The quest for Destiny

Chapitre 22 : Ryan / Tom

New York ~ Juillet 1975

Je devais avoir fait un petit malaise face à ce changement conséquent dans ma vie. Une fois bien installer dans le taxi, tout semblait revenir à la normal. Je me permis donc de rouvrir les yeux.

Le soleil descendait à l'horizon mais les immeubles cachaient ce beau spectacle, ne pus-je que constater lorsque je posais mon regard sur l'extérieur. L'environnement me paraissait étrange. J'avais l'impression de me retrouver de nouveau à New York, ville des lumières. Je regardais partout autour de moi, de plus en plus perdu. Je ne m'étais pourtant pas trompé de vol. J'avais bien atterri à Louisville. Me voilà pourtant à New York. Comment cela était-il possible ?

Je baissais les yeux sur moi et remarquais que je ne portais plus mon costume de travail mais un jean troué à plusieurs endroits. Un nom s'imprima dans mon esprit comme étant le mien.

Tom Nelson.

Que se passait-il ?

J'étais censé retrouver une bande d'amis et non mes parents. Je ne comprenais plus rien. Pourquoi avais-je la sensation d'être ce type et de poursuivre mon chemin pour rejoindre des amis à New York ? M'étais-je évanoui et plonger dans mon inconscient ?

Le Uber s'était transformé en taxi jaune, typiquement New-Yorkais. Le chauffeur conduisait, clope au bec, en poussant des jurons bien fleuris. Nous nous rendions dans un club réputé pour ses soirées endiablées. Ce Tom Nelson était un homme de mauvaise vie, un petit délinquant qui dealait lors de ces nuits de débauche. Étant avocat, je ne pouvais tolérer ce genre de comportement au risque d'être raillé du barreau. Cependant, cette personne s'était moi ou c'était ce que mon inconscient tenter de me faire croire. Le chauffeur s'arrêta devant la boîte de nuit et me réclama son argent. Je lui tendis un billet de vingt dollars et sortit du véhicule.

- Le monsieur de ses dames en personne ramène enfin sa fraise, hurla un videur, les bras grands ouverts.

Tom était connu comme le loup blanc en ces lieux et accueilli en grande pompe. Par réflexe, je lui tapais dans la main en passant les portes sans patienter. Je me trouvais dans un lobby, abriter par une jeune femme habiller d'une robe à paillettes.

- Salut beau gosse. Tu veux laisser ta veste au vestiaire ?

Je m'accoudais au comptoir et la zieutais, l'air charmeur.

- Ça va aller, beauté. Tu ne travailles pas ici depuis longtemps, toi. C'est la première fois que je te vois, flirtais-je, perdant le contrôle de ma personnalité au profit de celle de Tom.

- J'ai commencé hier.

Elle se courba pour se rapprocher de moi.

- Je finis à six heures, m'informa-t-elle dans un clin d'œil.

- Information intéressante.

Je me détachai de ses beaux yeux noisette et entrais dans la salle principale. La musique était assourdissante. L'air d'Eagles hurlait dans les haut-parleurs.Les gens dansaient, collés les uns aux autres. Je repérais les personnes que je devais retrouver. Trois hommes, qui ne m'étaient pas inconnus. Je reconnaissais chacun d'eux alors que je ne leur avais jamais parler. Il en était autrement pour Tom Nelson.

Je m'avançais vers eux et pris place autour de leur table sous leur salutation. Nous formions un groupe souder de malfrats.

- Tu es en retard, constata Kellan, une petite pouliche là-dessous ?

Tout le monde riait à sa question. Tom était un coureur. Tout ce que je n'étais pas. Que voulait mon esprit en m'emmenant à cette vision ?

Emporter par la personnalité de cet homme, je laissais ses instincts parler pour nous deux et souriais de façon narquoise à sa réplique en écartant les bras pour les poser sur le dos de la banquette sur laquelle j'étais installé.

- C'est bien ce que je pensais, riait-il grassement.

Je portais mon regard partout dans la salle avec un objectif. Les affaires. J'avais une marchandise à écouler, d'où ma présence.

- Vous avez repéré des gens qui veulent s'amuser ?

- On attendait les deux derniers retardataires, répondit Pat.

Je fronçais les sourcils et zieutais la table. Je pus constater qu'il manquait l'un d'entre nous. Mitch n'était toujours pas arrivé. Il n'était pas du genre à être en retard. Cela me surprit donc de ne pas le voir.

- Je pensais qu'il était au bar ou aux toilettes, commentais-je.

- Eh non, il s'est trouvé une jolie petite nana. Il en est fou, railla John.

- Ça peut se comprendre. Elle est absolument délicieuse, cette petite, contra Pat, l'air rêveur.

Mitch, malgré son statut de mauvais garçon, était un amoureux de l'amour. Il cherchait en chaque nana qu'il se faisait, la femme de sa vie, contrairement à nous... à eux. Tom ne pensait pas à se poser avec une femme, contrairement à moi. Ce n'était pas dans ses ambitions. Il tenait bien trop à sa liberté. Les femmes n'étaient bonnes qu'à une chose, pour lui, écarter les cuisses.

- Quand on parle du loup, cria Kellan.

Je tournais la tête pour tomber sur un homme aussi sportif que moi, de toutes évidences, aux cheveux noir de jais, affichant une mine réjouie. Il était accompagné par une femme, à la crinière de feu coupé au-dessus de ses épaules. Ils s'avancèrent, main dans la main. Lorsqu'ils furent assez proches et dans un réflexe purement masculin, je scrutais sa copine.

- Salut les gars. Je vous présente Megan.

Tous les saluèrent alors que je restais bouche bée. Megan était la créature la plus belle que je n'avais jamais vue. Elle était magnifique à bien des égards mais ce ne fut pas sa beauté qui me transcenda. Ce fut l'attirance immédiate, fulgurante et irrésistible qui me décolla presque de mon siège pour la repousser des bras de mon ami pour l'installer au creux des miens.