je n'apprécie pas le fait qu'il colle ma petite amie de la sorte. Heureusement pour lui, je n'ai pas besoin de l'apprécier en dehors de l'entreprise pour travailler avec lui. Sinon, il n'en ferait déjà plus partie. Cela ne me dérange pas, il peut être ami avec qui il veut, à l'exception d'Amy bien sûr, et là encore, ce sera en dehors de l'entreprise, mais qu'il ne croit pas qu'il est là pour se faire des amis.
Je continue ma route jusqu'au bureau de mon meilleur ami. Je le retrouve assis derrière son bureau en train de regarder des accessoires de maison avec un autre membre de son équipe. Elle s'excuse avant de nous laisser tous les deux.
- Ou la, t'es de mauvaise humeur, toi... J'en déduis qu'Amy n'est toujours pas décidée à te parler.
- Et à qui la faute, à ton avis ?
- Hé, ce n'est pas de ma faute. Ce n'est pas moi qui ai menti, je te signale que c'est toi qui as voulu lui cacher la vérité.
- Je ne sais plus quoi faire, Alex.
- Laisse-lui du temps.
Mais combien de temps encore ? Je sais que je lui manque aussi, alors pourquoi ne veut-elle pas me dire qu'on en finisse avec cette histoire ?
- Amy me fait me sentir comme un criminel.
- Tu t'attendais à quoi, Oly ?
- À ce qu'elle me pardonne et que nous avancions dans notre relation.
- Elle n'a sûrement pas l'habitude de ce genre de chose. D'après ce que m'a dit Kika, Amy n'a pas eu beaucoup d'expériences amoureuses.
- Ce n'est pas ça le problème, Alex, au contraire, ça me plaît de lui faire découvrir certaines choses...
- Il y a aussi qu'elle ne s'entend pas du tout avec sa sœur. Même si tu ne veux pas l'entendre, Oly, elle a besoin de temps pour réfléchir.
- Et si elle décide de ne pas revenir ?
- Si elle décide de faire ça, alors tu n'auras pas d'autre choix que d'essayer de la reconquérir à nouveau et de la plus honnête des façons cette fois-ci.
- T'es sérieux là ?
- Si malgré tout tu échoues, tu devras la laisser partir, mais ne t'en fais pas. Vous n'en arriverez pas là.
- Le truc, c'est que je ne suis pas aussi patient que toi...
- Il le faudra si tu ne veux pas la perdre définitivement.
- ... Je ne vais pas la perdre. Bon, je vais y aller. On se parle plus tard.
- Tu me raconteras pour le dîner.
- Je n'y manquerai pas.
Je retourne travailler dans mon bureau. Après quelques heures, mon assistante vient me prévenir pour la deuxième fois qu'il est l'heure que je parte.
J'ai évité de penser à ce rendez-vous le moins que possible, espérant que cela changerait quelque chose, mais c'était peine perdue. Je sais que je suis en retard et ma mère va me le rappeler. À la basse, je devais venir avec Amy. On a reçu cette invitation à dîner à la villa bien avant cette histoire. Je n'ai pas vraiment envie d'y aller sans elle. D'un côté, je ne veux pas décevoir ma mère.
- Bonsoir maman... Papa
- Mon chéri...
- Oliver, comment vas-tu ?
- Ça va papa...
- Tu en es sûr ? Tu n'as pas bonne mine, mon chéri.
- Ne t'inquiète pas, maman, je suis juste un peu épuisé à cause du travail.
- Ce n'est pas facile. Tu dois penser à te reposer quelques fois également.
- Je sais, Papa.
- Et Amy, alors ?
- Elle s'excuse, mais elle a eu un imprévu.
- Un imprévu ? C'est dommage, je voulais vraiment qu'elle dîne avec nous.
- Ce sera pour une prochaine fois, Emy, elle doit être très occupée avec son agence, n'est-ce pas Oliver ?
- Eh bien, oui. Ne t'inquiète pas, maman, nous dînerons bientôt tous les quatre. J'en parlerai à Amy.
- Très bien, mon chéri.
- Sinon, comment ça se passe entre vous ? Demande, mon père.
- Tout va très bien. On apprend encore à se connaître, mais c'est génial. Amy est géniale.
- Elle est unique. Offre-lui tout ton amour et le reste devra suivre...
J'admets que même après le dîner, je guettais encore la porte. J'avais l'espoir de la voir arrivée, mais non. Je sais qu'Amy et ma mère s'apprécient, je pensais qu'elle viendrait quand même venir. Pour ma mère. D'accord, elle me manque, j'ai terriblement envie de la voir, mais qu'est-ce que je peux y faire ?
Mon père m'a posé un tas de questions sur notre couple, il voulait certainement avoir mon point de vue sur le fait qu'Amy dirige son entreprise, qu'elle soit indépendante, etc. Je sais qu'il n'est pas convaincu de mes réponses, mais je m'en fiche, je n'ai pas envie de m'expliquer avec lui. Ça ne me dérange pas que ma petite amie travaille autant que moi. L'essentiel, c'est que nous trouvons du temps pour nous. Je me sens réellement bien dans cette relation.
- Oly, je vois bien que cette jeune fille te fait du bien. Et ça se voit que tu l'aimes. Elle a su faire de toi un autre homme, et j'espère que tu ne la laisseras pas s'en aller... Je suis très fier de toi, Mon fils. Dit mon père avant de me prendre dans ses bras.
- Ne t'inquiète pas, papa, Amy n'ira nulle part je m'en assurerai.
Oh non. D'un côté, Jérémy ne me croit pas assez bien pour sa fille et une partie de moi sait qu'il a raison. D'un autre côté, il y a mon père, qui jusque-là se plaignait de ma vie en dehors de l'entreprise, qui me dit qu'il est fier de l'homme que je suis avec Amy. Les médias ne m'attaquent plus comme avant et ne me voient plus comme une bête de foire, et tout ça, je ne le dois qu'à une seule personne. Déjà qu'elle m'en veut pour l'histoire avec sa sœur, quand elle apprendra toute la vérité sur moi, ce sera encore pire...
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« Love Me Now... Hate Me Later » Tome 1 ( Terminée )
RomansaRésumé D'un point de vue extérieur, leur récit semblait être sorti directement d'un conte de fées. Tandis qu'elle pensait lui enseigner l'amour, lui, il l'apprenait à détester, et surtout à le détester lui-même. Est-il vraiment envisageable d'aimer...