Petite folie du matin

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Ce sont dans les détails que l'on arrive à la perfection, je ne sais pas pourquoi j'y penses maintenant, mais c'était une phrase que mon beau père n'arrêtait pas de raconter.

Oui lui et sa sale gueule de putain de pédophile, avait le culot devant ma mère de jouer au beau père aimant et compréhensif.

   Je me rappelle comme çi c'était hier de ce putain de jour, où j'étais assise tranquille dans le canapé, je regardais un film avec ma mère, et

il était rentré d'une soit disante " journée de travail". Puis Il s'est placé devant mon épisode du soir de Gossip girl, et ce connard a dit tout fier de lui :

- Tout se joue dans les détails, et celui qui sait bien jouer avec les détails détient la perfection.

Ma mère toute émue par ses paroles merdique, lui souriait toute hébaillit, avant de lui demander :

- Alors, combien t'a apporté cette magnifique perfection ?

    Oui, question évidante venant de cette connasse assoiffée d'argent !

  Mais les souvenirs qui font chialer, je n'ai aucune envie de les ressasser.

  Non, pas aujourd'hui et encore moins maintenant.

Simplement parce que maintenant, je dois faire ce que je fais de mieux. Ma pétasse.

   C'est sûrement pour ça que je m'amuse à doubler cet idiot, qui pense rivaliser avec ma Land Rover, mon bébé à 240 chevaux, n'a besoin que d'une impulsion de la semelle de mon talon, pour arriver à m'amener loin, très loin d'ici.

   C'est ce que ferait, une pétasse ?
   Je ne sais pas.

   Mais une femme qui sait ce qu'elle veut dans la vie... ça sûrement.

     Ne plus se rabaisser, il est hors de question que je perde devant toi Putain de connard !

      On est peut être seule sur cette putain de ligne droite, mais ne fait jamais l'erreur d'essayer de te mettre en concurrence avec une femme qui n'a rien à perdre.

Cette voiture peut valser en l'air si elle le veut, j'en ai rien à foutre, par contre toi... Dès que notre vitesse atteint les 150 km, tu ne penses plus que se soit une bonne idée, et tu me laisses te devancer.

    Plus personne ne me défit et pourtant.
    Je ne m'arrête pas.

Tout comme je fais abstraction du panneau « attention travaux »

Je continue machinalement mon jeu de vitesse sur disons cinq cents mètres.
    
Avant que la sirène de la police, vienne m'emmerder.

    Mais moi je m'en fous pas mal.

   Là tout de suite, je veux atteindre les deux cents kilomètres par heure ou rien.

  Alors j'appuie sur cet accélérateur, à risquer de m'en casser le talon. Je presses sur cette pétale, sans me relâcher une seule seconde.

    Et l'aiguille du compteur de vitesse, joue avec mon impatience.

  170...175...180...179...185...190 !

Merde 170 !

J'inspire une dernière fois, cette ligne est la dernière qui soit toute droite, après celle là les les deux cents kilomètres, je peux y mettre une croix.
  
   Alors encore une fois, j'ignore le second panneau 
« Attention travaux »
   
À l'instant même où le policier sort son mégaphone pour hurler :

- Mettez vous sur le bas coté.

   À l'instant où je trouves intéressant de regarder le rétroviseur, où mon mascara me picote légèrement alors que mon rouge à lèvre s'étire en un sourire malicieux. Et que ma détermination est à son paroxysme.

   Mon pied appuie à fond sur l'accélérateur, je ne regarde plus le compteur, je perds de précieuses secondes quand je le fais.

Alors j'inspire, reste concentrer sur la route, et le défilement à toute vitesse de tout ce qui m'entoure.

  C'est fou ! Un seul geste de travers, et je meurs sur le champ.

  C'est tellement étrange, je me fous totalement, de mourrir.

Et alors que mon regard se concentre sur la route, des mots me reviennent en tête.

« On se reverra »

Putain ! Qu'est ce que je fous ?

  Avec espoir, je décale mon pied de l'accélérateur, et dans une tentative désespérée de ne vriller en plein dans le chantier avec mon bébé, je change la vitesse du frein à main.

Passe de voiture de sport, à vitesse normal et de vitesse normal à traîneau.

Un bruit de pneu en caoutchouc aussi grinçant que agaçant, dure le temps d'un instant, avant que tout s'arrête. Je sors de la voiture, un peu hébétée, met les mains en l'air avant de crier :

- Je me rends !

L'homme parfait Tome 1 ( en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant