Nous sommes insensés

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Le bruit métallique de la clé que l'on tourne dans la serrure, le reflexe d'une petite irlandaise d'appuyer sur l'interrupteur à la seconde où elle pénètre son habitacle.

La routine, quitter ses talons aiguilles les laisser s'effondrer devant la porte d'entrée, déposer son trousseau de clé dans le vide poche, et laisser son sac sur l'ilot central de la cuisine, marcher jusqu'à sa salle de bain, prendre une douche chaude, agréable, comme toute chose positive appartenant à la vie de cette petite irlandaise, cette douche ne fait pas long feu.

Je soupire, alors que vêtue de ma serviette, je pars en direction de ma cuisine, ouvre machinalement mon frigo pour y prendre une bouteille d'eau.

C'est alors que mon téléphone se met à sonner, j'ouvre mon sac et me rend compte que je viens encore de le foutre dans le fond de ce dernier! Faut vraiment que j'arrête avec cette sale manie !

Un peu sur les nerfs je farfouille mon sac, semble rassurée dès le moment où j'arrive à prendre l'appel qui ne s'est pas coupé le temps de ma fouille.

C 'est ma Kathie chérie !
Sur un ton enjoué que je lui dis :

- Salut !

Elle me répond visiblement étant sur la même longueur d'onde que moi.

- Salut toi ! ça va ?

- Ouais bof, la routine. Et toi ?

- ça aurait pu aller si notre voyage restait un duo et non un quatuor ! Alex vient de me dire qu'il prendra son polo Lacoste bleu électrique et que je devrais prendre le mien pour qu'on soit assorti.

J'étouffe un rire.

- En même temps avec la gaffe que tu avais fait, je ne voyais pas une autre alternative que de leur dire la vérité.

- Hum... Je t'ai connu plus inventive que ça.

- Faut croire que je ne suis plus une grande fan du mensonge.

   De ma main libre, je tire sur la porte du frigo en retire une bouteille d'eau, que j'ouvre avec les dents, recrache le bouchon de la bouteille dans la poubelle à la couleur appropriée, me retourne pour aller en direction de ma chambre.

Quand, surprise par la présence de sa silhouette assise sur mon canapé, je laisse tomber mon téléphone à terre, dépose ma bouteille sur l'étagère la plus proche.

Avoir les mains libres, une règle de base quand on a un Aaron Heart chez soi.

Ses pas sont silencieux, étouffés par le moelleux des tapis du salon.

Consciente de mon impuissance je recule jusqu'à heurter l'ilot central de ma cuisine.

Je pense que je n'ai jamais autant regretter de posséder une cuisine ouverte jusqu'à cet instant précis.

La main du maître ramasse le téléphone, met fin à l'appel, éteint le téléphone.

Ce qu'il tient entre ses mains est maintenant une plaque de fer à l'écran noir sans vie ni espoir. 

Inévitablement, il se reproche de moi. De secondes en secondes, il est toujours et encore plus près, c'est irrémédiable, inévitable.

Sa main droite sort de sa poche, la peau de son bras frôle la mienne tandis que sa paume de main vient attraper le bord de l'ilot central.

Je ne me sens plus respirer quand sa deuxième main fait de même et que je me retrouve piégée, là coincée entre lui et l'ilot central de cette foutue cuisine ouverte !

L'homme parfait Tome 1 ( en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant