Chapitre 30 : Celle qui voit

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                               Pdv Lisbeth

-Pourquoi est ce que les mages doivent forcément se battre ?
Ce jour là, Blake m'a regardé sérieusement. On aurait dit qu'il voyait un truc dans mon regard. Je venais de lui demander de m'entraîner, de m'apprendre la magie pour que je puisses me battre. Me défendre. Bouger comme le faisait Euthania...
-La magie est belle, pleine d'opportunités, capable de changer des vies, de soigner des maladies, de faire évoluer des sociétés. Pourquoi les mages doivent-ils forcément l'utiliser pour combattre, semer la mort et la destruction ? me redemanda-t-il.
-... Je sais pas... j'ai répondu.
-Pourquoi tu veux apprendre la magie pour te battre ?
-Parce que comme ça je serai plus forte, et je pourrais... Je... Je me sentirai plus aussi mal... Je pourrai changer des trucs... Éviter que les gens meurent...
-La quête de la force... Je ne peux pas dire que je ne te comprends pas. C'est une quête sans fin, et lorsqu'on réussir à la terminer on se rend compte qu'elle n'abait aucun sens. Mais ce n'est pas la raison pour laquelle les mages se battent. C'est parce que la magie est reliée à la vie. Et jouer avec la vie, la mettre en danger, est l'essence de tout être. La guerre et la souffrance étaient présents avant même que la vie ne fleurisse dans cet Univers. Un Univers qui se tient sur une montagne de sacrifices et de pertes.
Je ne comprenais pas trop ce qu'il disait. Il semblait se parler à lui même, aller de plus en plus loin dans sa pensée. Puis il s'arrêta :
-Bon, fini de parler. Mettons nous au travail alors.
Et là il claqua des doigts, et nous nous sommes retrouvés sur une plage. Du sable fin à perte de vue face à une mer calme, quasiment aucune vague. On avait bougé sans même que je le remarque.
-Ici, c'est ce que j'appelle une dimension artificielle. Ça peut te paraître compliqué mais c'est comme la dimension passerelle ou le Laurus en moins grand et moins durable. Je contrôle tout ce qui arrive ici, du passage du temps au climat. Et dès qu'on en sort elle s'autodétruit. m'expliqua Blake, assez fier.
-Waaaah... Tu peux vraiment faire ça ? Créér un autre monde aussi vite ?
-Y a rien que je ne puisse pas faire. Si je le voulais je pourrais détruire cet Univers tout entier et le recréer exactement comme il était sans que personne ne perçoive de différence. Évidemment je ne ferais jamais ça. me dit-il en rigolant.
Puis il redevint sérieux :
-Bon, allons-y : sors ton aura.
-Attends quoi ?
-Ben sors ton aura. Ton énergie magique.
-Mais... Je sais pas faire ça !
-Aaah... Ben apprends et sors la quand tu auras appris. me dit-il.
-C'est à toi de me dire comment faire !
-J'ai jamais dit que je t'expliquerai ça. Y a des trucs que tu dois apprendre seule, des trucs qui te seront propre. Tu dois juste apprendre à percevoir, à voir. Apprends à voir et tu comprendras. Je ne dirai rien de plus. Allez, commence à apprendre.
Ce jour là mon entraînement farfelu commença. Il m'a fallu 128 jours pour faire sortir mon aura. Alors que pourtant dans la dimension artificielle le temps passait plus lentement. Au bout des 128 jours, à force de persévérance, j'ai doucement commence à discerner non seulement la mienne mais aussi les auras des autres êtres vivants qui m'entouraient, aussu faible soit-elle. À part celle de Blake.
-Mon aura ? Elle est scellée par cette bague. Et encore heureux que tu ne la voie pas, si tu la voyais tu en ferais des cauchemar et tes yeux seraient profondément traumatisés. Bref maintenant qu'on a fini la première partie du plan, on va commencer la phase intéressante.
Il tendit son doigt à côté de lui :
-Est ce que tu vois ?
Je ne voyais rien, même en utilisant ma perception au maximum.
-Dommage. Ce n'est pas encore pour maintenant alors.
Il se mit face à moi :
-Maintenant battons nous.
-Quoi ? Mais je ne sais pas me battre !!
-T'inquiete, je ne ferai qu'éviter tes coups, je ne répondrai pas. Le jour où tu réussiras à me toucher, ton entraînement sera terminé.
-Mais...
-Tu voulais pouvoir te battre comme Euthania, non ? Son entraînement ressemblait à ça.
Et depuis ce jour, nous nous sommes mis  à nous battre à chaque fois que j'avais du temps libre. Encore, et encore, et encore, sans répit. J'affinais ma maîtrise de mon énergie, de mon aura, du mieux que je pouvais. Lorsque je voulais le pousser à m'enseigner les prédestinations, il me disait qu'il ne le ferai que quand je verrai, et quand je l'aurai touché. À chaque fois que notre séance de la journée se terminait il me demandait si je voyais, et comme je ne voyais toujours pas il me disait que je n'avais pas assez approfondi ma maîtrise de mon énergie. En 579 jours, je n'ai jamais réussi à le toucher. Mais à un moment, il m'a demandé si je voyais. Et j'ai vu. Je l'ai vu. Enfin... Je l'ai vue. Une semaine après les archanges sont arrivés. Et maintenant je me retrouve à nouveau dans la grotte de cristal... Ou j'ai reçu le poignard qui lui a ôté la vie. J'ai eu un frisson en revoyabt cet endroit. Je me suis mise à trembler.
-Ça va aller, Lisbeth ? me demanda-t-elle.
Sa voix se faisait lointaine. Comme un murmure. Comme si elle n'était pas là. Mais elle n'était pas la. Depuis ce fameux jour de mon entraînement, depuis que je la voyais, Euthania, enfin son fantôme, ou son esprit je ne sais plus, me suivait partout et parlait avec moi. Comme si elle n'était pas morte.

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Les Immortels : La révolution du ciel, Tome 6Où les histoires vivent. Découvrez maintenant