« Love Me Now... Hate Me Later » Tome 1 ( Terminée )

~ Chapitre 38 ~

Amara

Lundi, le jour de la semaine que j'aime le moins. Quand j'étais au lycée, c'était la galère de me lever après un week-end reposant et de reprendre les cours. C'était pareil pour Nate. On n'avait pas le droit de sécher, par contre on s'arrangeait pour ne pas être accepté en cours, du coup, on arrivait dix ou quinze minutes après le son de la cloche. J'ai commencé à faire des efforts à l'université, car la majorité de mes cours ne commençait qu'après dix heures du matin.

J'ai été absente toute la matinée. Je n'ai même pas vu Oly ce matin. Il a dû partir plus tôt, je n'ai eu droit qu'à un petit mot laissé sur son côté du lit.

La pauvre Isie doit être morte de fatigue, elle a dû gérer plusieurs choses à l'agence. Ce n'est pas de gaieté de cœur, mais je n'ai pas le choix. J'avais un rendez-vous avec Edwin Bounce vers les neuf heures, l'avocat de l'agence. Ensuite, j'ai dû me rendre de l'autre côté de la ville avec Marthe voir son gynécologue, son mari étant en déplacement.

Déjà treize heures. Je vais être en retard pour mon déjeuner avec Emily. La circulation est de plus en plus impossible. Emily m'attend déjà sur place. J'arrive au restaurant avec 15 minutes de retard. Je ne manque pas à m'excuser auprès d'elle.

- Ce n'est pas grave, tu étais sûrement très occupée.

- Non, ne t'en fais pas. Parle-moi donc.

- Désolée de te déranger encore avec ça, Amy.

- Mais non, ce n'est rien, je te dis, ça me fait plaisir de t'apporter mon aide.

- Je pense à ton amie pour les variétés de fleurs.

- Ah oui, Marthe sera ravie de t'aider, mais pour cela, il faudra la rencontrer directement. Ne te fais pas de soucis de ce côté. Marthe est très amicale, comme tu as pu le constater.

- Je suis d'accord avec toi. Nous n'avions pas terminé avec les meubles et la décoration la dernière fois.

- Que veux-tu faire ?

- Je me suis dit que refaire toute la décoration me prendra un temps fou, alors je vais commencer par les chambres de l'aile Est et notre salle de bal, comme ça, on pourra recevoir les invités le mois prochain pour l'anniversaire d'Oliver, qu'en penses-tu ?

- C'est une très bonne idée. Terminons d'abord avec les meubles et on fera le reste plus tard.

Depuis la rencontre avec Marthe, Emily se découvre une nouvelle passion pour le jardinage. Elle l'appelle de temps en temps pour avoir des conseils sur les variétés pour sa roseraie. Moi, je trouve que son jardin est déjà magnifique.

Je me demande ce que je vais bien pouvoir offrir à Oliver pour son anniversaire. J'ai lu quelques articles sur certains de ces anniversaires passés, et croyez-moi, c'est vraiment fou, grandiose. Et pourtant, Oliver n'en parle pas beaucoup. Si je ne lui avais pas demandé, il ne m'aurait même pas dit la date de son anniversaire. Par contre sa mère, elle en fait tout un événement, c'est compréhensible, après tout, c'est son fils unique.

Parler de meubles, de décoration avec Emily est si simple. Après notre déjeuner, Emily ayant déjà choisi sa maison d'ameublement, nous passons à l'étape suivante, nous rendre sur place pour les choisir. Comme ça, ils seront bientôt livrés.

- C'est bon, tu as tout ?

- Je crois que oui.

- D'accord.

- Oh, mon Dieu, il est tard, non ? Tu dois y aller.

- Calme-toi, Em, il n'est pas si tard.

- Oui, mais quand même.

- On y va alors, je te dépose à la villa.

- Non, ne t'en fais pas. Mon chauffeur sera là dans quelques minutes.

- Tu en es sûr ? Ça ne me dérange pas de te déposer.

- Non, ça va. J'ai déjà trop abusé de ton temps.

Je jette un coup d'œil à ma montre, c'est vrai qu'on n'a pas vu le temps passé. L'essentiel, c'est que je l'ai aidé du mieux que j'ai pu.

Je mets le contact après avoir attaché ma ceinture. Le vibreur de mon portable m'annonce un appel. En voyant le nom d'Isie sur l'écran, je décroche rapidement.

Conversation téléphonique

- Allô Amy,

- Oui Isie. Est-ce que tout va bien ?

- ... Euh... En fait... J'ai vraiment besoin de toi à l'agence, s'il te plaît, tu peux passer maintenant ?

- Bien sûr, je suis en chemin.

- D'accord, tout de suite.

La pauvre, elle doit être submergée. J'aurais peut-être dû décaler mon déjeuner. Je n'ose pas imaginer ce qui s'est passé pour qu'elle m'appelle à l'aide. D'habitude, elle sait gérer toute seule. Peut-être qu'elle a besoin de ma signature ou de mon approbation pour quelque chose.

Je prends le soin de garer ma voiture au parking avant de prendre l'ascenseur. Tout est si calme ici, c'est bizarre.

- Isie... Je suis là.

Aucune réponse. Je l'appelle une fois de plus, toujours pas de réponse. Elle est peut-être dans la réserve. Je vais l'attendre dans mon bureau. Quand je pousse la porte, j'ai l'impression de ne plus être dans le même bâtiment... Mon bureau a été remplacé ou totalement transformé en une roseraie. Stupéfaite, je reste sans voix. La bouche grande ouverte, je suis en train de regarder ces multitudes de bouquets de roses blanches géants ainsi que ces pétales étalés sur le sol et cette odeur qui m'enivre.

- Bonsoir, mademoiselle Oliphant... Votre agence est très bien décorée.

- Oliver ?

Ça me rappelle la première fois qu'il est venu ici. Oly se tient juste devant moi, habillé tout en noir, très beau comme d'habitude. Mais qu'est-ce qui se passe ici ? Où est passé Isie ?

- Mon amour, mais qu'est-ce que tu fais là ?

Oliver prend ma main dans la sienne en me regardant avec amour.

- Amy, avant toi, j'étais persuadé d'être un homme comblé. Je pensais n'avoir besoin de rien d'autre que de ma famille et de mon entreprise. Je croyais que c'était la définition même d'un homme libre, même étant envahi par la haine et la colère. Je pensais qu'utiliser les autres comme on l'avait fait avec moi était la seule façon pour moi d'oublier et d'avancer. Mais je me suis trompé. Au fond, je n'étais qu'un homme brisé. Et puis tu es arrivée dans ma vie et tu t'es fait une place dans mon cœur... Si je n'arrivais pas à te dire à quel point je t'aime dès le début, c'est parce que j'avais peur. Peur de ce sentiment qui m'a fait tant souffrir avant. J'ai peut-être déjà aimé une fois ou deux... Mais ce n'est en rien comparable a ce que je suis en train de vivre avec toi, mon amour... Je ne sais pas comment te le décrire, mais je sais que je ne veux pas que ça s'arrête. Je veux continuer de t'aimer encore plus à chaque seconde, mon cœur, parce que tu es mon paradis, mon petit ange...

Il s'agenouille devant moi en tenant une petite boîte noire sans me quitter des yeux.

- Alors, Amara Andrea Oliphant, veux-tu m'épouser ?

Pourquoi pleurer quand on est triste alors que l'on fait la même chose quand on est heureux ? J'ai posé cette question à mon père quand j'avais six ans, et la petite fille que j'étais à l'époque n'avait pas trop bien assimilé la réponse, une question d'équilibre émotionnel, m'a-t-il dit. Aujourd'hui encore, j'avoue n'avoir toujours pas compris. Oly est toujours dans la même position, attendant ma réponse qui a un peu trop tardé selon lui.

- Oui... Oui Oly, je veux t'épouser

Un diamant bleu. Cette pierre, qui brillait dans cette petite boîte il y a peu, orne à présent l'annulaire de ma main gauche. Il me prend dans ses bras et c'est alors qu'on entend un flot d'applaudissements. Ne me dis pas qu'ils sont là depuis le début... Nate, Kika, Alex, Isie, les parents d'Oly et ma mère. Ils nous félicitent alors qu'Oliver ouvre une bouteille de champagne.

- Ma petite fille, tu as tellement grandi. Félicitations ma belle. Dit ma mère en m'embrassant

- Merci maman... Il est où papa ?

- Tu ne croyais quand même pas que j'allais manquer les fiançailles de ma petite princesse. Dit mon père dans mon dos.

Je suis trop heureuse. Je serre notre étreinte. Tous ceux qui comptent pour moi sont juste là. Enfin, il manque ma grand-mère et ma sœur, mais, l'essentiel, c'est que mes parents sont là. Oliver les a tous rassemblés. Je me demande comment il a fait.

- Tu as très bien caché ton jeu hein.

- J'avais peur que tu la trouves à la maison, alors je l'ai cachée dans mon bureau.

- Et vous étiez tous au courant ?

- Désolée, bichette. Dit Kika... Mais Nate était le premier à être au courant.

- C'est pour ça que tu m'évitais ? Même pour ton gâteau préféré ?

- Désolé, ma coccinelle, mais je ne pouvais rien te dire.

- Excuse-moi, bébé. C'est moi qui leur ai demandé de rester discrets. Dit Oly.

J'espère que ce n'est pas un rêve. Oliver, qui exprime ces sentiments, la demande en mariage. J'espère vraiment que l'on n'avance pas trop vite...

- Normalement, je devrais rentrer demain dans la soirée, je vais devoir annuler, car je vais te préparer une fête de fiançailles d'enfer, ma bichette. Dit Kika.

- Euh, Kika, on aura tout le temps pour ça, ne t'en fais pas.

- Tu veux rire. On en parle depuis qu'on a douze ans.

- Elle n'a pas tort, ma coccinelle...

J'étais pourtant sûre qu'il serait le premier à se marier. De nous trois, c'était le premier à avoir prononcé le mot « mariage » et il en parle souvent...

- Future madame Hale

- Monsieur Hale,

Il m'aide avec la fermeture de ma robe tout en m'embrassant le cou. Ces frissons qui me parcourent le corps à chaque fois qu'il pose sa main sur moi me rappellent combien je l'aime. Je suis partagée entre la peur et l'excitation de devenir sa femme. On ne va pas se mentir, Oliver n'est pas l'homme le plus facile à vivre et nous connaissons tous son côté colérique. Mais il fait des efforts.Quand il entre en moi, j'ai à la fois chaud et froid.

- Pas toute suite bébé... Je veux que tu en profites.

Il ralentit la cadence. Même si je suis frustrée, j'ai aussi envie d'en profiter, alors je me laisse guider par mon fiancé...