~ Chapitre 16 ~

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Amara

Bonne nouvelle, je me suis bien réveillée ce matin, j'ai avalé un bon petit-déjeuner préparé par mon meilleur ami qui a dormi à la maison hier soir avant de quitter ma maison quelques minutes plus tard pour rejoindre son amoureux.

Notre soirée se déroule très bien. À noter qu'il ne pouvait pas en être autrement grâce à notre stratégie pour l'organisation pointilleuse de cet événement particulier. La salle est grandiose et surtout très jolie. Les donateurs sont très généreux et ça fait plaisir de voir qu'il existe encore des gens qui pensent aux plus démunis. J'ai fait un don au nom de l'agence et un autre à mon nom.

- Mademoiselle Oliphant, je tiens à vous remercier pour cette magnifique soirée. On voit très clairement que vous avez déployé tous vos efforts afin de refléter l'importance de l'art dans la culture haïtienne.

- Je vous en prie, Monsieur Jean-Louis, ses tableaux méritent d'être appréciés à leur juste valeur. Ce fut un honneur pour moi ainsi que pour toute mon équipe de travailler avec vous. Nous en avons appris pas mal de choses, merci à vous d'avoir fait appel à nous.

- Il y a tant de belles choses sur cette île qui attisent la curiosité et qui méritent de se laisser tenter. Un jour, toute la beauté de mon pays rejaillira et le monde entier connaîtra enfin l'existence de l'archipel des Antilles.

- Je le souhaite sincèrement, M. Jean-Louis.

- Je vous laisse continuer votre travail, Mlle Oliphant.

Isie m'avait dit que cet Haïtien est un patriote, un homme sensible qui aime son pays. L'entendre parler ainsi ne fait que le confirmer. À vrai dire, j'ai même regardé un de ses films et j'aime son jeu d'acteur. La tactique adoptée pour vendre les tableaux a été la meilleure selon moi, étant donné qu'ils ont tous été vendus ainsi que la majorité des accessoires.

- Amy, c'est génial, regarde le tableau...

- J'ai vu ça, les donateurs doivent vraiment apprécier la soirée.

- Je me suis offert cette magnifique sacoche, elle est belle, tu ne trouves pas ?

- Tu le portes très bien Isie... Remettons-nous au travail...

À la fin de la soirée, Nate me conduit à l'aéroport vers une heure du matin comme prévu. Malheureusement, il a du boulot dans son studio demain, il ne peut pas m'accompagner. Ça aurait été sympa. Je monte à bord et quelques minutes plus tard Luis, le pilote, m'annonce que nous allons décoller. J'accepte le verre proposé par l'hôtesse pour me détendre. Tout au long du vol qui a duré près de douze heures, je n'ai fait que lire des magazines et de me reposer un peu.

Après l'atterrissage, une voiture me conduit à destination. J'arrive devant cette magnifique maison toute excitée. Et là...

- Aaaaaaaaahhhhhh. Crie-t-elle avant de se jeter sur moi.

Nous faisons le cri de la surprise. Je suis trop contente de la voir, et surtout de revenir ici, dans cette ville si extraordinaire qu'est Paris.

- Bichette, quel bonheur de te voir !

- Je voulais te faire la surprise.

- C'est pour cela que tu n'as pas répondu à mon dernier message, hein...

Il n'est que 12 h. Je prends le temps de me rafraîchir un peu avant que ma meilleure amie ne m'entraîne avec elle dans un shooting photo coordonné par sa mère Angela. Son agence de mannequinat est l'une des meilleures et Angela est très réputée dans le milieu. Malika est sa plus grande fierté, elle le dit constamment. Parfois, elle se montre un peu dure avec elle, mais Kika ne s'en plaint pas trop, car sa mère a fait de nombreux sacrifices pour elle après que son père est parti. Malika ne parle pas très souvent de lui et tout ce qu'elle sait, c'est que son père est un lâche qui a profité de sa mère pour ensuite l'abandonner quand elle a eu besoin de lui. Les hommes infidèles, moi, ils me dégoûtent. Ça ne se fait pas de jouer avec les sentiments des autres. On ne devrait pas se sentir obligé de faire ce qui est juste. Dans une relation, il faut tout donner. De mon point de vue, celui ou celle qui se fait cocu n'est pas responsable de la lâcheté de l'autre ni de son manque de respect. Il ou elle n'a pas à culpabiliser. Ce n'est pas juste pour eux, mais à tous les coups, ce genre de situation doit se voir comme une résilience.

Nous arrivons à l'agence. Quand Angela me voit, elle me prend tout de suite dans ses bras. Je dois dire qu'elle est comme une deuxième mère qui, tout comme la première, a toujours voulu faire de moi un mannequin.

- Ma chérie, va te préparer, Alonso t'attend depuis deux bonnes minutes.

- D'accord, maman.

- Je t'attends ici, Kika, vas-y.

- Comment va ta mère, Amy ? Tu as pu la voir dernièrement ?

- Oui, il y a quelques semaines de cela. Elle est très occupée avec son travail.

- J'ai entendu dire que certaines agences se battent pour récupérer ses filles. Elle a toujours été très douée, ta maman. Je me souviens encore de notre époque.

Nos mères ont souvent été en compétition, mais malgré cela, elles ont su gérer leur amitié. Je suis assise à côté d'Angela, regardant Kika se faire photographier. Tous les vêtements qu'elle porte sont des créations de sa mère. Le photographe semble satisfait de son travail, après tout, ça lui vient tout naturellement, elle n'a pas besoin de forcer et chaque pose est juste parfaite, Kika est magnifique.

- J'ai une idée. Pourquoi ne pas la rejoindre, Amy ?

- Euh. Eh bien, je...

- Aller, ma belle. Ça fait longtemps que vous n'avez pas fait de shooting ensemble.

Elle a raison, notre dernier remonte à plus d'un an et c'était pour une marque de basket. Kika a vraiment insisté ce jour-là et on ne va pas se mentir, moi, j'adore les baskets.

- C'est d'accord.

- Très bien. Attends-moi.

Elle revient avec une robe ainsi qu'une paire de bottes pendant que les maquilleuses m'arrangent les cheveux et le visage.

- Alonso, on va les photographier toutes les deux.

- Oh, mon Dieu, ça va être trop génial. Crie Kika.

Je n'en doute pas une seconde. Notre complicité refait surface et nous avons l'air tout à fait naturel sur les photos. Et voilà comment j'atterris dans un shooting.

- Très bien les filles... Continuent comme ça... Voilà... Magnifique... J'adore vos sourires.

Après le shooting, Alonso nous montre quelques photos. Pendant qu'ils sont en train de choisir les photos, je m'éloigne un peu pour appeler mon petit ami...


Oliver

La dernière fois que je suis venu à Londres, ce n'était pas pour affaires et je n'étais pas seul. Même pendant ce moment-là, je n'avais rien vu venir. J'ai été tellement idiot. Je me suis fait avoir comme un con par cette horrible femme. Il m'arrive encore de me demander ce que je lui ai fait pour mériter une telle cruauté de sa part. Bien que je sais d'avance qu'aucune réponse ne saura me satisfaire.

Je ferme la porte de ma chambre avant de me débarrasser de ma veste. La réunion s'est bien passée et je n'en attendais pas moins. En sortant de la salle de bain, j'entends mon portable sonner un appel de ma petite amie. Le simple fait de voir son nom afficher sur l'écran me fait sourire.

Conversation téléphonique

- Coucou ma chérie.

- Salut toi. Ça va ?

- Maintenant que j'entends ta voix, ça va beaucoup mieux et toi, dis-moi comment tu vas ?

- Je vais bien. Et ta réunion ?

- Ma réunion s'est bien passée, ma chérie.

- Ah, mais c'est bien. Tu es à l'hôtel là ?

- Oui, je viens de rentrer. Toi, je suppose que tu es déjà rentrée à la maison ?

- Je vois que tu n'as pas encore lu mes messages.

- Excuse-moi, ma belle, j'ai été pas mal occupé ces dernières heures.

- Ne t'en fais pas, je comprends parfaitement.

- Tu dois être exténuée après la soirée d'hier.

- En fait, j'ai décidé de faire une petite surprise à Kika.

- Attends ! Tu veux dire que tu es à Paris là ?

- Hum...

Je suis surpris de savoir qu'elle est à Paris alors qu'elle devait être chez elle en train de se reposer. Nous discutons un moment, puis je décide de descendre au bar prendre un verre. En lisant ces messages, je vois bien qu'elle a essayé de me joindre avant son départ. On ne va pas en faire des tonnes.

Il y a quelques semaines, ça ne m'aurait pas déplu de voir l'effet que je fais à ces dames qui se croient discrètes en chuchotant quand je passe à côté d'elles, tout comme celles qui me sourient bêtement, mais là, je ne suis pas du tout intéressé.

Assis au bar, j'envoie un petit message à Amara. Sa réponse ne se fait pas attendre. Ça me fait plaisir qu'elle soit de plus en plus ouverte. Je veux dire qu'au début de notre relation, elle était plutôt timide, toujours à nicher sa tête dans mon cou. Mais depuis ce soir-là, je ne sais pas si c'est parce qu'elle est devenue une vraie femme dans le bon sens du terme ou tout simplement parce qu'elle se sent plus en confiance, mais Amy est moins timide. Nous échangeons des messages sexy alors qu'elle est en train de déjeuner avec Malika ainsi que sa mère.

- Oliver... Mais quelle belle surprise !

Je lève la tête de mon portable pour faire face à mon ex, Lorraine Paige. Elle me fait la bise avant de prendre la place à côté de moi.

- Comment vas-tu, Lorraine ?

- Ça va. Tout va merveille. Ça fait quoi ? Deux ans ?

- À peu près...

- Mais qu'est-ce que tu fais à Londres ?

- Oh, tu sais, les affaires.

- Tu es toujours aussi sexy, en tout cas.

Je me rappelle encore de la dernière fois qu'on s'est vus à Los Angeles. Lorraine est une fille qui a des idées plutôt farfelues. Une fois, elle a fait exprès de bloquer l'ascenseur juste parce qu'elle ne pouvait plus attendre qu'on arrive dans la chambre. Je l'ai prise contre les portes de l'ascenseur et elle a même joui plusieurs fois des suites. Une autre fois, je l'ai accompagné à une soirée organisée par une amie à elle. J'étais assis dans le canapé alors que les autres dansaient. Elle a soulevé sa jupe miniature et s'est assise sur moi. Elle ne portait pas de culotte et a commencé à bouger ses hanches pour me chauffer. Ne pouvant plus tenir, je l'ai amené dans une chambre et on a baissé comme des sauvages.

He oui, j'en ai fait des choses. Avec elles, je savais d'avance que ce n'était que pour le plaisir. Mais avec Amara, je ne sais pas où on en est, et je nage dans l'inconnu.

- Tu m'offres un verre ?

- Hum. Bien sûr. Qu'est-ce que tu prends ?

- La même chose que toi.

Je demande au barman de lui apporter la même chose et de la mettre sur la note de ma chambre.

- Tu t'en vas ? Je pensais que nous pouvions boire tous les deux. Comme au bon vieux temps

- Excuse-moi, Lorraine, mais j'ai eu une journée assez chargée. J'ai besoin de me reposer.

- Ah ! Je vois.

Je remonte dans la chambre pour me reposer. Demain, j'ai une autre réunion, ensuite, je dois visiter un chantier. Après, je serai de retour chez moi auprès de ma petite amie. Allongé dans mon lit, je lis encore les messages d'Amy et sans m'en rendre compte, je me suis mis à bander. J'essaie de l'appeler, mais je tombe directement sur sa messagerie, alors je dépose mon téléphone.

On frappe à la porte, il est tard et je n'ai rien commandé. Je vais ouvrir et je suis surpris de tomber sur Lorraine avec une bouteille de champagne et deux verres.

- Salut toi... Tu veux de la compagnie ?

- Lorraine...

Elle ne me laisse même pas le temps de répondre, qu'elle me pousse à l'intérieur et se jette sur moi...

« Love Me Now... Hate Me Later » Tome 1 ( Terminée )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant