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J’avais aimé. Adoré ce sexe passionné, affamé et tellement empreint de douceur à la fois. Ce n’était pas moi et pourtant, je ne m’étais jamais sentie aussi en phase avec moi-même. Je pensais que l’après serait embarrassant, nous laissant dans un moment de flou et de gêne que l’on rencontre souvent lors d’une première expérience. Mais je ne ressentais rien de tout cela. Simplement une profonde sérénité, un calme intérieur après la tempête que Raphaël et moi venions de traverser. Nous avions été engloutis par le plaisir, par cette attirance mutuelle qui existait, et ce peut-être bien depuis le premier jour. Elle nous avait submergé, fait dériver très loin des réalités, nous coupant de tout, sauf de nous-mêmes.

Il se redressa et je l’entendis se diriger vers la cuisine puis revenir vers moi, me sortant ainsi de ma bulle. Toujours allongée, dans une position loin de me mettre en valeur, ma belle assurance s’envola et je me relevai, soudainement mal à l’aise, ne sachant que faire de mes mains. Me cacher la poitrine serait ridicule. Raphaël dut lire mon embarras sur mon visage, car il y passa la main avec une grande tendresse.

— Tu es terriblement belle.

— Et surtout très nue.

Ce qui le fit rire.

— Je pourrais en dire autant.

À la différence qu’il était juste parfait dans le plus simple appareil…

Je descendis de la table, les jambes flageolantes, le corps repu et encore engourdi des dernières minutes, et me mis à chercher mes vêtements, sans en retrouver un seul.

— Tu fais quoi ? me demanda Raphaël les sourcils froncés.

— Je vais rentrer.

— Tu fuis ?

— Je… non, il est tard et on travaille tous les deux demain, bafouillai-je.

Où étaient mes certitudes de la minute passée ?

— Reste.

Il y avait tant de douceur dans sa voix, que cela m’ébranla fortement. Il me regardait et je lus dans ses yeux son envie de me voir rester. C’était troublant… et tout aussi soudainement, je ne ressentis plus le besoin de le quitter. Je haussai les épaules.

— Je ne retrouve pas mes vêtements de toute façon.

Mes mots lui plurent, car il se jeta sur moi avec un sourire carnassier pour me soulever de terre et nous diriger vers les escaliers. Je poussai un cri de surprise en même temps que je me mis à rire alors que sa main se posa délicieusement sur mes fesses.

— Si tu crois que je vais t’aider à les chercher, c’est mal me connaître, répliqua-t-il avec un air canaille qui me fit définitivement fondre.

— Pervers !

— Tu me l’as déjà dit. Et j’assume entièrement.

Il m’allongea avec douceur sur les draps frais pour s’étendre à mes côtés. La chambre n’était éclairée que par la lune et étrangement, la lumière faisait ressortir les motifs sur la peau de Raphaël. Il m’expliqua la signification de son tatouage, la symbolique qui se rattachait au dragon en particulier. Son rôle de protecteur, de protection de la vie, et qui s’accordait parfaitement avec le métier qu’il avait choisi d’exercer. Il était également symbole de liberté. Ce que je ne pouvais retirer à Raphaël. Sa liberté lui était précieuse. Sans elle, il étouffait. Le dragon, selon les pays, les époques, était aussi reconnu pour sa force et sa sagesse.

Je ne pus m’empêcher d’admirer les motifs, les toucher, les embrasser. Au point de réveiller à nouveau ce désir, qui, si nous ne l’assouvissions pas, nous consumerait. Raphaël me fit l’amour avec douceur, en prenant son temps, bridant nos élans pour laisser leur place aux caresses et forçant nos corps à s’unir avec patience. J’aimais sentir le poids de Raphaël sur moi. Ainsi, je me sentais invincible, à l’abri de tout. Il était comme un roc sur lequel je pouvais m’appuyer. Un homme à qui j’aimais donner du plaisir et dont la générosité en retour me comblait tout autant.

L'envol fragile du papillon  Où les histoires vivent. Découvrez maintenant