OliverLa porte s'ouvre sur Audrel et je lui fais signe de s'asseoir. À sa façon de me regarder, je me dis bien que ce n'est pas une simple visite de courtoisie. Et j'ai raison, vu que mon père franchit la porte quelques secondes après. Audrel est un homme tenace et c'est bien ce qui lui a valu ce titre d'inspecteur.
- Papa, je ne savais pas que tu passais. Tout va bien ?
- Dis-lui, Audrel.
- Oliver, je t'avais demandé si tu avais vu Barbara récemment et tu m'avais répondu que non.
- Et alors ?
- Alors peux-tu m'expliquer ceci ?
Il me tend son portable dans lequel il y a une vidéo où on me voit rentrer dans la chambre de Barbara hier soir. Comment a-t-il fait pour m'identifier ? J'avais une casquette noire qui me couvrait pratiquement la moitié du visage.
- Je te conseille de bien réfléchir à ce que tu vas nous dire, Oliver. Dit mon père.
Je me sens comme un petit garçon face au ton accusateur de mon père. Pris au piège, je ne peux plus mentir, j'espère seulement que cela ne va pas causer du tort à Amy.
- Je croyais que c'était une agression. Je suis suspect maintenant ?
- Arrête de tourner autour du pot et explique-nous cette vidéo, Oliver.
- Tu n'es pas suspect, mais ce n'est qu'une question de temps... Parce qu'en plus de la vidéo, il y avait un chèque dans son sac qu'elle n'avait visiblement pas eu le temps d'encaisser.
- Je suppose que tu venais de le lui donner.
- Oui, elle m'avait appelé pour me dire qu'elle avait besoin de me parler. Elle avait l'air bizarre et quand je suis arrivé, elle était toute tremblante et on dirait qu'elle avait peur.
- C'est pour cela que tu lui as donné tout cet argent ? Est-ce qu'elle se droguait ?
- Je ne pense pas non. Elle n'en avait pas l'air, en tout cas.
- Je vais y aller. Je vous appelle s'il y a du nouveau. Entre temps, Oliver ne dit rien à la presse.
La presse Ils vont certainement chercher à ressasser le passé sans vergogne, quitte à chambouler ma vie et celle de ma fiancée au passage. Mon père se met face à la vitre, mine de réfléchir. Je me retrouve des mois en arrière.
- Papa...
- Oliver, te rends-tu compte de la situation dans laquelle tu t'es mise ? As-tu pensé à Amy, à l'entreprise ou même à ta mère ?
- Et nous revoilà...
- Non, Oliver, écoute-moi bien, tu as agi de manière irréfléchie et heureusement qu'Audrel a réussi à ne pas faire ébruiter cette affaire. Sinon, je n'imagine même pas ce que nos associés auraient pensé, ainsi que la presse... Bon sang, Oliver, tu as 27 ans et tu es fiancé. Tu ne peux plus te permettre d'agir comme bon te semble.
- Je pensais juste réparer le tort que j'avais causé il y a un an.
- Comment peux-tu vouloir réparer quoi que ce soit, Oliver ? Elle s'est servie de toi.
- Je suis au courant, papa, ce n'est pas la peine de me le rappeler à chaque seconde.
- Je le ferai à chaque fois qu'il sera nécessaire de le faire.
Le ton commence à monter, et ce n'est bon pour aucun de nous. Mon père est un homme direct et moi, cette partie de lui a souvent le don de m'énerver.
Une semaine plus tard
Les parents de Barbara ont récupéré son corps pour l'emmener en Caroline du Sud il y a quelques jours. Je ne les avais jamais rencontrés avant, Barbara ne parlait que très rarement d'eux. Ils n'étaient pas en bons termes.
J'ai dû passer voir ma mère plusieurs fois pour la rassurer que tout va bien, étant donné qu'elle était présente lors de la dernière visite d'Audrel à la villa. Papa a été obligé de lui en parler.
- Mon cœur... Tu vas où ?
- Je sors. Ça se voit, non ?
- Amy, s'il te plaît, arrête d'être comme ça ?
- D'être comment ?
- D'être aussi distante... Je ne le supporte plus.
- Ça, tu aurais dû y penser avant de me mentir pour te faufiler dans la chambre d'hôtel de cette fille.
- Amy, elle voulait de l'aide.
- Mais quelle âme charitable tu es, Oliver !
- Bébé...
- Ce n'est même pas ce qui me dérange, tu sais ? Tu peux faire ce que tu veux de ton argent, vois-tu ? Tout ce que je voulais, c'était un peu d'honnêteté.
- Mon amour...
- Ne m'attends pas ce soir.
D'accord, je l'ai cherché, et honnêtement, je ne sais pas comment m'en sortir maintenant.
Autant vous dire que j'ai passé une mauvaise nuit. Moi qui ne suis pas fan de café, je me retrouve dans la cuisine en train d'en préparer. Amy est rentrée à sept heures. Après m'avoir lancé un bonjour plus que fade, elle se dirige directement dans la salle de bain.
- Mon cœur, je nous ai préparé le petit-déjeuner.
- Merci, mais je n'ai pas le temps. Je mangerai un truc à l'agence.
- Amara, ça suffit là... Arrête de m'éviter, c'est assez dur comme ça.
- Je ne t'évite pas, Oliver, je suis pressée.
- S'il te plaît, parlons calmement.
- Ah, tu veux parler ?
- Amy,
- Et pourtant, quand je t'ai demandé si tu avais une quelconque chose à voir avec elle, tu m'as dit que non. Et après, j'apprends que tu lui as donné de l'argent et le pire, tu l'as vue dans mon dos. Alors excuse-moi si, par ta faute, je me fais harceler par des dizaines de journalistes...
- Je suis désolée, d'accord ? Je te promets que je ne voulais pas te mentir. Quand elle m'a appelé, elle avait l'air terrifiée.
- Et bien sûr, toi qui disais la détester, tu as accouru tel un chevalier servant...
- Mais ce n'est pas ça, Amy.
- Espèce de menteur.
- Bébé... Écoute-moi, on va tranquillement discuter de tout ça ce soir, d'accord ?
La journée passe très lentement. Je rentre à la maison vers 17 h. Quelques heures plus tard, nous dînons sur notre terrasse. Je lui explique tout ce qui s'est passé. S'il y a une chose que je déteste le plus, c'est lui faire de la peine, et s'il y a une chose qu'elle déteste le plus, c'est le mensonge...
L'affaire a été classée. Audrel a réussi à faire en sorte que mon nom ne soit pas associé à cette histoire. Du coup, rien n'a été mentionné au sujet des chèques et la vidéo a disparu.
La réunion de ce soir est terminée, je ne vais pas tarder à rentrer.
- ... Ça va toi ?
- Amy fait toujours la gueule.
- Tu vas devoir arrêter de lui mentir, Oly.
- Oui, tu as raison. Mais si je lui avais dit que j'allais la voir, elle ne serait pas d'accord.
- Si les rôles étaient inversés, tu aurais été d'accord pour qu'elle voie Cyril ? Ou même Kevin ?
- Je vais faire comme si tu ne m'avais pas posé cette question, Alex.
- He bien, tu vois ?
La laisser voir ces deux-là ? Même pas en rêve.
- Tu ne devineras jamais qui j'ai croisé hier.
- Qui est-ce ?
- Luke.
- L'italien ? Il n'était pas reparti au fin fond du Nevada, lui ?
- C'est ce que je me suis dit aussi, mais non. À ce qu'il parait, il est retourné chez lui en Italie. Ce type est vraiment culotté.
- Alex, penses-tu qu'il soit revenu pour de bon ?
- Je n'en sais rien.
- Il n'a pas intérêt à s'approcher de nous.
Pourquoi est-il revenu ? J'espère qu'il ne restera pas longtemps. Luke est un ancien pote et il a le don de s'attirer des ennuis ainsi que les gens qui l'entourent. Par sa faute, Alex a failli se retrouver en prison quand nous étions à l'université.
Amara
Je n'ai jamais été aussi fatigué qu'en ce moment. Oly essaye de m'aider, mais je ne peux pas passer outre ce qu'il a fait. Imaginer Oliver et Barbara dans cette chambre est au-dessus de mes forces, même s'il m'a dit qu'il ne s'est rien passé. Dernièrement, je ne crois plus trop ce qu'il dit.
- Bébé, je suis là... Amy, ça va ?
- Oui, je vais bien.
– Tu en es sûr ?
- Je t'ai dit que oui. Je dois y aller.
- He, regarde-moi, tu es magnifique, mon cœur... Je t'aime.
- Merci.
- Tu m'en veux encore, pas vrai ?
- Je vais être en retard. J'y vais.
Je suis juste venue me changer pour la cérémonie. Ce mariage est le dernier de ce mois, et je dépense plus d'énergie que tous ceux que j'ai organisés avant parce que ces clients sont pointilleux, le mot exact serait plutôt exigeant.
- Ça va, ma coccinelle ? Tu es toute pâle.
- Je ne dors pas beaucoup ces jours-ci, donc, je suppose que je suis juste un peu fatiguée.
- On en reparlera plus tard, d'accord ?
J'ai du mal à trouver le sommeil à cause de ce qui s'est passé.
- Amara, je te remercie. Dit Lucie.
- Franchement, merci beaucoup. Ajoute Mike.
- Je vous en prie...
Ils m'ont donné du fil à retordre, mais au final, mes efforts ont fini par payer. Après la danse de la mariée avec son père, je peux enfin faire une pause.
- Mademoiselle Oliphant,
- Monsieur Loukos,
- Puis-je vous inviter à danser ?
- Je ne peux pas, je suis en train de travailler... Excusez-moi.
Loukos Marcus, le père de la mariée, un vieux pervers qui aime les jeunes filles alors que sa femme semble être une bonne personne. Je déteste ce genre d'homme.
Après que tout soit terminé, Nate me ramène chez moi. Oliver est en train de dormir profondément. Il est tellement beau. Je me change avant de me blottir contre lui-même, si je suis encore fâchée, ce soir, j'ai besoin de la chaleur de son corps...
Les jours passent et je me sens de plus en plus fatiguée, même quand je ne fais rien.
- Tu n'as pas l'air bien, Andy. Tu n'aimes pas ton plat, tu n'y as presque pas touché.
- Ne t'en fais pas, je vais bien. Ton père a l'air très satisfait de ton travail ici.
- Oh, tu sais, je fais de mon mieux.
- Comment ont été ces deux mois à Cancun ?
- Très bien, mais je pense que je vais rester ici un moment avant de repartir définitivement là-bas.
Cyril aide beaucoup son père, lui et son frère aîné Mateo. Peut-être que ce déjeuner avec lui n'était pas une bonne idée, mais il s'est bien comporté. Cyril s'est toujours montré gentil avec moi, je m'en veux encore de lui avoir donné de faux espoirs.
- Merci Cyril de m'avoir déposé.
- Appelle-moi quand tu veux, d'accord, Andy ?
- D'accord.
Je monte me reposer quelques minutes. Le claquement de la porte d'entrée me fait sursauter.
- Je suis désolée si je vous ai réveillé, je passe juste récupérer des documents pour Monsieur.
- Georges, tu vas bien ?
- Juste un petit vertige, ne vous en faites pas.
- On va faire une chose, toi, tu vas te reposer et moi, je vais ramener ces documents à Oliver.
- Non, ça va aller. Ne vous dérangez pas pour moi, je vais bien.
- Non, ça ne me dérange pas du tout, au contraire, j'allais sortir apporter quelque chose à Nate. Va te reposer.
Malgré son vieil âge, Georges a beaucoup d'énergie, je ne l'ai jamais entendu se plaindre de fatigue. J'enfile ma veste avant de m'asseoir derrière le volant de ma voiture. J'appelle Nate pour lui demander de m'accompagner, vu que Lois ne rentrera pas avant seize heures.
Nous arrivons à l'entreprise. Mademoiselle Forbs est sûrement en pause.
- Vas-y, Amy, je te rejoins, je dois prendre cet appel.
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« Love Me Now... Hate Me Later » Tome 1 ( Terminée )
RomanceRésumé D'un point de vue extérieur, leur récit semblait être sorti directement d'un conte de fées. Tandis qu'elle pensait lui enseigner l'amour, lui, il l'apprenait à détester, et surtout à le détester lui-même. Est-il vraiment envisageable d'aimer...