Chapitre 28 : Destiny / Nayra

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Galice ~ Février 1581

L'air marin caressait légèrement mon visage. Au loin, une conversation indistincte avait lieu.

Je n'ouvris pas immédiatement les yeux.Je voulais laisser le temps aux souvenirs de cette femme m'assaillir. Elle avait une vie confortable.

Nayra Julio.

Elle avait tout d'une bonne personne et cela me soulagea. Elle était douce, réfléchit, responsable et incroyablement gentille. Issue d'une famille de rentiers, elle n'avait jamais manqué de rien, ce qui lui avait permis de faire bénéficier d'une aide précieuse pour ceux qui n'avaient pas sa chance.

Je me trouvais allonger sur un grand lit, disposer de façon à faire face à la mer. Je posais mon regard sur l'horizon avant de décider de me lever, faire ma toilette et sortir de la chambre. Nayra était mariée à un homme de haut rang. Ils avaient deux enfants.

Rafaël et Mila.

Elle était en adoration devant ses enfants. Je ne pus qu'en être jalouse. Elle n'était, cependant, pas mariée à l'homme de nos rêves, ce qui était triste car elle n'allait pas tarder à le rencontrer. Je descendis un long escalier en pierre surmonter de barrière en fer forgé noir puis posaient, enfin, mes pieds nus sur le sol marbré donnant sur une immense pièce ouverte. Des rires enfantins me parvinrent du jardin. Je m'y précipitais sans délai. Cela était la première fois que j'avais à faire à une de mes réincarnations qui avait des enfants. J'avais hâte de découvrir cet instinct maternel à travers elle.

Une petite fille, d'environ quatre ans, et un petit garçon, d'environ deux ans, s'amusaient à se courir après en riant. La petite était brune aux yeux bruns. Le garçon était aussi brun mais possédait de beaux yeux verts comme son père. La bouffée d'amour qui fit pression sur ma poitrine était merveilleuse. J'avais l'impression que ces deux petits êtres étaient tout mon monde. Les personnes les plus importantes que la terre est pue accueillir. Cela était le cas, à ses yeux.

Je relevais les yeux pour les poser sur son mari qui riait en regardant leurs enfants jouer. Il était beau. Nayra avait très bien choisi son mari. Il était aussi empathique qu'elle. Keyron était un homme bon. Leur vie était paradisiaque.

Keyron détourna le regard des enfants pour me regarder. Il eut un sourire heureux avant de s'approcher de moi, rapidement.

- Bonjour mon amour.

Il déposa un baiser aérien sur mes lèvres. J'empêchais le mouvement de recul qui m'aurait trahi. Il avait beau être un homme parfait, il n'était pas lui. Je me devais, néanmoins, jouer mon rôle. Je lui souriais, donc, tendrement.

- Pourquoi ne pas m'avoir réveillé ? demandais-je en passant ma main dans ses cheveux comme Nayra avait l'habitude de faire.

- Tu avais besoin de sommeil après cette soirée chez les Hermanne.

Il était vrai qu'ils avaient passé la soirée de la veille, pour un dîner tardif, chez le maire de notre ville. Keyron était un homme respecter au sein de notre ville et était devenu un très bon ami du maire avec le temps. Le roi Philippe, lui-même, avait entendu parler de lui et souhaiterait l'avoir à sa table. Il dirigeait d'une main de maître son entreprise de textile, offrant du travail aux personnes moins chanceuses que nous. Il se faisait un devoir de donner, un peu, de la chance que la vie lui avait octroyée. Nayra était, assurément, très amoureuse de lui. Elle chérissait chaque jours passé auprès de cet homme et de leurs enfants. Aussi, je me sentais moins enthousiaste à l'idée de rencontrer celui qui pourrait lui faire perdre la tête. Elle avait une vie idyllique et tout allait certainement être entacher par cette rencontre. Habituellement, je l'aurais souhaité à toutes mes réincarnations mais pas cette fois. J'avais l'impression qu'elle allait se retrouver dans la même situation que James. Je n'avais, pourtant, pas le choix si je voulais rentrer chez moi. Il fallait qu'ils se rencontrent, que le lien s'établisse entre eux, même s'il était ignoré par l'un des deux protagonistes.

- Tu ne devais pas te rendre chez tes parents pour déjeuner avec eux ?

Cela me revint en mémoire, comme si cela m'appartenait.

- Oh, oui. En effet, j'allais oublier. Tu es sûr de ne pas pouvoir venir ?

- Je suis désolé, ma tendre. Il faut vraiment que j'aille travailler mais embrasse-les pour moi, veux-tu ?

Il se pencha sur moi pour déposer un baiser sur mes lèvres.

- Je le ferais.

Il se tourna vers les enfants qui continuaient à jouer ensemble.

- Les enfants, les appela-t-il, je dois partir. Venez par là.

Ils courirrent vers leur père, qui s'était agenouillé et l'enlaça.

- Soyez sage avec maman, ajouta-t-il en leur caressant tendrement les joues avant de se lever, déposer un baiser sur ma joue et partir rapidement.

Supposant qu'il devait être en retard à cause de ma grasse matinée, je ne le retins pas. Je me retrouvais face aux enfants qui attendaient, vraisemblablement, mes instructions.

- Allons nous préparer pour aller rendre visite à vos grands-parents, cela vous ferait-il plaisir ?

Ils exultèrent tous deux puis se précipitèrent aux étages. Je les suivis de près afin d'aider Rafaël à s'habiller. Lorsque cela fut fait je partie de mon côté afin d'en faire de même.

Vêtu de mes plus beaux apparats, mettant la touche finale en passant une fraise autour de mon cou, nous descendions sous les rires permanents des enfants. Ils étaient heureux et gais. Cela était plaisant à voir. Ils avaient une vie agréable entourées d'amour.

Guisepe nous attendait déjà, près de la carriole. En nous voyant, il se dépêcha d'ouvrir la porte de celle-ci et me tendit sa main. La femme moderne en moi, voulu lui faire savoir que je n'étais pas manchote, mais il fallait jouer mon rôle jusqu'au bout. Aussi, j'acceptais sa main avec un sourire bienveillant puis m'installais alors que les petits montèrent à leur tour. Mila remit de l'ordre dans les plis de sa robe, ce qui me fit sourire. Il y avait tant de délicatesse dans ses gestes que je déplorais nos manières, de nos jours, en repensant à ma phase pseudo dépressive.

La voiture se mit en branle. Les parents de Nayra ne vivaient qu'à quelques rues de chez elle. Le voyage ne serait donc pas très long. Nous aurions pu l'effectuer à pied. Il n'était, cependant, pas convenable de laisser sa femme arpenter les rues, au risque de se faire détrousser. Nous avions alors interdiction de nous déplacer autrement qu'en carriole. Je me devais, malgré notre enchanteresse relation, obéir à mon mari. Ainsi, nous voilà en route pour la maison de son enfance.

The quest for DestinyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant