Chapitre 36 : Destiny

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Louisville ~ Décembre 2020

Je m'étais enfin décidé à décorer mon appartement de jolies décorations de Noël. C'était avec les yeux brillants d'excitation d'une petite fille, que j'admirais mon travail. J'adorais Noël. Toutes ces guirlandes scintillantes, ces vitrines féeriques emplies de marionnettes et jouets en tous genres. Cette fête m'inspirait la joie et la paix.

Cela faisait cinq jours que je n'avais pas voyagé et bizarrement, cela me manquait. Pour dire vrai, c'était l'homme qui me manquait affreusement. Peu importe qui, je voulais le voir. Je voulais me repaître de ses traits, qu'ils soient doux, comme ceux de Fosco, Donato, de l'Égyptien ou encore James, ou alors sauvage comme ceux du Viking. Tous n'étaient qu'une seule et même personne, pourtant tous possédait une part de moi, à part entière. Je me languissais de rencontrer le prochain.

J'avais repris le travail le lendemain de mon retour de mon dernier voyage. Il fallait que je ne laisse plus cela me bouffer. C'était une bénédiction, non une malédiction. Il fallait que je cesse d'en avoir peur, d'autant plus que la seule qui avait remarqué quelque chose était Iris. Lors de mes autres voyages en présence de monde, ils n'y avaient vu que du feu.

Les malades avaient besoin de nous et nous étions déjà en sous-effectif, je ne pouvais donc pas leur faire faux bond plus longtemps.

Il m'avait été agréable d'y retourner. J'avais besoin de mon travail qui était à mes yeux plus que cela. Chaque matin je me levais avec l'impression d'apporter une importante pierre à la vie de mes patients, essayant de leur apporter le plus possible réconfort et apaisement. J'aimais mon boulot et ne le changerais pour rien au monde. De plus, retourner à mes activités quotidiennes m'avait sortie de ce marasme de mauvaise onde dans lequel je m'étais plongé volontiers.

Après cette journée à l'hôpital mouvementé, j'avais décidé de rendre mon appartement aussi festif que possible avant d'aller me préparer pour une sortie dans un bar avec des collègues de travail et Brooke. J'avais appelé, également, Cora afin de les inviter à nous rejoindre, Dalton et elle. Ils avaient malheureusement, déjà des projets pour la soirée mais elle m'avait promis que nous organiserions une prochaine sortie après les fêtes de Noël après s'être assurée que j'allais bien. Elle était géniale et je me sentais chanceuse de l'avoir rencontré.

Habillée d'une jolie robe noire, épousant mes formes à la perfection, voulant être à mon avantage au cas où la rencontre serait pour ce soir, j'enfilais ma paire d'escarpins de la même couleur vernis. Mon chignon bien serré digne d'une danseuse de ballet, au-dessus du crâne, et mon léger maquillage, plus pousser sur mes yeux bleu nuit afin de les faire ressortir, j'étais prête pour une soirée de détente entre amis. Ce fut à ce moment que Brooke, toujours aussi pimpante, fit son entre fracasante dans mon appartement.

- Prête pour une nuit de folie ma jolie, exulta-t-elle dans un cri de loup ridicule.

Je rigolais à ses bêtises et m'approchais pour lui faire une accolade.

- Laisse-moi récupérer mon sac et on pourra y aller, espèce de folle.

Elle fit mine d'être blessé, une main sur le cœur, pour mieux l'abaisser sur mes fesses, qu'elle tapa pour me presser.

- Ce cul, soupira-t-elle rêveuse. Tu sais que si j'étais lesbienne, je me jetterais sur toi.

Je levais les yeux au ciel devant son exagération.

- Mais je ne le suis pas alors je vais me contenter de continuer comme d'habitude et te détester de jalousie, ajouta-t-elle l'air faussement pensif.

Je me plantais devant elle, une main sur ma hanche, l'air exaspérée.

- Tu as fini de faire l'imbécile ? On peut y aller ?

Elle leva un poing en l'air.

- Ouais, la fête, cria-t-elle et je priais pour que mes voisins ne me détestaient pas à leur tour.

Je soupirais et la pousser hors de chez moi pour emprunter le couloir menant à la sortie.

- Alors tu n'es toujours pas repartie depuis ta rencontre avec le peintre ? demanda-t-elle lorsque nous fûmes en chemin vers le bar où mes collègues nous attendaient.

- Non, soupirais-je.

- Tu n'as pas l'air d'en être ravi.

- Il me manque...

- Lequel ? questionna-t-elle en minaudant.

- Tous... Aucun... C'est compliquer. Je veux juste retrouver ce lien. Ça rend accro. C'est comme si j'étais en manque de ma dose quotidienne. Tu comprends ?

- Je ne peux pas l'appréhender comme toi, ma chérie, mais je comprends dans le fond. Ne désespère pas. Le fait que tu en fasses moins veut peut-être dire qu'il n'est plus très loin.

L'espoir grandissait en moi. Cet inconnu me manquait affreusement alors que nous nous étions jamais rencontré en personne. J'avais bien pensé que l'espace entre les voyages s'était allongé pour cette raison mais je n'en étais pas certaine alors entendre cela de la bouche de mon amie raviva mon espoir.

- Tu ne m'as pas dit que tes parents avaient invité des amis ? s'exclama-t-elle soudainement bruyamment, me faisant sursauter.

- Si mais pourquoi tu cris ? m'agaçais-je en massant mes oreilles.

- Tu m'as aussi dit que ces gens avaient hésité à venir parce qu'ils voulaient rendre visite à leur fils mais qu'il avait débarqué subitement et serait présent à votre table, finalement, laissa-t-elle entendre en essayant de me faire prendre conscience d'une chose pourtant évidente.

La lumière se fit dans mon esprit et mon cœur battit à tout rompre. Tout se mettait en place dans ma tête. Noël. Le dîner. Les invités incertains. Le retour du fils prodigue tout compte fait. Sa présence au dîner. Serait-il l'homme que j'attendais désespéremment ?

C'est avec l'esprit en ébullition et le souffle court de joie que je fermais les yeux pour accueillir ce que j'attendais depuis cinq longs jours. Les prémices de mon départ.

The quest for DestinyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant