AmaraJe ne suis pas dans l'exagération quand je dis que le flash de ces caméras peut rendre aveugle n'importe qui. Tout comme moi, Oly a hâte d'être à l'autre bout du tapis pour qu'enfin nous entrions à l'intérieur. Ce n'est pas la première fois que je l'accompagne à ces soirées, mais je me sens toujours aussi étrange.
Enfin à l'intérieur. Oly salue les connaissances et moi aussi. Soudain, arrivent ses parents. Des associés viennent nous voir. Quand les hommes se mettent à parler d'affaires, il ne faut vraiment pas être dans les parages.
- Tu es magnifique, Amy.
- Merci Em, toi aussi, tu es très belle dans cette robe.
- Ah, tu sais, je suis juste une vieille dame qui essaie de se tenir.
- Bien sûr que non.
- Tu es radieuse, maman.
C'est une famille élégante. Pas étonnant quand on voit l'allure d'Emily. Avec des parents comme eux, il est obligé qu'Oliver soit aussi bien stylé.
Au cours de la soirée, je croise pas mal de connaissances. Ça va faire une demi-heure depuis qu'Oly se tape la discussion avec ces hommes. Ce n'est pas que la compagnie d'Emily me gêne, d'autant plus qu'elle vient de se déplacer pour aller voir une amie. Maintenant, je me retrouve à me balader entre les invités.
- Ah pardonnez moi.
- Kevin ? ...
- Amy,
- Je ne savais pas que tu serais là.
- Ah oui ! Il faut dire que l'on ne se parle pas beaucoup ces jours-ci, puisque tu m'évites pour faire plaisir à Oliver.
- Tu sais parfaitement que c'est faux. Je ne t'évite pas.
- Alors pourquoi as-tu refusé de déjeuner avec moi la semaine dernière, si ce n'est pas parce que ton petit ami te l'a interdit ?
- Je te l'avais dit, Kevin, j'étais occupé. Et Oliver a confiance en moi, il ne m'a rien interdit du tout.
- Si tu le dis, sinon, comment se passe votre cohabitation ?
- Excuse-moi, mais je refuse de parler de ça avec toi.
- Tu m'en veux encore ? Je me suis déjà excusé, Amy.
- Je sais...
Kevin m'a fait une crise de jalousie quand il a su que j'allais cohabiter avec Oly. Maintenant, ces sentiments envers moi sont très clairs, et c'est pour cela que je lui ai demandé à ce que l'on prenne nos distances. Je ne veux pas lui faire de mal. Je considère Kevin comme un ami, mais ça ne va pas plus loin. Il faut être aveugle pour ne pas voir que celui que j'aime, c'est Oliver.
- Comment tu vas ?
- Moi ? Je vais très bien... Et toi ?
- Ça va...
- C'est super.
- Amy, je m'excuse encore pour la façon dont j'ai réagi la dernière fois.
- Ne t'en fais pas. Je ne t'en veux pas.
- Peut-être... Mais je ne peux pas m'empêcher d'être attiré par toi. Je sais que tu n'es pas libre, mais je n'arrive pas à refouler mes sentiments. Amara, tu me plais énormément...
- Arrête, Kevin, s'il te plaît. Je suis amoureuse d'Oliver, tu le sais.
- Pourquoi lui ? Pourquoi est-ce que tu aimes Oliver ?
- La raison ne regarde que moi, Kevin.
Il tente de me prendre la main, mais je recule. Je ne veux pas qu'il me touche. Aussitôt, je cherche Oliver du regard, mais je ne le vois nulle part.
- Mademoiselle Oliphant. J'entends dans mon dos.
- Monsieur Braxton, bonsoir.
- Comment allez-vous ?
- Bien, merci, et vous ?
- Ça va, merci. Vous êtes en beauté ce soir... Comme d'habitude.
- Je vous remercie... Excusez-moi, je dois retrouver Oliver avant qu'il ne se mette à s'inquiéter.
Oliver dit toujours que Calixte a un côté gênant, je ne sais pas si c'est parce qu'il tient à occuper son poste ou le fait qu'ils n'arrivent pas à se supporter, mais Calixte se montre toujours gentil avec moi et là, il vient juste de me sauver d'une conversation encore plus gênante avec Kevin. Non, mais pourquoi est-ce qu'il m'a choisi, moi ? Cette ville ne manque pas de jolies filles et Kevin est un homme plutôt attirant. Il ne devrait pas avoir à forcer comme il le fait avec moi. Que dois-je faire pour qu'il comprenne qu'il ne m'intéresse pas en tant qu'homme ? Ça commence à m'inquiéter.
Toujours aucun signe d'Oly. Bon Sang, où est-ce qu'il est passé ?
- Salut Andy,
OH non ! Définitivement, cette soirée est pleine de surprises. J'ai une centaine de questions dans la tête en le voyant. Il n'a pas changé. Ses yeux me scrutent et je ne sais pas si je dois continuer ma route ou bien rester pour lui faire la conversation.
- ... Bonsoir Cyril,
- Tu as l'air en forme... Regarde-toi, tu es toujours aussi belle.
Il me dévisage ouvertement, ce qui me gêne.
- Tu vas bien ?
- Ça va. Merci de demander.
- ... Tu n'es pas très bavard, dis-donc. Enfin, ce n'est pas comme si tu l'as jamais été.
- C'est juste que je suis surprise de te voir.
Je ne trouve pas quoi lui dire. Après tout, ça fait des mois que je ne l'ai pas vu. Il s'attend sûrement à une grande conversation, mais je n'arrive même pas à soutenir son regard.
- Tu dois te demander ce que je fais là, non ?
- Tu dois être là pour affaires...
- C'est cela... Les affaires de mon père ici à Los Angeles, c'est moi qui vais les gérer...
- Tu vas donc rester longtemps ?
- Quelques mois oui... Je suis déjà installé dans un appartement.
- Ah ok
- ... Mon père m'a dit qu'il t'a vu le mois dernier et qu'il a même fait la connaissance de ton petit ami. Oliver, c'est ça ?
- C'est ça, oui.
- Es-tu heureuse ?
- Cyril...
- Quoi, Andy ? J'essaie encore de comprendre ce qui s'est passé. Tu m'as demandé du temps, puis du jour au lendemain, tu as rompu sans aucune raison. Tu me dois au moins une explication, tu ne crois pas ?
- Je me suis déjà excusé, Cyril. Passe à autre chose, ce sera mieux.
- Ah oui ? Mieux pour qui, dis-moi ? Toi ? Ton petit ami Oliver ?
- Cyril, je suis vraiment désolée de la manière dont ça s'est terminé entre nous, mais maintenant, c'est du passé, j'ai tourné la page et tu devrais en faire autant. Et s'il te plaît, lisse Oliver en dehors de ça.
- Bonsoir... Amy, Oly va faire son discours, tu viens ? Me dit Emy.
- Excuse-moi, Cyril, je dois y aller.
Dit comme ça, ça peut paraître horrible. Mais rester avec lui alors que je ne partageais pas ces sentiments serait pire, non ? Cyril a tout pour plaire. Et n'importe quelle fille pourrait facilement tomber amoureuse de lui, mais je ne fais pas partie de ces filles. Nous avons été amis pendant de nombreuses années. Je suppose que la proximité entre nos deux familles a joué un rôle dans notre décision de sortir ensemble...
Oly revient auprès de moi après son discours bouleversant. Voilà ce qui arrive quand on demande à un jeune PDG séduisant de faire un discours dans une soirée où 80 % des invités sont des femmes et qui sont à peine dans la trentaine.
- Je rêve où elles sont pratiquement en train de te baver dessus ?
Il pose délicatement ses lèvres sur les miennes.
- Je ne suis qu'à toi.
- Tu as été parfait, mon chéri.
- Merci mon cœur... On devrait rentrer, non ?
- Quoi ? Pourquoi ?
- Je n'aime pas la façon dont ces hommes te regardent.
- Mon chéri, il est encore trop tôt. Et laisse les faire, ils ne pourront faire que ça. Tout comme ces dames qui te bavent littéralement dessus...
- Ça ne me plaît pas du tout, Amy. Regarde ce connard de Ley, il te mate ouvertement alors que sa femme est juste à côté.
- Je t'en prie. Oliver arrête...
- Ne parlons même pas d'Albord. Lui, je ne vais pas tarder à lui crever les deux yeux.
- Regarde-moi Oly... Calme-toi, d'accord ? Tu ne vas rien faire.
Un serveur nous propose deux coupes de champagne que nous acceptons volontiers. Oliver a raison, certains hommes ne se gênent même pas pour me lancer des regards pervers, me reluquer comme si j'étais un objet de convoitise ou un truc dans ce genre. Mais dès qu'ils voient Oliver, ils détournent leurs regards. Ce qui me fait rire.
- Enfin, je vous trouve...
- Salut Alex,
- Amy, tu es extrêmement belle, dis-donc...
- Hé, doucement, hein.
- Oly, pousse-toi que j'embrasse mon amie.
Je rigole en les regardant. On dirait deux gamins. Alex et Oly agissent comme deux frères. Quand il parle d'Alex, il me dit carrément qu'il ne pouvait pas souhaiter quelqu'un d'autre à ses côtés. De la reconnaissance ? Peut-être. Ce que moi, je vois quand je les regarde, ce sont des frères.
- Tu ne t'ennuies pas trop, Alex ?
- Maintenant que je te vois, cette soirée devient tout à coup un peu plus gaie.
Je vois Oly rouler des yeux, ce qu'il fait rarement, et dire qu'il déteste quand moi, je le fais. Alex m'embrasse sur la joue. Nous sommes devenus très proches. Alex est formidable et je suis contente que son couple avec Malika fonctionne, même étant à des kilomètres l'un de l'autre depuis plusieurs semaines.
- Bon, ça suffit, Alex.
Oly me ramène à lui en passant ses bras autour de ma taille.
- Je croyais qu'on partageait tout. Tu parles d'un ami.
- Tu veux vraiment que je te frappe, Alex, hein.
On part tous les deux dans un fou rire.
- Bon, je pense que je vais rentrer. Dit Alex.
- Déjà ? Qu'est-ce qui se passe ?
- Je suis juste un peu fatigué. J'ai besoin de me retrouver avec Kika, elle me manque grave. Ces appels vidéo ne suffisent plus.
- Patience Alex, tu sais qu'elle serait déjà là si elle pouvait se libérer... Attends, mais toi, tu peux peut-être la rejoindre à Rome ce week-end pour son prochain défilé, qu'est-ce que tu en dis ?
- Je ne sais pas. J'ai beaucoup de boulot et...
- C'est moi ton patron et je t'accorde ce week-end.
- Ça va lui plaire, j'en suis sûre.
- M'ouais, je vais y penser... Bon, j'y vais. Amusez-vous bien vous deux.
- D'accord, Mon pote. On se voit demain.
Après le départ d'Alex, nous continuons à boire et à discuter avec les gens. Il est minuit et les parents d'Oly sont déjà partis.
- Excusez-nous, messieurs, mais nous devons partir maintenant.
On s'engage vers la sortie, mais un ancien collaborateur d'Oly nous arrête. Il tient à le remercier pour je ne sais quoi. Ça a été une très belle soirée, si on ne compte pas les mauvaises surprises.
Après le départ de cet homme, nous nous dépêchons de nous diriger vers la sortie. On y était presque quand soudain, je vois le visage d'Oly se déformer. Et direct, il me lâche la main. La personne qu'il fixe s'arrête à quelques mètres de nous...
- Oliver Hale ... Ça faisait un bail. Dit-elle en s'approchant dans notre direction.
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« Love Me Now... Hate Me Later » Tome 1 ( Terminée )
RomanceRésumé D'un point de vue extérieur, leur récit semblait être sorti directement d'un conte de fées. Tandis qu'elle pensait lui enseigner l'amour, lui, il l'apprenait à détester, et surtout à le détester lui-même. Est-il vraiment envisageable d'aimer...