Chapitre 19 : Destiny / Sanna

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Scandinavie ~ Mars 811

Je ne parvenais plus à me réfréner. Elle était plus forte que les autres, prenant le pas sur ma personnalité. Je me sentais bouillir d'une rage sans nom. Destiny n'était plus. Sanna était une femme dévorante. Je ne trouvais plus rien de beau à ce monde. Mon état d'esprit n'était axé qu'à la vengeance. Son sang la brûlait de l'intérieur. Tout était objet de colère. Un rire trop insistant, une parole déplaisante ou alors une attraction irréfrénable. Mes lèvres posaient sur celles de cet homme m'apportait, néanmoins, beaucoup plus que tout le sang que j'avais fait couler durant toutes ces années de batailles. Je me sentais à ma place alors qu'il enroulait ses bras autour de moi pour me coller à lui. Je ne me contrôlais plus. Tout mon être semblait vouloir se souder à lui. Un sentiment inexplicable m'envahissait un peu plus chaque seconde. Aucun mot suffisamment puissant ne pouvait retranscrire ce que j'étais entrain de vivre. C'était extatique, électrisant.

Il se décolla du mur pour m'y piéger à mon tour. Il passa une main sous ma cuisse pour la faire remonter sur ses hanches et je pus sentir son érection qui ne demandait qu'à être libéré. Dans une perte de pudeur total, je me frottais à lui à la recherche d'une chose que seul un lit pourrait nous donner. Je savais qu'il n'était pas dans mes habitudes de me donner en spectacle ainsi, je devais donc trouver la force de stopper tout cela mais n'y parvenait pas. Il me souleva et j'entourais ses hanches de mes cuisses alors que nous prenions à peine le temps de respirer. Je voulais me fondre en lui, à jamais. Cela était trop bon pour que cela se termine. Il était comme une drogue qu'il ne faudrait surtout pas toucher sous peine d'en devenir accro dès la première prise. Cela me terrorisa. Je ne voulais plus partir. Je voulais rester Sanna. Je ne voulais pas me retrouver dans une vie où il serait marier, donc intouchable. J'avais besoin de ça, de cette connexion, de lui. J'en oubliais tout. Mon travail, Brooke, Cora, mes parents et même Perry. J'avais trouvé ce que ce monde avait à m'offrir et je ne voulais pas qu'on me le retire. Je savais qu'il me serait impossible de rester là, néanmoins, aussi je décidais de faire taire le peu de mes bonnes pensé qui me restaient et profiter de ces instants en sa compagnie.

Nous nous décalâmes légèrement, haletants, et nous dévorâmes du regard.

- Ta maison, ordonnais-je d'une voix grave.

Il acquiéça d'un mouvement de tête et me déposa au sol. Il attrapa ma main et me conduisit à travers les rues bondées de monde jusqu'à une petite maison en bois, à l'orée d'une forêt. Il ne prit pas le temps de souffler. Il claqua la porte derrière nous et me tira dans une pièce au fond d'une grande salle. Un lit de fortune était disposé au milieu de la chambre. Il se tourna vers moi en déboutonnant sa chemise.

- Tu sais qu'il est très perturbant de te faire face, surtout en ses circonstances.

L'écoutant qu'à moitié, hypnotiser par le mouvement de ses doigts qui s'employait à mettre à terre le morceau de tissu qui couvrait son torse, je levais un sourcil.

- Même alors que nous nous apprêtions à nous unir, tu restes impassible.

Je levais mon regard sur lui.

- J'en ai peut-être l'air mais je suis en rien impassible intérieurement.

Ne sachant pas le temps qu'il me restait en ces lieux, je me pressais d'approcher de son corps brûlant.

- Pas besoin de se déshabiller, guerrier. Retire seulement tes braies et je soulèverais mes jupons.

L'excitation dans son regard s'atténua légèrement.

- Je te veux nue et tout à moi, ma douce, exigea-t-il en tirant sur mon corset en cuir marron et mon châle en peau de renard.

Je repoussais brutalement ses mains et le poussai sur le lit avant de lui grimper dessus pour le faire taire. Je n'avais pas le temps, malheureusement, pour le romantisme et la douceur. Je le voulais aussi. Je ne voulais pas être renvoyé chez moi sans avoir connu ce que je croyais être l'osmose de l'âme et de la chair, la plus totale. Notre baiser nous fit oublier, une nouvelle fois, tout sens commun. J'avais la sensation d'être ancrée dans une réalité qui était mienne auprès de lui. Je savais mon émotions faussée mais je n'y prêtais pas attention. Je voulais profiter de l'instant.

Je descendis les mains jusqu'à la fine cordelette qui retenait son pantalon et la défit, sans jamais relâcher ses lèvres. Il remonta mes jupons jusqu'en haut de ma taille et il prit les choses en mains en me renversant sur sa couche pour se positionner au-dessus de moi. Nos respirations étaient lourdes. Nos corps chargés en tension sexuelle débrider. Nous n'étions plus que désir.

Avant d'entrer en moi, il me fixa intensément, la bouche entrouverte appelant au pêcher. Il me pénétra en un mouvement de bassin, les yeux dans les yeux puis ne bougeait plus, profondément enfoui en moi. Les sensations apportées par nos deux corps fusionnés étaient au-delà de mes espérances. Nos yeux se révulsèrent simultanément. Des ondes électriques me firent trembler de la tête aux pieds.

Il s'abaissa à mon niveau et colla son front contre le mien puis se mit en mouvement, les yeux toujours ancrée dans les miens. Chacun de ses balancements le poussant toujours plus loin en moi, me firent recroqueviller les doigts de pieds, tant les sensations que nos corps produisaient étaient délicieuse. Nous étions en parfaite synchronisation. Nos mouvements coordonnées, nous ne faisions plus qu'un.

Je priais intérieurement que les légers tremblements que je ressentais soient due à l'extase approchant et non, à mon départ imminent. Cela serait si cruel de me laisser goûter à ce luxe de ce qui s'approchait le plus à la symbiose et me l'enlever au plus mauvais moment. Pourtant, alors qu'il continuait à se mouvoir en moi, inconscient de ce qui se passait, mes yeux se fermèrent instinctivement malgré la lutte que je menais pour rester. Je ne voulais plus quitter Sanna. Elle était certes, très loin de la personne que j'étais mais elle était celle qui m'avait permis de me rapprocher le plus de lui. Sans fard, ni pudeur, elle n'avait pas laissé ma timidité l'emporter contre sa vérité. Elle voulait, elle prenait, point barre. J'allais quitter ce côté de sa personnalité que j'aimais tant, que j'aimerais posséder.

Je combattais la sensation de quitter son corps, en vain. Elle allait avoir la chance de vivre ce moment seul. J'en étais, je devais l'avouer, extrêmement jalouse et aigrie contre ce fameux don. Pourquoi avoir choisi ce moment précis ?

J'ouvris les yeux, lorsque les tremblements dans mon crâne cessèrent. Cora me regardait avec un petit sourire avenant.

- Dois-je compatir ou me réjouir pour toi, ma jolie ?

Dans un soupir dégoûté et ravi, en même temps, je lui répondis incertaine.

- Compatir.

Elle eut un petit rire, se moquant gentiment de moi. Je secouais la tête en affichant, malgré tout, un petit sourire au souvenir qui serait gravé à jamais dans mon esprit. Impatiente que cela se reproduise, sans interruption cette fois.

The quest for DestinyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant