Louisville ~ Mars 1859
Ainsi, elle fuyait un mari violent. Cela me mit dans une rage surprenante. Cette jeune inconnue avait un charme qui m'avait pris au dépourvu. Comment pourrait-on vouloir faire du mal à une aussi douce jeune dame ? J'avais hais instantanément son mari ?
Si je devais être honnête avec moi-même, cela n'était pas seulement dû à sa violence mais aussi, car il existait. Je ne savais pas ce qui se passait entre elle et moi mais cela était agréable, naturel et exaltant. La culpabilité était forte. Martha avait remarqué mon intérêt pour l'inconnue. Comment n'aurait-elle pu le voir ?
Nous avions été incapables de détacher nos regards.
Je descendais de la voiture pour aider Martha à descendre. Elle se dépêcha de fuir à l'intérieur de la maison, suivit des enfants. Je me dirigeais, ensuite, vers la jeune femme pour l'aider à son tour.
- Je suis désolée.
- Pourquoi vous excusez-vous ? m'enquis-je.
- Votre femme est en colère.
- En effet. Cela passera, ne vous en fait pas.
Elle hocha la tête puis sauta, seule de la voiture.
- Je ne pense pas rester.
- Je vous ai dit de ne pas vous en faire. Vous êtes la bienvenue, m'irritais-je à l'idée qu'elle puisse partir.
Que m'arrivait-il, bon sang ?
Un de ces sourcils se leva afin de me faire comprendre ma sottise.
- C'est à mon tour de m'excuser, n'est-ce pas ?
Elle eut un petit rire mélodieux en secouant la tête.
- Non. Ce n'est pas grave. Vous m'accueillez chez vous, je devrais me montrer plus reconnaissante. Cependant, je n'accepte votre hospitalité que pour cette nuit. Je voudrais prendre plus de distance.
Contrarié, je hochais la tête.
- Comment vous appelez-vous ?
- Oh, je ne me suis pas présenté ?
Je secouais la tête en souriant face à son air consterner.
- Quelle idiote, se désola-t-elle, je me nomme Grace Woods, se présenta-t-elle maladroitement, presque hésitante.
- Eh bien, Grace Woods. Cela est un honneur de vous accueillir dans mon humble propriété.
Elle rigola. Ce son fut si doux à mon ouïe que j'aurais voulu l'entendre jusqu'à la fin de ma vie.
- Je vais vous mener à votre couchage pour la nuit. Je suis navré mais nous avons plus de place dans la maison mais je peux vous installer un confortable couchage dans la grange.
J'aurais préféré l'installer plus convenablement mais cela était impossible. Martha ne l'aurait pas tolérer. Aussi, je la conduisis vers l'autre bâtisse de la propriété. Nous avions un box de libre, suite à la perte de Vaillant, notre cheval.
- Je vais vous installer de la paille que je recouvrirais d'un drap. Je vous porterais un oreiller et une couverture pour la nuit, également.Ainsi, vous souffrirez moins du froid nocturne.
- Cela est très généreux de votre part. Je vous remercie, James.
L'entendre prononcer mon prénom me coupa le souffle. La façon dont il fut murmurer, dans un soupir incertain, fut la goutte d'eau de trop. Je me retournais rapidement vers elle et capturai son visage entre mes mains. Ce fut son souffle qui se coupa, à présent. Je ne bougeais plus, partager entre mes instincts et ma raison. J'aimais Martha mais en cet instant, Grace occultait cet amour car ce qu'elle me faisait ressentir était tellement plus puissant. Elle baissa les yeux et prit une inspiration.
- Vous devriez rentrer, monsieur Richardson. Votre épouse vous attend certainement. Elle a besoin d'être rassuré sur l'amour que vous lui porter.
Elle recula. Je lâchais prise et me retournais afin de quitter la jeune femme avant de reproduire cette faute qui me faudra me pardonner.
Le lendemain matin, après une courte nuit tant la colère de Martha était dévastatrice, ma femme était enfin apaisée sur mes intentions envers Grace. Elle comptait partir incessamment sous peu. Martha en était ravie. Elle était persuadée avoir imaginé le lien entre la jeune femme et moi. Je ne l'avais pas contredite afin d'éviter ses foudres.
Elle envoya les enfants à la grange afin de réveiller Grace pour le petit déjeuner mais ceux-ci revirent seuls et dépiter.
- Elle est partie, père, annonça Mary, la mine triste.
Sans même réfléchir, je me précipitais, en courant, afin d'attester des propos de mes enfants, par moi-même.
En effet, elle n'était plus là. Son couchage était en désordre mais la jeune femme ne s'y trouvait plus. Un déroutant désespoir me prit à la gorge. J'avais l'impression d'avoir perdu un être irremplaçable, à jamais. La douleur fut telle que je tombais à genoux devant la paillasse.
Où était-elle ? Avais-je une chance de la rattraper ?
Non. Je ne pouvais faire cela. Elle avait pour projet de recommencer sa vie loin de son abominable mari. Quant à moi, j'avais une famille qui comptait sur moi et pour moi.
Étais-je prêt à abandonner tout cela pour la suivre ?
La réponse me fit peur car oui, si elle me l'avait demandé, j'en aurais été capable malgré tout l'amour que je portais aux personnes qui se trouvaient dans la maison derrière moi.
La question ne se posait plus, de toute manière. Elle était partie et cela était mieux ainsi, je supposais...
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The quest for Destiny
RomansDestiny avait le coeur sur la main. Elle vivait uniquement pour venir en aide aux autres. Ainsi, elle s'était choisi un métier en conséquence. Elle était infirmière hospitalière et aimait cela malgré les hauts et les bas qui allaient de pair avec ce...