Les Immortels : La révolution du ciel, Tome 6

Chapitre 66 : Un pacte avec le diable

                              Pdv Thay

-Plus vite !!! dit Danielle.
Elle courait à une vitesse incroyable. C'était un miracle si on a réussi à fuir de la base lorsque les forces de l'ordre sont arrivés. On s'est d'abord retrouvés dans une ruelle, puis alors qu'on réfléchissait à quoi faire ensuite, à un moyen de rejoindre les autres, on a perçu l'énergie écrasante du Gorfeist. Danielle est devenue livide et s'est mise à courir pour fuir. J'avais du mal à garder mon souffle. Mon corps me faisait mal. Les séquelles de l'expérience étaient encore présents.
-On doit partir le plus loin possible, se barrer d'ici ! Oseron va se faire détruire ! On n'a aucune chance de survie si on reste ! répéta-t-elle.
-A... Attends... ai-je lâché.
J'ai failli perdre l'équilibre. À un tournant, nous sommes tombés sur une foule de personnes. Notre premier réflexe fut de nous cacher mais ils semblaient ne même pas nous remarquer. Ils marchaient, hagard à, les yeux vitreux, comme si ils étaient des pantins.
-Il les a corrompus... Toute la ville doit être sous son contrôle... dit Danielle, totalement paniquée.
-Sous son contrôle ? ai-je demandé.
-C'est un démon de haut rang ! Il peut prendre le contrôle des esprits ! Leur donner des ordres...
-Et là il leur a ordonné quoi tu penses ?
-Probablement de venir se faire dévorer... Si toute la population de la ville se fait dévorer... Il pourrait évoluer... Et passer au rang A... On doit vraiment partir !!! dit elle en recommençant à courir.
-Attends !! l'ai-je retenue.
Elle me regarda, effrayée. Je la comprenais. Moi aussi, j'étais complètement apeuré. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait, mon corps entier me faisait mal. Je voulais partir. Partir le plus loin possible. J'en ai eu envie dés que je me suis rendu compte que je ne pouvais plus retrouver la vie que je menais. Mais je ne pouvais pas laisser Oseron se faire détruire comme ça... Même si elle est sous domination divine. Elle reste ma ville. Celle où se trouve ma famille, mes amis, ma mère. Et même si j'ai tout renié en devenant un Néphilim... Je ne pouvais pas juste tout abandonner comme ça :
-Pourquoi on n'est pas corrompus ?
-Parce que l'expérience que nous avons subie nous rend momentanément invulnérable à son influence. Mais on ne sait pas combien de temps ça va durer.
-On doit y aller. ai-je dit.
Elle me regarda comme si j'étais fou :
-T'as pété un câble ? On parle d'un démon géant de classe B sur le point d'évoluer ! On n'est même pas des classe D !! Ma prédestination ne me servirait à rien ! Et toi tu peux à peine bouger !
-On est sensés protéger le peuple ! On est sensés agir pour leur bien ! On ne peut pas les laisser comme ça! ai-je dit.
-On est des putain de démons, Thay !! Des monstres !! On ne peut sauver personne !! s'emporta-t-elle.
Je l'ai regardée... Puis je lui ai tourné le dos. Cette fois ci je ferai le bon choix. Je devais sauver ceux qui m'étaient chers. Enfin agir pour mon peuple et pas par égoïsme. Je me suis mis à courir dans la direction où on avait vu la foule se diriger. Soudain, une explosion assourdissante se fit entendre et la terre trembla, se fissura... Et un gouffre insondable de creusa sous mes pieds. Je me suis mis à tomber en hurlant. J'entendis Danielle hurler mon nom :
-"THAAAAAAAAAY"
J'ai vu ma vie défiler devant moi. L'orphelinat avec Yor, ma mère qui me sourit. Les moments avec Néa, Yor et Damian... Toutes cette joie, cette innocence... En vrai, j'ai bien vécu. Ouais... Mon corps me faisait mal. Des débris me bloquaient la vue. Je me suis cogné sur des parois des égouts qui partaient aussi en morceaux. Je sentais mon sang couler. J'avais vraiment mal. Je n'ai pas vraiment senti le moment où la vie a quitté mon corps. Je n'ai pas ressenti de douleur intense. Pas senti d'impact avec le sol ou même de débris me tomber dessus. J'ai juste ressenti un immense regret. Le dernier visage que j'ai vu, avant de fermer les yeux et d'accepter ma mort pathétique alors que j'avais enfin fait le bon choix, c'était celui de Yor. Le destin est souvent ironiquement cruel.
-Je ne te le fais pas dire. dit une voix inconnue.
Je n'étais pas mort ?
-Si si. Écrasé comme une crêpe par un bout de pavé. Pas très beau à voir, si on veut mon avis.
Que se passait-il ? Tout était noir, je ne voyais rien. Je ne ressentais rien.
-Tu es actuellement dans la dimension des âmes, destination intermédiaire des âmes qui ont quitté leur corps.
Une silhouette lumineuse apparut près de moi. C'était un humain. Il avait une combinaison noire, des gants, des bottes. Il avait aussi un masque étrange. C'était lui, le dieu de la mort ?
-Oh, la mort fait effectivement partie de mes pouvoirs, mais je n'en suis pas le dieu, loin de là. Au contraire, comme toi, je serais plutôt un démon.
Il retira son masque. Ses yeux étaient noirs, d'un noirs très sombre. Les autres traits de son visage étaient flous, je ne pouvais distinguer que la noirceur de ses yeux :
-Tu peux m'appeler Laplace. Le démon de Laplace.
Qu'est ce qu'il racontait ?
-Tu veux sauver ta ville non ? Sauver tes amis, ceux qui te sont chers ? Tu veux leur accorder le bonheur ? me demanda-t-il.
Oui.... Je le voulais tellement...
-Je peux exaucer ton souhait, tu peux obtenir tout ce que tu désires, je peux même te ramener à la vie, je peux dégager les dieux de votre pays. Il n'y a qu'une seule condition.
Laquelle ?
Ses yeux tournèrent au rouge. Un rouge lugubre et maléfique :
-Une fois que tout sera réglé, tu me donneras ta vie.
Et là j'ai rouvert les yeux. J'étais allongé la tête sur les genoux de Danielle, qui avait les yeux rouges. Une larme coula sur mon front. J'étais en vie. Tout ça était-il un rêve ? J'ai touché mon corps. Rien ne manquait. J'ai alors remarqué que... Je ne ressentais plus aucune douleur. J'étais plus en forme que jamais. Puis j'ai remarqué dans le ciel une étrange lueur bleue...

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