~ Chapitre 27 ~

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Amara

Je suis assise dans le salon en compagnie de Georges. Cet homme est tellement sympathique et surtout très dynamique pour son âge. Je ne sais pas comment je me sentirais s'il ne m'appréciait pas, parce que d'après ce que j'ai vu, lui et Oliver partagent un lien assez puissant. Georges est toujours prêt à m'aider. Je ne cherche pas à savoir s'il le fait pour moi ou bien alors au nom de cette affection qu'il a pour Oliver. Dans les deux cas, ça me fait plaisir que l'homme que j'aime ait grandi aux côtés d'un homme aussi formidable que Georges.

On dit que rien ne peut égaler l'amour que les parents portent à leurs enfants, ayant moi-même grandi aux côtés des miens, je ne peux que le confirmer. Cependant, ce n'est pas seulement valable pour les parents biologiques. Georges en est l'exemple clair.

- J'ai finalement réduit la liste à trois.

- Seulement trois ?

- À mon avis, il n'y a que ces trois maisons qui correspondent à vos critères à tous les deux. Croyez-moi quand je vous dis que ça n'a pas été facile. Elles sont très bien positionnées par rapport à l'entreprise ainsi qu'à l'agence, bien entendu.

- Georges, je te remercie, mais tu sais que tu n'étais pas obligé...

- Ne dites pas de bêtises, je vous apprécie énormément, mademoiselle Oliphant, et ça me fait plaisir de vous aider.

- Merci encore Georges... Elles sont très belles. Dis-je en regardant les photos.

- Maintenant, vous devez vous mettre d'accord avec monsieur pour la visite.

- D'accord, je lui en parlerai.

- Je vous laisse travailler. Si je peux faire autre chose pour vous, aidez-moi, n'hésitez surtout pas.

Oliver a de la chance d'avoir quelqu'un comme Georges à ses côtés. C'est un homme bien qui veut toujours aider. Il m'a raconté que lorsqu'il était petit, Georges avait l'habitude de prendre sa défense. Il a toujours été à ses côtés. Georges est pour la famille Hale ce qu'est Leny pour ma famille à moi. Certaines personnes ne réalisent pas la chance qu'elles ont d'avoir des gens de confiance à leurs côtés. Ce qui n'a jamais été mon cas. Je ne peux pas en dire autant pour ma sœur. Depuis, petite Joe a l'habitude de mal parler aux employés de maison, et même si je ne vis plus à la maison, je sais que ça n'a pas changé.

J'envoie un texto à Oly au sujet de la visite. Je vais me sentir toute bizarre de quitter ma maison. D'ailleurs, je ne sais pas encore ce que je vais en faire. Mais d'un côté, je suis excitée à l'idée que l'on vive ensemble dans la même maison, Oly et moi...

Ma mère est en Belgique, sûrement avec ces nouvelles recrues. Selon elle, ces jeunes filles ont pas mal d'atouts, il faut juste les montrer comment les exploiter et c'est justement ce qu'elle fait. Et je peux dire avec certitude qu'elle aime son travail. Elle m'a envoyé plusieurs photos d'elles. Ce sont de magnifiques jeunes filles. Elles doivent avoir entre quinze ou seize ans et ma mère croit en elles. Ce sont des filles défavorisées qui rêvent de faire ce travail. Elles ont évidemment du potentiel, mais pas les moyens de se faire remarquer. L'équipe de ma mère a pour mission de les trouver. Parfois dans les supermarchés ou encore dans les rues, et ceci dans différents pays. Son travail à elle est de les former, de les transformer en mannequins. Elle reçoit un nouveau groupe tous les deux à trois mois après le départ du précédent. Ce travail n'est pas de tout repos, car elle voyage beaucoup. Mais au final, le résultat est remarquable...


Oliver

Je n'aurais pas pensé que ses visites seraient aussi ennuyeuses. Je vous jure même, les rencontres avec Calixte sont plus captivantes.

Enfin, nous visitons la dernière maison et j'espère de tout cœur qu'Amy partage mon avis. C'est sûr qu'elle n'en aime aucune. Qu'est-ce qui lui a pris à Georges, franchement ? Ces maisons sont magnifiques et grandes, mais je ne vois pas en quoi elles nous correspondent, Amy et moi...

- Voilà. Dit l'agent immobilier après son long discours.

- Tu en dis quoi, Mon amour ? Me demande Amy, alors qu'elle balaie la pièce d'un regard.

Qu'est-ce que je suis censé lui répondre, moi ? C'est précisément dans ces moments-là que je préfère être honnête. Je n'aime pas la maison, la visite était autant ennuyeuse que les précédentes. Je vois bien qu'Amy fait des efforts, mais ses yeux ne brillent toujours pas. Ce sera notre chez nous après tout. Qu'est-ce qu'un chez-soi si à chaque fois qu'on s'y trouve, on a la sensation qu'il nous manque quelque chose ?

- Elle est très jolie, mon cœur. Je lui réponds simplement.

Elle réfléchit un moment avant de se retourner vers l'agent immobilier...

- On va prendre le temps d'en parler tous les deux et ensuite, on vous rappelle...

- Aucun problème.

Je souris en écoutant cette excuse bidon qu'elle vient de sortir à cet homme qui n'a pas arrêté de sourire durant toute la visite. Nous rentrons chez moi. Amy n'est pas très bavarde et ça m'inquiète.

- Comment ça s'est passé ? Demande Georges.

- Ça a été... Enfin, je crois. Dit-elle.

- J'étais pourtant persuadé que l'une des trois allait forcément vous plaire... Veuillez m'excuser...

- Ça va aller, Georges, ne vous en faites pas.

Il s'excuse avant de se retirer. Je pose mon verre pour prendre la main d'Amy dans la mienne. Elle a l'air très préoccupée.

- Bébé, qu'est-ce que tu as ?

- Oly... Ces maisons sont magnifiques, les bâtiments, les chambres, tout et tout. Elles seraient parfaites pour n'importe qui, mais...

- Mais pas pour nous. J'ai pensé la même chose, mon cœur.

- Et si on ne trouve pas notre chez nous, Oly ?

- Bien sûr qu'on va la trouver chez nous, ma chérie.

L'Amara que je connais est une femme confiante, donc la voir douter pour une maison est un peu nouveau. Il est vrai qu'aucune des maisons ne nous correspond, mais cela ne veut pas dire que l'on ne trouvera pas notre petit nid d'amour.

- Vous savez, certaines fois, on se casse la tête à chercher ailleurs ce qui se trouve juste sous nos yeux. Dit Georges en apportant un verre de vin à Amy.

- Qu'est-ce que tu veux dire par sous nos yeux, Georges ? Demande Amy.

Mais oui, il a peut-être raison. Pourquoi est-ce qu'on cherche une nouvelle maison alors que la mienne est parfaite ? Celle d'Amy pourrait convenir également, sauf qu'elle est plus petite que la mienne. Je ne veux surtout pas qu'elle l'interprète mal, mais maintenant que Georges le dit, je trouve que c'est une brillante idée.

- Mais oui, tu as parfaitement raison.

- Comment ça ? Attendez, de quoi parlez-vous ?

- Mon amour ce que Georges essaie de nous expliquer, c'est que si on n'a aimé aucune des maisons qu'on a visitées, c'est précisément parce qu'on a déjà celle qu'il nous faut... Je veux dire, tu adores cette maison et moi aussi. Et...

- Oly, tu n'es pas sérieux, n'est-ce pas ? Dis-moi que tu n'es pas en train de me proposer cela.

- Excusez-moi. Dit Georges, avant de se retirer à nouveau.

- Bébé réfléchis bien...

- Elles n'étaient que trois en même temps, on n'a qu'à en chercher d'autres, Oly...

- Tu as raison, mais si Georges les a sectionnées, c'est parce qu'elles étaient les seules à en valoir la peine.

- Et pourquoi moi, j'abandonnerais ma maison et pas toi ? Je veux dire, toi aussi, tu pourrais emménager chez moi.

- Ce n'est pas la question, Bébé. Ici, tu t'es toujours sentie chez toi, dès la première fois, je l'ai vu. Je sais que tu adores ta maison, mais la mienne est plus grande et nous y vivons pratiquement déjà.

- N'exagère pas, Oliver, nous passons autant de temps chez moi que chez toi...

- Amy, réfléchis bien mon cœur...

- Non, Oliver, on s'était mis d'accord pour trouver une autre maison.

- Dis-moi, Amara, c'est quoi le vrai problème ?

- Tu me demandes de quitter ma maison pour emménager dans la tienne.

- Non, il a forcément autre chose. Qu'est-ce qui te dérange autant ?

- Tu as raison, oui, j'aime cette maison...

- Alors pourquoi tu refuses de...

- Justement, Oliver, cette maison est la tienne.

- Amy, ne le prends pas comme ça, s'il te plaît... Tu n'en seras pas moins indépendant, bébé, je te le promets.

- Et dis-moi, combien de femmes ont déjà emménagé dans cette maison, hein ?

- Alors, c'est donc ça le problème ?

- Oliver, je veux juste que tu comprennes que... Enfin, ce que j'essaie de t'expliquer, c'est que si nous devons vivre ensemble, ce sera dans notre chez nous, pas dans une maison dans laquelle tu as emmené une ribambelle de plans cul. Cette maison est connue de toutes les filles de Los Angeles...

- Amara ne parle pas de ce que tu ne connais pas, d'accord ? C'est un cadeau de mes parents. Je la considère comme mon repère. Et même si tu crois le contraire, je n'ai jamais ramené aucun de mes plans culs comme tu dis, tu m'entends ? Aucune.

- Ah oui ? Et tu penses que je vais te croire, n'est-ce pas ?

- Merde, mais pourquoi est-ce qu'on parle de cela, Amy...

- Ou bien peut-être que tu as raison, après tout, les hôtels sont là pour ça, non ?

- Oui, c'est ça, c'est exactement ce que tu dis, Amara... Alors quoi ? Maintenant, tu vas te mettre à me juger sur mon passé toi aussi, c'est ça ?

- Oly...

- Non, je ne t'écouterai pas. J'en ai déjà entendu, je crois.

- Mais...

- Juste une dernière chose. Amara Oliphant, Je n'ai jamais dit que j'étais un saint, mais ce n'est pas une raison pour me le rappeler à chaque fois.

Je monte dans la chambre pour me changer, la laissant dans le salon. Pourquoi ce qu'elle pense de moi compte autant à mes yeux ? Pourquoi est-ce que tout doit être si différent avec elle ?

Amy m'a vraiment mis en colère quand elle a parlé de mes ex qui auraient selon elle emménagé chez moi. À croire qu'elle ne me connaît pas du tout, et ça me blesse.

Je l'entends entrer dans la chambre, mais je ne me retourne pas. Je ne veux pas croiser son regard. Silencieusement, elle attend que j'enfile mon T-shirt. Puis elle avance vers moi pour m'enlacer. Même si je suis légèrement fâché contre elle, je n'ai pas envie de refouler mon envie de la serrer dans mes bras. Elle me fait vraiment tourner en bourrique, cette femme, ce n'est pas croyable.

- Mon amour, ce n'était pas pour te vexer...

- Ah oui ! Et c'était dans quel objectif, dis-moi.

- Oly, tu sais que jamais je ne te jurerais sur ce qui s'est passé dans ta vie avant de m'avoir rencontré, mais parfois... Quand je pense au nombre de femmes avec lesquelles tu as été avant moi, je ne peux pas m'empêcher d'être jalouse.

- Amy,

- Je suis désolée.

- Ça va, j'ai compris. Je m'excuse si je t'ai donné l'impression de te forcer la main. On n'est pas obligé de rester ici, on va poursuivre les recherches. On finira bien par en trouver une qui nous correspond à tous les deux.

- Je sais que tu as raison, même si je ne voulais pas l'admettre tout à l'heure quand tu as dit que cette maison était ton repère. C'est ton espace à toi, et on a déjà partagé beaucoup de choses dans cette maison, toi et moi. Attends-toi juste à ce que nous ayons de nouveaux souvenirs et...

- Tu veux dire que tu acceptes ?

- Attention, hein, je vais tout rédécorer, tu es prévenu. Et pas question que tu sois le seul à t'en occuper. Je participerai à tout...

Je l'embrasse pour la faire taire. Je n'ai besoin de rien de plus.

- Tout ce que tu veux, mon amour. Change tout ce que tu veux, mon ange.

Mais oui. Pourquoi n'y ai-je pas pensé ? Amy a toujours été une « miss indépendante » et moi, sans le vouloir, je lui ai donné l'impression qu'elle allait être une femme entretenue. J'ai emménagé ici quand j'avais vingt ans. Je suis parti l'année dernière pour habiter dans un appartement plus près de l'entreprise et pour d'autres raisons, mais ce n'est pas le sujet. Je suis prêt à faire des compromis pour que ça marche avec Amy.

Je la dépose chez elle quelques minutes plus tard. En rentrant, je retrouve Georges à l'entrée.

- Vous avez besoin de quelque chose, Monsieur ?

- Dis-moi, George, as-tu vraiment pris le temps d'analyser ces maisons ?

- Pas tout à fait, non. J'avais déjà une idée sur celle qui serait vraiment parfaite pour vous. Il fallait juste que l'idée vienne de vous.

- Bien joué...

Je vous l'ai dit, Georges n'est pas qu'un simple majordome. Cet homme est un vrai Sherlock...

« Love Me Now... Hate Me Later » Tome 1 ( Terminée )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant