Bonsoir

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Honnêtement je ne sais pas quoi dire ou encore faire.

Je suis chez elle, elle me parle de sa fille , elle me dit à quel point elle culpabilise, me demande pourquoi elle ne peut pas faire comme les autres femmes, pourquoi elle n'arrive pas à s'abandonner sans remord à son rôle de mère.

La réponse  était évidente.

Elle ne veut pas être une de ses femmes qui vit pour ses enfants. Elle a horreur de rester sur place, elle frissonne quand sa fille l'appelle "maman".

       Je sors de ma rêverie quand sa fille me tapote la cuisse avec sa voiture en plastique, elle me demande enfin :

-Qu'est ce que tu as ?

     Je soupire, tourne mon regard vers sa fille qui fait rouler sa voiture sur la moquette blanche du salon.

   Elle est si fragile, le simple fait que je pose mon coude sur son cou la tuerait. Je réponds sur un faux ton enjoué à Mélissa :

-Rien, c'est juste que tu es maman.

     Elle sourit.

-Faut croire.  Mais être maman donne aussi des supers pouvoirs, et je le vois que tu ne vas pas bien.

-On parle tout le temps de moi. Tu as un enfant, on devrait parler de toi, tu dois en avoir gros sur le cœur. Alors raconte moi, je suis prête à écouter les récits de ces moments où tu as eu envie de tout lâcher et de t'enfuir pour Vegas.

      Elle éclate de rire, prend ma main dans la sienne. Elle inspire, elle doit en avoir gros sur le cœur. Puis elle regarde sa fille, au fur et à mesure qu'elle la regarde son regard s'adoucit, elle puisse le courage pour me répondre et me dit :

-Cet être est si innocent, tu ne trouves pas qu'elle est adorable ? Quand  je la vois je me remémore tous les moments que j'ai pu vivre avec lui, mais je n'arrive plus à me rappeler de nos disputes, de toutes les fois où ils disparaissaient sans rien me dire parce que je l'avais encore battue lors d'une réunion ou voler un client. Je me rappelle juste de quand il déposait un bouquet de fleur à mon chevet de lit, pour que je sois de bonne humeur le matin, une douzaine de rose rouge, toujours une douzaine jamais une de plus ou de moi. Pourquoi toujours une douzaine, tu me diras simplement parce que  le jour de notre premier rendez-vous il avait fait la monnaie pour le parking en m'achetant une douzaine de rose rouge.

  Je n'avais jamais vu Mélissa aussi rayonnante,
c'est ça le bonheur ?

Je la regarde me parler de tout et de rien, sourit quand elle sourit, quand je suis avec Mélissa je me sens revivre.

         Dans un moment d'inattention, je soulève mes yeux vers son horloge, il  est l'heure d'aller travailler. Mélissa m'accompagne jusqu'à sa porte d'entrée.

je prends Mélissa dans mes bras. Elle me dit :

-J'ai  laissé couler pour cette fois, mais à la minute où tu emménages,  je viendrais chez toi et je te ferais cracher le morceau, d'ici là ma belle essaie de survivre sans moi.

    Je luis souris, la prends dans mes bras, les résidus de gel qu'ils avaient de long de ses  babyhair me colle au visage, c'est désagréable, mais je n'arrive pas à  la lâcher.

Mes larmes coulent silencieusement  alors même que mes mains sont entrelacées contre son dos, et que mon cou est entreposé dans le creux du sien.

     La porte est ouverte, je peux voir sa fille, qui essaie de me mettre son pied dans sa bouche, bien évidement, perd son équilibre et  bascule en arrière,son dos retrouve le sol, au moment où je pensais qu'elle allait se mettre à hurler de toutes ses forces.

   Elle se relève simplement et asseye à nouveau de mettre son pied dans sa bouche.

J'éclate de rire.

Me dit intérieurement que je devrais suivre l'exemple de cette gamine.

Apprendre à être forte, à ne pas pleurer au moindre petit problème.

Mes larmes sont sèches.

   Je me mets à sourire, met une fin à mon étreinte avec Mélissa. On se  regarde un instant sans rien se dire, avant de s'en aller chacune de son côté.

   Je suis en chemin vers mon lieu de travail. Étrangement, je ne veux rien entendre  à part le bruit de la pluie torrentielle qui ruisselle le long de mon toit..  Mon téléphone sonne, je le prends non nonchalamment le met sur haut parleur.

     La voix de Adrian se fait entendre, il me lance un évidant mais appréciable :

-Allô ? ça va ?

- Je vais bien, enfin j'essaie d'aller bien.

-Qu'est ce qui ne va pas ?

-Hum c'est peut être  le fait que j'ai dû chasser Alex de mon appart et qu'il m'a lancé une malédiction.

     Il ricane.

-Ah oui laquelle ?

-Il m'a dit que la couleur de mes mèches ne seront jamais accorder à celle  de mes cheveux, je suis condamnée à être cette fille qui n'arrive pas à faire croire qu'il s'agit de ses vrais cheveux.

   Je ne peux pas m'empêcher de sourire quand il me dit :

- De toutes façons tu n'as pas  besoin de faire croire quoi ce soit à qui que ce soit.

-Pourquoi ?

-Parce que.

    Il se stoppe quelques secondes; Je saute sur l'occasion pour le taquiner.

-Parce que quoi ? Tu ne serais pas jaloux mon cher.

    Il soupire.

- Tu n'arrêteras pas, pas tant que tu 'auras pas ce que tu désires.

- ça dépend. Sais tu ce que je désire de toi ?

- je dirais la vérité.

-Fait moi ce petit plaisir, tu m'as refusé un troisième round je te signales.

    Il manque de s'étouffer, il est en train de boire ? Je lui demandes :

-où es tu ?

-Quelque part entre l'Europe de l'Est et l'Asie de l'Ouest.

-Et que fais tu ?

-Je suis assied.

-Tu es tellement précis.

     Je le dis sur le ton de l'ironie. Il me réponds par un rire calme contrôlé trop élégant pour ne pas être le sien.

-Bonne nuit Mikaela.

    Je souris, lui dit :

-Bonne nuit Adrian.

         L'appel se coupe.

Mais le nuage sur lequel je suis, lui il est bien là, il est impossible à détruire.  Je suis arrivée devant mon lieu de travail.
Ce soir c'est réception privée.
Je  soupire, c'est  juste un autre soirée dans ma vie.

Qu'est ce qui peut bien se passer ?

L'homme parfait Tome 1 ( en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant