Chapitre 37 : Destiny / Charlotte

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Vienne ~ Septembre 1944

Je regrettais presque d'avoir espéré cette traversée. Je commençais à être douée pour assimiler les souvenirs de mes doubles. Ils m'arrivaient par vagues, s'imprimant dans mon cerveau comme miens, avec plus de facilité.

Je redoutais de tomber sur cette période de notre histoire mondiale. La Deuxième Guerre Mondiale avait été une ignominie et me voilà en plein dedans et pas n'importe laquelle. Je me trouvais dans une Autriche sous l'occupation nazie, consenti. C'était affreux.

Charlotte Winkler était une autrichienne pure souche mais, du haut de ses vingt-neuf ans, elle exécrait la reddition du gouvernement en faveur de l'occupant, ce qui me consolait d'avoir atterri en ces temps sombres. Elle vivait chez ses parents après que son mari est été appeler à prendre les armes en faveur de l'Allemagne nazi, à contrecœur, et envoyer en France pour déporter tous juifs signaler. Elle détestait cela autant que moi.

- Ma chérie ?

Elle se détournait de la fenêtre pour faire face à sa mère.

- Mère ?

- Ne restez pas à la fenêtre. Cela pourrait être pris pour de l'espionnage.

Charlotte soufflait de désespoir et colère mêler. Elle haïssait le culte que les gens vouaient à cet homme.

- Je dois partir avec votre frère cette nuit. Mia restera avec votre sœur et vous. Voulez-vous bien l'aide à prendre soin de la petite ?

Les soupçons s'éveillèrent dans l'esprit de Charlotte. Ainsi, j'appris que cela n'était pas la première sortie nocturne que sa mère et son frère effectuaient. Elle craignait que deux membres de sa famille se soient rallier aux nazis. Elle avait prévu de les suivre lors de leur prochaine sortie et nous voilà. Il n'y avait aucune hésitation qu'en a ses projets de filature. Elle redoutait autant ce qu'elle allait apprendre que ce qu'elle pouvait découvrir d'autre. Aussi, pour ne pas éveiller les doutes, elle hocha la tête.

- Ne vous en faites pas, mère.

Elle s'approcha d'elle et posa sa petite main douce sur sa joue. Cela était agréable. Elle aimait tant sa mère qu'il lui serait affreusement douloureux de lui tourner le dos si elle s'était rattaché à ses criminels.

- Ma douce enfant, souffla-t-elle. Je vous aime tant.

- Je vous aime aussi, mère, lui retourna-t-elle en la serrant fort dans ses bras, en prenant le pas sur mes actions.

Cela était assez contraignant lorsque mes doubles ne me laissaient aucune possibilité d'actions mais cela n'était pas ma vie, il fallait que je les laisse agir comme bon leur semble. La femme pivota et sortit de la pièce, précipitamment pour aller s'enfermer dans sa chambre. Charlotte resta debout au milieu de la pièce en priant se tromper sur ses suppositions.

Les deux cachottiers prirent congé, quelques heures plus tard, alors que la nuit était tombé, alors que nous étions toutes les trois à table.

- Faites attention à vous, chuchota Mia, la sœur de la femme, l'air angoissé, ce qui m'intrigua.

- Ne t'en fait pas, petite sœur, nous serons rentré avant l'aube. Tu devrais coucher Lena, Mia.

Obéissant à sa grande sœur, Mia attrapa le bébé dans ses bras et disparut dans le grand appartement classiquement viennois. Charlotte détourna son regard sur la porte d'entrée qui se refermait déjà sur les deux comparses.Elle se leva précipitamment et sortit à son tour, discrètement. Seule leurs pas résonnaient dans la cage d'escalier. Suivant ceux-ci, elle tenta de rendre ses pas aussi léger que l'air. Nous pouvions les entendre murmurer mais cela restait incompréhensible.

Cela faisait près d'une heure que nous les suivions et Charlotte commençait à se sentir excédé par tous ses tours inutiles qu'ils faisaient mais elle comprenait. Cela était pour tromper un éventuel suiveur, tel que nous. Pas prêtes à abandonner, nous les suivions encore deux bonnes heures avant qu'ils ne s'arrêtent devant un hangar désinfecter du quartier nord de la ville. Ils entrèrent avec mille précautions. Lorsqu'ils furent entrer, Charlotte nous conduisit à la porte en question. La même pensée nous traversa. Nous ne pouvions pas passer par celle-ci car elle devait être sous bonne garde. Aussi nous faisions le tour du bâtiment dans l'espoir de trouver une fenêtre qui nous permettrait de voir ce qui se passait à l'intérieur. Nous ne tardions pas à accomplir notre quête, un peu plus loin. Il fallait monter sur une caissette pour l'atteindre, ce que nous fîmes.

Des personnes, par dizaines, étaient assis autour d'une table. Ce n'était pas normal. Nous ne voyons aucun veston militaire, ni insigne nazi sur leur veste mais plutôt des gens à l'aspect sale et le visage fatigué. L'espoir renaissait en Charlotte. Cela ne ressemblait en rien à une réunion secrète d'agent nazi mais plutôt à une organisation de passeur. La fierté que Charlotte ressentait pour son frère et sa mère fut interrompu par un bras qui enserra sa taille.

- Qui es-tu ? grogna l'homme qui nous avait attrapé entrain d'espionner.

Charlotte se débattit violemment mais l'homme était bien plus fort qu'elle. Il la mena à l'intérieur en l'exhortant au silence. Tous se levèrent de leur siège, en alerte. Lorsque les yeux de Charlotte croisèrent ceux de sa mère, elle vit le choc de celle-ci.

- Charlotte ? Que fais-tu ici ?

- Tu connais cette espionne ? Elle nous observait de l'extérieur.

- C'est ma fille.

- Elle travaille pour l'ennemie ?

- Non. Non, elle exècre comme nous les nazis.

- En es-tu certaine ?

- Douterais-tu de ma parole, Léonard ?

Léonard me relâcha.

- Tu sais bien que non, Carlotta.

Ce fut au regard baisser de l'homme que Charlotte comprit le rôle qu'avait sa mère dans cette organisation.

- Vous êtes une passeuse de fugitif ?

Celle-ci soupira et Charlotte détourna le regard, honteuse d'avoir insuffler une note d'accusation dans le ton de sa voix. Je savais, cela était une évidence même, que cela allait être l'instant où elle allait poser les yeux sur l'homme.

En effet, il se trouvait non loin de la mère de Charlotte, les yeux vident et exténuer baissés mais plus beau que jamais. Avec horreur, je compris qu'il faisait partie des Juif en fuite. Charlotte le comprit également mais ne comprenait cependant pas pourquoi son sort l'importer plus que les autres. Cela en devenait irrespirable tant le choc la presser tel un étau puis le regret d'avoir été trop curieuse la traversa de part en part car elle savait que cet homme était en danger.

The quest for DestinyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant