Chapitre 65 : Oseron dévastée

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                             Pdv Lisbeth

Elle était belle, même dans le chaos. Ses traits fins, sa présence unique, son aura... Elle était comme dans mon souvenir. Exactement comme ce jour funeste où j'ai dû mettre fin à ses jours. Elle crépitait d'électricité. Ma tête était pleine de question et de douleur. Je devais avoir quelques côtes brisées et une commotion cérébrale. Mes vêtements étaient tachés de sang, je n'ai pas réussi à me lever. Sigfurd Aeren recula, surpris. Il regarda attentivement Euthania, puis me regarda :
-Je vois... Une prouesse de matérialisation en effet. Je dois admettre, Lisbeth, que tu ne manques pas de talent. Une représentation aussi précise... Je ne te demanderai pas ton lien avec Euthania. Mais je me pose certaines questions sur l'artefact de haut niveau qu'elle détient... Si tu avais ce genre d'arme, pourquoi ne l'utiliser que maintenant ?
Son regard était plus que meurtrier. Je fus pris d'une panique intense. Je voulais qu'il arrête... Euthania se jeta sur lui à une vitesse ahurissante. Mais Sigfurd matérialisa une barrière de glace entre elle et lui :
-L'effet de surprise ne marchera pas deux fois. Ta matérialisation est peut être précise mais ça reste de l'énergie pure. Il est impossible d'y insuffler de la force. dit-il.
Matérialisation ? De quoi il parle ? Contrairement à ses dires, Euthania brisa la barrière comme si de rien n'était et faillit lui enfoncer Gallaghan dans la poitrine. Sigfurd parut abasourdi. Euthania luisait d'électricité. Elle devenait de plus en plus rapide. Ses yeux étaient argentés. Et je me souviens que quand ça arrivait, l'adversaire ne repartait jamais vivant. Elle n'avait aucune expression faciale. À une vitesse hallucinante elle lança Gallaghan qui s'enfonça dans l'épaule droite de Sigfurd, qui laissa s'échapper un râle de douleur. Euthania en profita pour lui donner un coup de pied dans le ventre qui l'envoya briser un mur du manoir, puis un deuxième, puis un autre. J'avais oublié combien ma grande soeur était un concentré de vitesse, de force brute et d'agilité. L'électricité se changea en flammes ardentes, et Samabrand apparut à la place de Gallaghan. La lance de feu Scintilla or intensément, et Euthania la lança tellement fort qu'elle laissa derrière elle une traînée de flamme la faisant ressembler à une étoile filante qui calcinait tout sur son passage. S'en suivit une explosion aveuglante puis plus rien. Euthania resta immobile. Soudain, un rougissement intense et grave fit trembler le sol. Une aura ecoeurante, sombre comme jamais, envahit les alentours. Je fus prise de frissons. Il faisait froid. Très froid. Ce n'était pas Sigfurd qui était derrière tout ça... C'est là qu'au loin, vers ce qui devait être le centre de la ville, s'éleva une silhouette sombre, à la forme difficilement discernable mais qui semblait gigantesque. Le fait que son aura soit perceptible à cette distance m'indiquait que ça devait être un énorme monstre en terme de magie. Pourquoi tout était si effrayant ? Euthania mit sa main sur ma tête, toujours impassible. La voix de Sigfurd surgit alors des décombres :
-Il semblerait que votre chère amie Lédinia Baker soit entrée en action. Cette femme a un très fort talent pour le timing. C'est le signal pour dire que de mon côté aussi, je dois m'y mettre sérieusement.
Sigfurd surgit de la pénombre, sans aucune égratignure. Ses yeux brillaient d'une lueur rouge intense, dangereuse. La terre commença alors à trembler intensément, le sol se craquela, des morceaux se détachèrent, tous les bâtiments alentours s'effondrèrent. Il mit un pied devant lui, et une onde de choc phénoménale traversa toute la, détruisant chaque bâtiment. Les fissures se faisaient de plus en plus profondes.
-Je vais briser cette ville en millions de morceaux.
Et la une explosion gigantesque dévasta toute la zone, le sol se déroba sous nos pieds et nous nous sommes sentis comme tomber, au milieu de débris. Les égouts sombres n'échappaient pas à la destruction, tout explosait à notre approche. On s'enfoncait encore plus dans les entrailles d'Oseron, qui semblaient aussi se désagréger. Euthania disparut soudainement. Oseron était en train de se faire démembrer, détruire en tout petits morceaux. Et Sigfurd ne semblait pas faire beaucoup d'efforts. Yor et Néa avaient déjà perdu connaissance, tout comme Damian qui avait perdu une jambe et qui saignait encore abondamment. Méthéus était complètement paniqué. On tombait dans le vide et dans le noir total, et moi je ne savais plus quoi faire. Je ne maitrisais plus rien. Je n'avais aucune idée de comment nous sortir de là, tout ce qui me venait en tête était de demander de l'aide. Pour fuir. M'en aller le plus loin possible. Pas me battre. J'avais trop peur... Puis on s'est tous mis à briller d'une lumière blanche, j'ai senti que la chute s'était arrêtée. Qu'au contraire, on remontait vers la surface, grâce à une énergie qui nous enveloppait et qui reparaît et reassemblait tout sur notre passage. Revenus en haut, le spectacle qui nous attendait était celui de tous les débris lévitant dans les aies, les morceaux du sol remis en place, et Sigfurd faisant face à Reyda, qui portait son masque.
-Je ne voulais pas y croire lorsque j'ai commencé à avoir des soupçons à ton sujet, ma soeur. Tu nous a donc réellement trahis. Tu as même abandonné ton devoir de deuil pour venir ici protéger ces humains... Tu t'es alliée à eux après tout ce qu'ils ont fait... dit Sigfurd.
-Nous n'avons de droit de punition sur personne, Sigfurd. Tu n'as aucun droit d'être ici, de causer destruction et panique. Tu m'accuse de m'être alliée aux humains mais ne t'es tu pas allié avec des démons tout ça pour assouvir ta vengeance insensée ? répliqua Reyda
-C'est pour ça que tu viens me faire face ? À cause de la pseudo justice que vous défendez en libérant ces abominations qui m'ont pris ce que j'avais de plus cher ?
-Les humains ne sont pas responsables de la mort de Stesia, et tu le sais très bien.
-MENSONGES ! cria Sigfurd.
Un autre bâtiment explosa. Reyda resta impassible. Il émanait d'elle plus d'énergie que d'habitude. Les alentours brillaient d'une lueur blanche intense.
-Je n'ai jamais perdu un seul duel, ma soeur. Tu penses réellement pouvoir me battre ? dit Sigfurd.
-En temps normal je n'aurais jamais pensé pouvoir te vaincre. Mais les circonstances ont changé. dit Reyda en regardant dans le ciel.
Une lueur bleue brillait juste au dessus de la ville. Une lueur que j'ai vite reconnue.

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Les Immortels : La révolution du ciel, Tome 6Où les histoires vivent. Découvrez maintenant