Pdv Néa
Je tremblais. C'était incontrôlable. Je ne pouvais pas l'empêcher de penser constamment à ce qu'on allait faire. Je n'ai pas pu dormir de la nuit. Mes parents nous ont harcelé de questions auxquelles on a tout fait pour éviter de répondre. J'avais une boule de stress intense dans le ventre. Plus que 30 minutes avant la retransmission en direct de l'exécution. Une première, à Oseron. Jamais la mort de deux personnes n'avaient été exposées à autant de gens auparavant. Le temps était couvert. Alors qu'Oseron devrait se situer au delà de tout nuage, c'était le signe qui prouvait qu'on perdait effectivement de l'altitude. Le ciel était gris, il y avait de la tension dans l'air. Est ce qu'il allait pleuvoir ? La dernière fois qu'il a plu à Oseron, c'était il y a plus de cinq cents ans. Mais la météo n'avait pas l'air naturelle, il y avait une dimension étrange, presque irréelle, qui s'ajoutait à cette atmosphère pesante. Et je savais pourquoi. Andorra. Son pouvoir était en exécution. Le but était de mettre les dieux et les Néphilims devant le plus de situations imprévues possibles. Dans les rues, des guerriers archanges et divins gardaient chaque recoin, empêchant quiconque de sortir. Si jamais ils remarquent un mouvement suspect, ils ont l'ordre d'apprehender sans sommation et de ramener le dit suspect dans le centre de surveillance. Mon père était en service aujourd'hui. Il était responsable de la sécurité. Ironique, non ? Responsable de sécuriser l'exécution d'une de ses plus proches amies. Ce matin il avait l'air atterré, et lui non plus ne semblait pas avoir beaucoup dormi. Les habitants de la ville devaient se confiner au moins 3 heures avant l'exécution. En nous levant le matin, le plan était d'aller chez Yor pour la rejoindre avec Méthéus et Lisbeth puis attendre le signal. Ma mère n'a pas pu objecter. On aurait dit que toute la ville était en deuil. Je détestais ça. C'était comme si on avait déjà tous abandonné. Accepté notre sort, notre place en tant que pions des dieux. Ça me révoltait. Et c'était ce sentiment de révolte qui me permettait de bouger, de ne pas rester figée par la peur et le stress. L'écran holographique nous montrait le convoi qui transportait les coupables. Une sorte de cube noir totalement hermétique lévitant, entouré de guerriers archanges et divins en armure dorée. La protection était optimale. Impossible d'attaquer une telle procession. C'était la conclusion à laquelle on était venue lorsqu'on a revu le plan en détail cette nuit. Les Néphilims n'attaqueront pas à ce moment là. Ils passeront sûrement à l'acte à la sortie des prisonnières. J'ai commencé à suer. Et si ils ne passaient pas à l'acte ? Et si nos prédictions étaient toutes fausses ? On n'avait pas de plan B, rien. Juste des idées de solutions en cas d'echec. Mais rien ne pouvait m'ôter de la tête le fait qu'on risquait notre vie. Qu'on pouvait mourir aujourd'hui. La retransmission du convoi était silencieuse. Personne n'aurait voulu commenter un tel événement. Nous étions tous en train d'attendre un signal providentiel des Néphilims. Sans eux pour faire diversion nous ne pouvions rien faire. Je me suis retrouvée à implorer silencieusement, puis je me suis rappelée que les dieux que nous devions prier étaient ceux à l'origine de cette même tragédie que nous voulions éviter. Le convoi arriva enfin à la grande place, où encore plus de soldats l'attendaient. Les dieux se sont assemblés devant le cube noir pour faire sortir les prisonnières. C'est alors qu'un bruit assourdissant ébranla toute la ville, la terre trembla, les meubles se déplacèrent, c'était comme si Oseron grondait de colère. L'écran holographique nous montrait de gigantesques colonnes de fumée venant des quartiers résidentiels et administratifs. Des lieux où résidaient des dieux, où se trouvaient tous les bâtiments les représentant. La diversion des Néphilims, comme l'avait prévue Damian. Sauf que c'était d'une ampleur inimaginable, des boules de feu fusaient de partout, le chaos faisait rage au loin. C'est alors qu'une chose étrange arriva. L'écran holographique nous montra à nouveau le cube et les soldats. Et les dieux... Se battaient entre eux. Des soldats divins et archanges étaient en train de combattre d'autres soldats divins et archanges. C'était... Incroyable. Je ne pouvais pas quitter l'écran des yeux. Ils utilisaient la magie, certains avaient l'air confus, les mouvements de certains d'entre eux étaient lents et imprécis. Comme si ils étaient des marionnettes. Damian mit sa main sur mon épaule :
-On doit y aller. C'est maintenant ou jamais.
Il avait raison. Notre mission était loin du champ de bataille. Nous devions faire notre part du travail et ce peu importe le plan des Néphilims. Leur boulot est de tenir les dieux occupés. Et nous, on devait prendre avantage de leur intervention. Je me suis levée. Je Tremblais encore. Et pendant qu'on quittait le manoir de Yor avec discrétion, le point de vue de l'écran holographique avait changé. Les lignes avaient été piratées, nous montrant des archanges aux ailes rouges masqués arrivant au milieu du tumulte des combats entre dieux et dieux, traversant la zone comme si de rien n'était. Ils étaient 6. Si j'étais restée, j'aurais pu me dire que l'un d'entre eux ressemblait vaguement à quelqu'un que je connaissais. Si j'étais restée plus longtemps j'aurais pu les voir ouvrir le cube noir, et tomber sur un espace totalement vide, sans prisonniers. Mais je suis partie, sans me retourner.*****
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Les Immortels : La révolution du ciel, Tome 6
Fantasy"-Notre ville et notre peuple sont en pleine décadence, seuls les dieux peuvent nous sauver, nous devons nous soumettre car eux seuls détiennent le pouvoir de nous faire renaître !!" s'emporta le démarcheur sur la grande place. Personne n'osa faire...