La fraîcheur de la climatisation, me fait réellement prendre conscience de la situation, je suis complètement dépassée. Je me suis laissée aller à l'ambiance mais je ne savais pas qu'il allait dire oui.
-Ça va ? Tu n'as rien dit depuis qu'on s'est mis en route.
Une expression de son inquiétude, ou bien un surplus de gentillesse de sa part je ne saurai pas répondre.
- Je suis juste surprise. Je ne pensais pas que tu allais accepter.
-À vrai dire moi non plus. Je ne pensais pas accepter. Et puis [...].
Il regarde dans le rétroviseur amorce un virage, puis finit sa phrase.
-Je me suis dit que tu aurais besoin de soutien, ce n'est pas facile de rencontrer sa belle famille .
-Ne t'en fais pas pour moi je suis une habituée.
Il ne dit rien fait bien attention, à ne pas me couper dans mon élan. Te laisser venir à moi il disait. Je soupire. J'hésite vraiment à continuer.
-Je n'aime pas parler de moi.
-Comme tous ceux qui ont vécu ou qui vivent une vie douloureuse.
-Oui mais ce n'est pas pareil.
Je me tournes dans sa direction. Il pose une main sur mon genoux, j'aurais préféré un câlin, je veux toute l'attention qu'il soit en mesure de me donner. Je continues ma phrase.
-Ce n'est pas pareille parce que je ne suis pas capable de parler de moi, je ne sais pas m'exprimer, c'est quelque chose que je ne sais pas faire.
-Mikaela, personne ne sait le faire. Et ce n'est pas grave, juste dit ce qui te passe par la tête. Laisse toi aller à tes pensées, même les plus sombres.
-Ma pensée la plus sombre là tout de suite, c'est que je voudrais qu'on s'envoie en l'air.
La voiture qui était en pleine vitesse, vire un instant vers le décor. D'un coup sec il tourne le volant, et on s'éloigne de la sortie de route. Il expire et me dit :
-S'il te plaît pas quand je conduis Mikaela!
J'explose de rire. Je lui ai juste suggéré l'éventualité de s'envoyer en l'air, et on frôle le paradis, littéralement il avait perdu le contrôle du volant, si il y'avait un obstacle on aurait pu mourir.-Désolé Adrian, je vais essayer de ne plus être disons, si dur avec toi.
Il sourit... jouer avec le feu?! mon passe temps préféré. Il me demande, sur un ton calme; mais tout de même espiègle:
-Ça fait une heure, qu'on est en route. tu vivais bien loin de la ville.
Je souris, un sourire qui tend vers l'ironie.
-Je ne vivais pas avec ma mère.
-Oui ta mère adoptive je veux dire, c'est bien chez elle qu'on va n'est ce pas ?
-Non ! Je ne parles plus à ma mère adoptive, plus depuis que j'ai la majorité.
-Tu as renoué avec ta mère biologique ?
-Oui, quand j'ai eu le temps et les moyens j'ai entamé des recherches, je l'ai retrouvé et on forme à un nouveau une famille, si on peut appeler ça une famille.
Il ne relève pas. Il a appris à me connaître, il sait que je ne vais pas en dire plus. Il sait que je lui en aie déjà trop dit, alors il me laisse dans mon intimité. Il me laisse respirer.
Et étrangement ça me donne encore plus envie de me confier.
- Je l'ai compris qu'on était pas une famille quand elle réapparaissait tous les dimanches matins après six mois d'absence, complètement torchée. Quand elle prenait dans mes économies pour se payer, ses drogues. Quand après mon diplôme je l'ai envoyé dans un centre de détoxication et qu'elle est revenu avec un homme puis six mois plus tard, elle s'est mariée avec un autre et ainsi de suite. Et aujourd'hui elle me rappelle encore pour rencontrer ce fameux âme sœur qu'elle trouve puis perd tous les six mois.
Il ne dit rien... Réaction normale, moi je déteste quand on se plaint. Je lui aurais sûrement dit de la fermer. Mais lui il ne m'a pas dit de la fermer.
Il roule à fond sur l'autoroute. Quand soudain il s'arrête! Il n'y a personne en route, il y'a juste notre voiture, juste lui et moi.
Il coupe le moteur de la Mercedes... Son ronflement n'est plus admis.
Il se tourne vers moi, enlève ma ceinture. Caresse ma joue, poses ses lèvres sur les miennes. Mord ma lèvre inférieure, puis ma langue, entrelace sa langue dans la mienne.
Et je me retrouve dans l'incapacité de lui esquisser ne serait se qu'une seule phrase.
Quand sa langue libère la mienne. Je lui demande surprise, perdue même :
-Pourquoi ?
-Parce que tu en as besoin.
Oui et non. Oui je veux de l'attention et non je ne veux pas ce genre d'attention. Mais pourtant, Je ne lui dis rien...
Quand il se lève de son siège, pour se placer sur le mien, je ne lui dis rien, quand il touche la courbure de mon corps, trace le spectre de mes formes en oscillant ses doigts le long de mon corps.
Le moindre soupir, lui aurait démonter à quel point je le veux en moi, à quel point, je le veux auprès de moi. C'est ce que l'opinion publique pense.
Je soupire donc je cherche du souffle, parce que je veux m'aérer, me trouver une porte de sortie, qui me permettrait de supporter toute cette tension sexuelle.
Pourtant ce n'est pas le cas. Je soupire oui, ma respiration est lourde oui. Mais en aucun cas c'est une expression de mon plaisir c'est juste de l'exaspération.
Je ne dis rien quand il enlève ma culotte, quand je sens ses mains glaciales, passer le long de ma jambe pour soulever ma jupe.
Cependant il remarque un détail qui ne trompe pas.
-Tu n'en as pas envie c'est ça ?
Dans un murmure, une supplication presque. Il me pose cette question. Que lui dire à part la vérité.
-C'est juste que, je sais que je donnes cette impression de ne vouloir que ça tout le temps. Et en plus j'ai suggéré cette idée. Mais en réalité aujourd'hui je voudrais juste parler.
Il place sa main sur son front, se masse cette veine qui trahit son irritation face à la situation.
-J'ai été sérieusement stupide. Je suis désolé, je n'ai pas pris en compte ton ressenti ça n'arrivera plus.
Je souris caresse sa joue, quand il me prend dans ses bras. Quelques minutes plus tard il se place sur son siège, et un kilomètre plus tard nous sommes arrivés.
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L'homme parfait Tome 1 ( en réécriture)
Romance« la grandeur d'un homme ne se mesure pas à son physique ou son matériel, mais plutôt à la manière dont il traite la femme qu'il aime. » Cette phrase a été créée pour définir Adrian Foster. Il est le stéréotype de l'homme parfai...