~ Chapitre 22 ~

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Oliver

Cette réunion a intérêt à être intéressante. Ça n'a pas été facile de me séparer de ma petite amie de si tôt. D'autant plus que je n'avais pas prévu de travailler avant neuf heures trente aujourd'hui. L'appel de mademoiselle Forbs m'a sorti de mon doux sommeil aux environs de six heures trente pour me prévenir. Et comme par hasard, je ne peux pas décaler.

J'arrive vers les huit heures, Mademoiselle Forbs m'apporte un café ainsi que quelques documents. C'est une jeune femme de 24 ans, très respectueuse. Au début, j'étais réticent, je ne voulais pas engager une fille comme assistante, vous savez tous les problèmes qu'elles peuvent nous attirer, mais j'ai suivi les conseils d'Alex et je l'ai embauché. Je ne peux témoigner que de bons résultats sur son travail. En plus d'un CV en béton, elle est aussi très assidue dans son travail. Je l'appelle toujours par son nom de famille, le professionnalisme est très important pour moi.

- M. Hale, ils sont tous là.

- Très bien, allons-y.

J'arrive dans la salle, chacun est assis à sa place. Je prends place à l'autre bout de la table comme d'habitude.

- Bonjour à tous, nous pouvons commencer.

Monsieur Boris, l'un de nos actionnaires qui est aussi un grand avocat, est le premier à prendre la parole tout juste après moi pour débuter la réunion, vu que c'est lui qui a demandé à convoquer tout le monde dans l'immédiat. Alors qu'il parle des différents contrats que l'on a signés ces dernières semaines, il nous incite à les suivre via le document reliure très bien présentée posé devant chaque personne présente. En suivant ces dires et en les analysant, je constate que tout concorde.

- Boris, nous avons compris, mais ce que nous aimerions savoir, c'est la raison de cette réunion. Dit Chester.

- Monsieur Chester, si je vous ai demandé de venir, c'est pour vous faire part d'une décision que j'ai prise. Étant aussi âgé, je ne peux plus continuer à m'occuper de cette partie de l'entreprise, de ce fait, je vais passer la main à quelqu'un de confiance et qui est tout aussi qualifié. Monsieur Melvin vient de New York...

À ce moment, je lève la tête pour croiser le regard de cet homme que je n'avais pas encore vu jusque-là. Alors comme ça, il est avocat. Je ne cache pas que je suis surpris de le voir ici. Boris a raison, il commence à se faire vieux, mais mon père a toujours eu confiance en lui, et moi aussi. Il a toujours fait un travail irréprochable. Maintenant, il nous demande de travailler avec un étranger qui tout au plus était avec moi dans ce club hier soir. Nos regards se croisent finalement et il me fait un petit signe de tête auquel je ne réponds pas, bien sûr. J'ai pour habitude de rester sérieux et professionnel lors des réunions.

- Monsieur Boris, vous êtes conscient de ce que vous nous demandez de faire là ?

- Monsieur Hale, je suis bien conscient. Mais croyez-moi, il n'y a pas de meilleurs candidats pour ce poste que Melvin.

- Pouvons-nous savoir sur quoi vous vous basez pour avancer de tel propos ? Demande Chester

- J'étais à l'université avec la mère de monsieur Melvin, et lui, je le connais depuis qu'il est tout gamin. Je sais qu'il a un bon parcours. Ce n'est pas une décision que j'ai prise sur un coup de tête, je vous demande donc de vous fier à mon jugement.

- Vous connaissez les procédures de recrutement, la décision finale ne dépend pas de nous.

- Je le sais bien, Monsieur Hale...

Nous devons réunir le conseil pour la décision finale, mais la plupart des actionnaires ne semblent pas avoir des idées contradictoires, alors j'ai déjà ma petite idée sur le verdict. À la fin de la réunion, chacun retourne à son poste.

Je souffle avant de m'asseoir sur ma chaise. Mes pensées vont vers cet homme, Kevin Melvin. Je me demande comment lui et Amy se sont connus. Je devrais attendre de rentrer ce soir pour poser la question à Amy. Je n'arrive pas à m'effacer de la tête ce sourire sur ses lèvres quand elle la regardait hier soir. Pourquoi ne m'a-t-elle jamais parlé d'elle ? Amy n'est pas du genre à cacher ses amis, il y a quelque chose qui me met mal à l'aise avec cet homme.

J'attrape mon portable pour répondre au texto d'Amy. Je ne vais pas lui dire tout de suite pour son ami, enfin, si je peux l'appeler ainsi. Je ne crois pas qu'elle était au courant de la raison de sa présence dans notre ville, à savoir occuper une place dans mon entreprise. Et puis nous avons des sujets beaucoup plus intéressants à discuter.

À l'heure du déjeuner, j'invite mon meilleur ami à me rejoindre dans mon bureau. Mon assistante me prévient que notre déjeuner sera bientôt là. Depuis son arrivée, Alex a un sourire niais qui ne s'efface pas de son visage. J'avais remarqué que depuis sa rencontre avec Malika, il souriait plus souvent, et maintenant qu'ils sortent ensemble, il doit être très heureux, en tout cas, je l'espère, parce qu'Alex mérite d'être avec une femme qui reconnaît sa valeur et qui l'apprécie pour la personne qu'il est. C'est un homme simple qui a juste besoin qu'on le respecte.

- Bon, tu vas arrêter, oui.

- Quoi ?

- Avec ce sourire, t'as l'air con

- Non, mon pote, ce sourire, comme tu dis, il exprime mon état d'esprit à l'heure actuelle.

- Ah oui !

- Eh oui, je suis amoureux, mon pote.

- Amoureux, il dit ? Non, mais tu n'as pas l'impression d'exagérer un peu là ? D'accord, elle te plaît, je l'ai su bien avant toi, mais de là à me parler d'amour franchement, Alex.

- Roh, et si tu me disais pourquoi t'es aussi casse-couilles aujourd'hui ?

Pas le choix, Alex est mon confident, mon meilleur ami, alors je ne me gêne pas pour vider mon sac et lui faire part de ce qui me tracasse. Il avait un rendez-vous, du coup, il ne pouvait pas être présent à la réunion. Je ne sais pas si c'est mon côté jaloux, mais je pense même que ça ne me déplairait pas si le conseil ne délibérait pas en la faveur de Melvin, bien que ce serait dommage pour Boris, car cela semble lui tenir à cœur.

- Peut-être que tu le juges un peu trop vite. Oly

- Non, il n'y a pas moyen.

- Tu dis ça juste parce qu'Amy ne t'a pas parlé de lui avant hier soir.

- Ce qui est encore plus suspect.

- Mais arrête avec ça, Oly. Je ne vois rien de suspect là-dedans. Amy ne connaît pas toutes tes amies et elle n'en a jamais fait mention.

- Alex, tu sais bien que moi, je n'ai pas beaucoup d'amies de sexe féminin.

- Nous savons bien pourquoi, hein.

- Ce n'est pas le sujet, Alex. Moi, je te dis que ce type va vouloir se rapprocher d'elle, pourquoi tu ne me crois pas ?

- Laisse tomber... Sinon, tu as réglé le problème avec Erine ?

- Oui, je suis passé à son hôtel hier.

- Attends ! Tu as fait quoi ?

- Je devais la voir.

- Oliver, tu as fait ça le jour de l'anniversaire de ta copine...

- Bien sûr que non. Il ne s'est rien passé.

- T'es allé faire quoi, dis-moi ?

- Je devais lui parler. Figure-toi que cette idiote pense pouvoir me faire du chantage.

- Tu vois, je te l'ai dit qu'elle te causerait des problèmes, cette fille.

- J'ai remarqué qu'Erine déteste énormément sa sœur.

- Elle n'hésitera pas à lui dire pour vous deux...

- Elle n'ira pas aussi loin.

- Moi, je pense toujours que tu devrais peut-être dire la vérité à Amy, elle comprendra.

- Je ne sais pas... Tu sais ce qui est bizarre ? C'est que la grand-mère d'Amy l'appelle par son deuxième prénom, Andrea.

- Et alors ?

- Ce qui me semble encore plus bizarre, c'est qu'elle parle d'Erine comme de la demi-sœur d'Amy.

- Oly, toi-même, tu dis qu'elle a pris le père d'Amara pour son frère. C'est juste que dans sa tête tout se mélange.

- Hum

- Tu sais ce qui se passe quand quelqu'un souffre d'Alzheimer ?

- Tu vas me le dire alors, je t'écoute.

- C'est le cerveau qui est touché ou plutôt la partie contrôlant la mémoire. La maladie détruit la mémoire et les fonctions mentales importantes.

- Dis-donc, toi, t'as fait médecine ou quoi ?

- J'y ai pensé oui, mais j'ai eu ma bourse et puis, tu connais la suite.

Tout va très bien entre nous, je n'ai pas envie de tout gâcher à cause de quelques parties de jambes en l'air que j'ai eues avec sa sœur alors que nous n'étions même pas encore ensemble, d'autant plus que j'ignorais leur lien de parenté à ce moment-là. C'est vrai que j'avais déjà des vues sur Amy, mais elle me paraissait inaccessible, et même. Étais-je censé savoir qu'elles sont sœurs rien qu'à l'entente de son prénom ou simplement en la regardant dans les yeux ? D'accord, en réalité, quand je suis allé la voir dans sa chambre d'hôtel pour qu'elle ne se mêle pas de ma relation avec Amy, nous avons failli y remédier. Enfin, Erine m'a aguichée et elle croyait très certainement m'avoir dans son lit à nouveau. Elle s'est mise en colère quand je lui ai dit qu'elle ne m'intéressait plus.

Alex a peut-être raison, mais après ce que j'ai dit à Erine, je ne crois pas qu'elle dira quoi que ce soit à sa sœur. Si elle tient tant à éloigner Amy de moi, ce n'est pas parce qu'elle veut la protéger. Je l'ai vue dans son regard ainsi que dans sa façon de parler de sa petite sœur. En réalité, c'est son côté, je m'en fou du reste du monde, qui m'a un peu attiré quand je l'ai rencontré à Milan. Je me demande encore comment quelqu'un peut en vouloir à cette belle personne qu'est Amy ? C'est un bout de paradis, cette fille. Mon bout de paradis.

En rentrant chez moi, je retrouve ma petite amie dans ma cuisine en compagnie de Georges. Quand elle me voit, elle me fait son sourire angélique.

- Mon amour, goûte-moi ça et dis-moi ce que tu en penses.

Elle apporte une cuillère de sa sauce mijotant au four dans ma bouche. Je ferme les yeux pour savourer ce délice. Je reconnais bien là une recette de Georges. Il m'a appris à préparer plusieurs plats, et je suppose que c'est ce qu'il est en train de faire avec Amy. J'ai parlé de ces talents de cuisinière à Georges. Côté organisatrice et petite amie, Amy est la meilleure, mais côté cuisine, je ne peux pas en dire autant et ce n'est pas une critique. Sa cuisine n'est pas mauvaise, mais je suis bien meilleur cuisinier. Ça tombe bien, car moi, j'adore lui préparer des petits plats. Et en passant, je comprends mieux pourquoi Nate le faisait si souvent. À présent, c'est à moi de le faire. Désolé mon pote.

Amy est ma première petite amie ayant réussi à attendrir le cœur de Georges et à gagner sa confiance. Leur complicité m'exulte de bonheur. Ce n'est pas que j'ai besoin de l'approbation de Georges pour sortir avec une fille, mais il est comme un deuxième père pour moi, son avis compte aussi.

Après m'être douché et changé. Je rejoins Georges et Amy sur la terrasse. Georges dîne avec nous ce soir, c'est notre invité. Nous nous asseyons autour de la table pour dîner dans une bonne ambiance.

Allongé dans le lit, regardant Amy se mettre de la crème. Un sourire niais déforme mes lèvres au moment où elle vient se coller contre moi. J'ouvre mes bras, l'invitant à s'y réfugier.

- Aller, viens, mon cœur.

Amy lève la tête pour m'embrasser, puis l'instant d'après, je la fais pivoter de façon à ce qu'elle soit complètement sur moi. Ses doigts dans mes cheveux, elle m'embrasse tendrement. Mes mains prennent place sur ses fesses, je les remonte lentement vers ses hanches au rythme de son déhanchement.

- Tu m'as manqué ce matin.

- J'ai dû partir tôt à cause d'une réunion de dernière minute.

- Ah oui !

- Hum. En parlant de ça, tu savais que ton ami Kevin allait travailler dans mon entreprise ? Enfin, pour ça, il faudra d'abord attendre la décision du Conseil.

- Hum. Il me l'a dit cet après-midi.

- Ah ouais ? Parce que vous vous êtes vu aujourd'hui ?

- Euh... Oui. On a déjeuné ensemble ce midi.

- Pardon ? Vous avez fait quoi ? Dis-je en l'arrêtant alors qu'elle était sur le point de m'embrasser.

- Mon amour, ce n'était qu'un simple déjeuner.

- Maintenant que je m'en souviens, tu ne m'as pas dit d'où tu le connais, ce Kevin. Est-ce un ami de la Fac ? Un ancien client de ton agence ? Vas-y, dis-moi.

- Oliver, pourquoi cet interrogatoire si soudain ?

- Un interrogatoire ? Je veux juste en savoir plus sur votre amitié, c'est tout.

- Ce n'est pas un ami de la fac ni même un client de mon agence, notre amitié est toute récente en fait.

- Tu l'as rencontré tout récemment et tu dis que c'est ton ami ? Sois plus précise, Amara, tu veux ?

- C'est moi ou cette conversation est de plus en plus bizarre ?

- Tout ce que tu as à faire, c'est de me parler de votre amitié récente, Amara.

- On s'est rencontré lors de mon voyage à Paris, on a discuté et on est devenu amis, Oliver...

- Attends ! Amy, tu veux dire que...

- Mon amour, je t'en prie. Il n'y aucune raison d'en faire toute une histoire.

Amy reprend la position de tout à l'heure, mon visage entre ses mains, elle me fixe du regard, me suppliant d'arrêter. J'espère sincèrement que ce n'est pas ce que je crois, parce que je n'ai pas très envie de perdre ma confiance en elle.

- Mon chéri, aller...

Elle passe mes mains chacune d'un côté de son visage en posant les siennes également.

- Oly, décide-toi. Tu préfères continuer à embrasser ta petite amie ou parler de ton futur employé qui n'est rien d'autre qu'un ami ?

Elle a raison, je ne vais pas en faire tout un plat, pour le moment, alors que j'ai une fille sexy allongée sur mon torse. Je me lève pour lui capturer les lèvres...

« Love Me Now... Hate Me Later » Tome 1 ( Terminée )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant